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Risques supply chain : des défis majeurs à relever

Publié par MATHIEU NEU le - mis à jour à
Risques supply chain : des défis majeurs à relever
© bounlow-pic - Fotolia

Dans un contexte d'incitation au développement de partenariats, l'écosystème des entreprises ne cesse de s'élargir et de se diversifier, faisant apparaître de nouvelles dépendances, de nouveaux risques. Une approche plus globale devient indispensable pour mieux maîtriser les dangers potentiels.

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"Il reste de nombreux progrès à faire au sein des entreprises pour correctement cartographier les risques supply chain, les prévenir et mettre en oeuvre les dispositifs et les organisations nécessaires à la résilience de leur supply chain." C'est en substance la conclusion du premier baromètre portant sur les risques supply chain, réalisé en 2019 par Kyu, cabinet de conseil spécialisé dans ce domaine.

Collectées auprès de plus de 500 responsables de la gestion des risques, des achats et de la supply chain, les données mettent en exergue des manquements essentiels à une bonne maîtrise sur ce plan, malgré des préoccupations et inquiétudes manifestes.

Parmi les premiers risques identifiés par les entreprises figurent les atteintes à la qualité, les rappels de produits étant encore nombreux dans tous les secteurs, la planification en raison de la prévision de la demande qui reste un défi majeur, ainsi que les enjeux liés aux capacités car la recherche d'optimisation réduit les niveaux de flexibilité.

Après ces 3 grands domaines, les responsables mentionnent le risque incendie, les difficultés relatives au sourcing, en conséquence de matières qui se raréfient, de savoir-faire qui disparaissent, et la technologie en raison des problèmes rencontrés par les fournisseurs pour répondre à l'innovation permanente. Enfin, les flux logistiques (grèves, pénuries, frontières...), les catastrophes naturelles et les incertitudes liées au volet réglementaire (Brexit, guerres commerciales...) forment d'autres craintes.

Le cyber-risque n'est cité qu'en 10e position des inquiétudes recensées. Les effets peuvent pourtant être dévastateurs. "Le vrai risque n'est pas un virus qui pourrait affecter toute une chaîne d'entreprises en cascades, mais plutôt les conséquences de l'arrêt d'activité d'un fournisseur infecté par un virus, et donc l'impossibilité pour un donneur d'ordre de disposer de ce que le fournisseur est censé lui apporter", souligne Thibaut Moulin, associé au sein du cabinet Kyu.

Des dangers négligés

L'objectif de ce baromètre est d'évaluer le niveau de sensibilité, de maturité des entreprises dans ce domaine, de mesurer la sensibilité aux risques supply chain dans le but de les aider à identifier les voies d'amélioration. "Nous nous sommes rendus compte qu'il n'y a pas de véritable cartographie du risque supply, au niveau des détails concernant les fournisseurs, et encore moins pour ce qui concerne les fournisseurs des fournisseurs", observe Thibaut Moulin. 65% des organisations ne possèdent pas de cartographie de leur supply chain, et elles sont 55 % à ne pas connaître la localisation précise des sites de production de leurs fournisseurs. Le coût annuel moyen des perturbations de la supply chain s'élève à 3 millions d'euros par entreprise.

Dans un monde où l'interdépendance entre les acteurs croît, l'impact de bon nombre de risques est souvent sous-estimé. "Une usine de Recticel, fournisseur de l'automobile, a brûlé en République tchèque il y a quelques années. De nombreux modèles de constructeurs ont été impactés. L'incendie en soi a coûté 30 millions d'euros, mais les conséquences sur les entreprises clientes se sont chiffrées à 1 milliard d'euros. Les prises de conscience passent sans doute par ce type d'accidents", constate Laurent Giordani, associé fondateur du cabinet Kyu.

Par ailleurs, "les questions relatives à l'image, à la réputation n'apparaissent même pas dans notre top 10 des risques recensés ", poursuit-il. " Beaucoup d'interlocuteurs ont comme priorité les dangers relatifs à une interruption d'activité. La maturité RSE n'est donc pas encore au rendez-vous que l'on peut espérer. L'absence de pression des consommateurs dans de nombreux domaines d'activité explique également ce phénomène."

 
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