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Travailler en mode TCO

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S'attaquer à la maintenance

Après le carburant, la maintenance et les pneumatiques représentent le troisième poste de dépense du TCO. Là encore, l'optimisation est possible, à condition de sortir de sentiers battus. Les contrats d'entretien que proposent les loueurs restent compétitifs pour les petites flottes et leurs prestations affichent un bon rapport qualité/prix (en raison d'un sourcing rigoureux des prestataires, de chartes d'engagement sur la qualité de service...) mais ils incluent nécessairement une marge bénéficiaire. En outre, ils s'inscrivent dans une logique de forfaitisation des dépenses qui ne correspond pas toujours aux coûts réels pour chaque véhicule.

Ainsi la fourniture et le remplacement des pneumatiques, qui peuvent être facturés jusqu'à 30 euros par mois, reviennent parfois à payer jusqu'à trois fois le prix d'achat que l'entreprise aurait supporté si elle avait fait changer ses pneumatiques dans un centre auto. "Les grands comptes ont tout intérêt à gérer leurs dépenses à l'euro près plutôt que dans le cadre de forfaits, souligne Olivier Rigoni. Quitte à faire fleeter ces prestations par leur loueur." Moyennant des frais de l'ordre de 5 euros par mois et par véhicule environ, le loueur apporte une valeur ajoutée en donnant accès à un réseau de réparateurs de qualité ou en étant capable de gérer des incidents mécaniques complexes tels que la mise en jeu de la garantie constructeur en cas de panne ou de rupture d'une courroie de distribution par exemple.

Cependant, s'affranchir de ce type de forfaits nécessite d'organiser soi-même son planning d'entretien et de maquetter son budget en tenant compte de la fréquence des opérations courantes: remplacement des plaquettes de frein tous les 20000 kilomètres en moyenne, des amortisseurs après 80000 kilomètres ou encore de la courroie de distribution aux environs de 120000 kilomètres. En outre, il convient d'intégrer la fréquence des révisions préconisées par le constructeur. Dans le cadre d'un contrat de 36 mois et 90000 kilomètres par exemple, une petite révision sera à prévoir aux environs de 30000 kilomètres parcourus, une plus importante après 60000 kilomètres et une beaucoup plus conséquente vers 90000 kilomètres.

Si les loueurs travaillent avec les réseaux des constructeurs pour ces opérations, les centres auto proposent eux aussi ce type de prestations (avec le maintien de la garantie constructeur), notamment dans le cadre de contrats " full service" compétitifs. "Le gain est de l'ordre de 15 à 20% par rapport aux réseaux constructeurs", affirme Rodolphe Noulin, directeur flottes entreprises chez Speedy.

Améliorer le suivi des véhicules

Cependant, optimiser le TCO en jouant sur l'organisation de la maintenance nécessite un suivi très strict des véhicules pour surveiller les intervalles de passage au garage préconisés par les constructeurs. Dès lors, le recours à un carnet de bord paraît indispensable, notamment pour les véhicules utilisés en pool. En remontant les kilométrages, l'identité des utilisateurs et les trajets parcourus, ce support permettra également d'optimiser la partie fiscale du TCO en prouvant, en cas de contrôle de la part de l'administration, qu'il s'agit bien d'un véhicule de service (compte tenu de son utilisation attestée) et non d'un véhicule de fonction (assujetti à une fiscalité plus lourde).

À l'inverse, un défaut de suivi des véhicules est susceptible d'entraîner une dérive du TCO voire des conséquences pour l'activité même de l'entreprise. Ainsi, les nouvelles générations de moteur diesel (norme Euro 6) nécessitent l'adjonction d'Adblue, un additif dont le réservoir doit être vérifié et complété selon des intervalles fixés par les constructeurs pour chaque modèle. À défaut, lorsque le niveau d'Adblue est trop bas, l'électronique du véhicule empêche le démarrage, immobilisant le collaborateur là où il se trouve. Ici, non seulement le dépannage, la réparation et le recours à un véhicule de remplacement viendront dégrader le TCO mais ils risquent de se solder par une perte de production pour le collaborateur victime de cet incident.

Focus sur le TCO en 2016

Dans son édition 2016 du TCO Scope, l'Observatoire du véhicule d'entreprise évalue le prix de revient kilométrique (PRK) d'une voiture particulière à 0,343 euro TTC par kilomètre, soit une dépense de 34302 euros pour 100000 kilomètres parcourus. 41,36% de ce coût est lié à la dépréciation du véhicule. Viennent ensuite, presque au même niveau, l'entretien et l'assurance (21,14%) suivis des charges fiscales et sociales (20,98%).

Quant à l'énergie, elle ne représente que 11,65% dans un contexte marqué par un prix des carburants particulièrement bas en 2015 (le même poste représentait 15% du PRK l'année précédente). Si les frais financiers (4,70%) et la TVS (5,8%) ont également reculé (en raison de la baisse des émissions de CO2 des nouveaux véhicules), leur dépréciation représente une charge croissante (en raison de prix d'achat plus élevés et d'une moindre valeur résiduelle), tout comme l'assurance et l'entretien.

>> À lire aussi: "Logiciel de gestion de flotte: tirez-en le meilleur parti"

 
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Jean-Philippe Arrouet

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