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L'événementiel peut-il être responsable ?

Publié par Jean-Philippe Arrouet le - mis à jour à
L'événementiel peut-il être responsable ?
© ©Dzha - stock.adobe.com

Intégrer une dimension RSE dans les appels d'offres évènementiels est possible et même recommandé. Prestataires et acheteurs se sont penchés sur cette question lors du Carrefour GBTA (Global business travel association) qui se déroulait le 15 novembre 2018, à Paris.

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"Il n'existe pas de réglementation propre à ce secteur hormis sur les conditions de travail", avertit d'emblée Béatrice Eastham, fondatrice et p-dg de Green Evénements, un cabinet qui accompagne les professionnels de l'événementiel vers le développement durable. En réalité, d'autres contraintes doivent s'anticiper : la taxe carbone, la feuille de route économie circulaire prévoyant le tri des déchets en cinq flux ou encore l'obligation de don des produits alimentaires pour éviter le gaspillage.

Certains professionnels vont plus loin avec une démarche volontaire en se faisant labelliser ISO 20121 (Systèmes de management responsable appliqués à l'activité événementielle). "Cette norme, accessible en neuf mois, permet d'intégrer le développement durable en mode projet", résume Béatrice Eastham. Pour les acheteurs, elle peut constituer un critère de sélection. Actuellement, la moitié des titulaires du label se compose de prestataires, 25 % sont des lieux de réunion et 25 % des organisateurs d'événements.

Structurer sa démarche

A la Société générale, Delphine Leconte, responsable achats responsables, en gère 150 familles avec un objectif de 10 millions d'euros de dépenses estampillées RSE. "Nous avons développé à destination de nos acheteurs des fiches-outils qui recensent les questions à poser dans leurs appels d'offres ", explique-t-elle. Quant aux fournisseurs, ils reçoivent une "charte des achats responsable", rédigée en commun avec d'autres banques, qui est incluse dans les contrats. "S'il s'agit d'un fournisseur stratégique, nous demandons également une notation extra-financière", ajoute Delphine Leconte. La Société générale passe au crible la réputation de ceux qu'elle retient en short-list, allant parfois jusqu'à un audit. Il faut dire qu'au final, le critère RSE pèse dans la balance puisqu'il pondère le choix des offres, à hauteur de 10%.

Une approche inclusive

Mais une approche durable de l'évènementiel ne peut faire l'impasse sur l'inclusion sociale, notamment celle des personnes en situation de handicap. "Il existe une multitude de prestataires - entreprises adaptées (EA), établissements et services d'aide par le travail (ESAT), travailleurs indépendants handicapés (TIH) - qu'il n'est pas facile d'identifier", pointe Marie-Hélène Delaux, directrice générale de Sabooj. Cette agence de communication emploie des personnes handicapées et elle intervient souvent en co-traitance pour répondre aux plus gros appels d'offres. Un montage préférable à la sous-traitance car il permet au donneur d'ordres de comptabiliser pour son propre compte des "unités bénéficiaires", autrement dit, de mieux répondre à son obligation légale d'employer de 6 % de travailleurs handicapés.

Reste une barrière psychologique à surmonter. "Comme il y a beaucoup d'a priori, il faut faire un test sur un petit dossier" recommande Marie-Hélène Delaux. Avant de voir plus grand, à l'instar d'Ile-de-France Mobilités (ex-STIF), qui a retenu Sabooj en co-traitance pour un marché de quelque 5 millions d'euros.

 
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