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"Etes-vous In ou Out ?" demande le Directeur Général

Publié par OLIVIER WAJNSZTOK le

Les Directions Achat commencent à appliquer massivement à elles même ce qu'elles ont appliqué aux autres fonctions : l'Outsourcing. Mais le modèle de l'outsourcing total et complet de la fonction Achat passe mal. Comme la R&D ou une partie de l'informatique, les Achats s'acheminent vers l'" Outsourcing Light ". Explications.

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La scène se déroule à la cantine d’un industriel Français. Le Directeur Général (DG) pousse son plateau comme tous les autres employés. Il engage la discussion avec son voisin de derrière qu’il ne connaît pas. Celui-ci explique qu’il travaille dans le département Recherche et Développement (R&D). « Etes-vous In ou Out ? » demande le DG. Sa question n’est pas de savoir s’il est branché, mais bien de comprendre si ce chercheur est un salarié ou un prestataire. Il n’aurait sans doute pas posé la question si la personne travaillait au helpdesk informatique, à l’accueil, à la sécurité ou au nettoyage. Il aurait été clair que c’était un externe.

Les trente dernières années, les Directions achat ont massivement outsourcé certaines fonctions connexes (phase 1). Les quinze dernières années ont vu l’explosion de l’outsourcing de l’informatique et de la R&D (phase 2). La différence réside dans le type de profils concernés. La phase 1 touche des non-cadres alors que la phase 2 touche majoritairement des cadres. Les départements R&D ont pratiqué, assez tôt, l’outsourcing light. Pas question de sortir de l’entreprise une compétence cœur de métier. Suivant la charge des nouveaux projets ou les spécialités requises, la R&D ou l’informatique utilisent des prestataires spécialisés tout en gardant des équipes en interne. La phase 3 commencée il y a environ 5 ans s’appelle le Business Process Outsourcing (BPO), qui peut être littéralement traduit par externalisation des processus d'affaires. Avec la particularité que le BPO est systématiquement tributaire des technologies de l'information. Par exemple, il est possible de faire appel à un spécialiste à qui on confie une ou plusieurs fonctions RH telles que la paye, la gestion du temps, la formation, etc.

J’assistais il y a quelques semaines à une conférence de l’EBG (Electronic Business Group) sous le thème « Réduire les coûts fixes et effectifs : quelle est la réponse des achats au management ? ». Un directeur Achat d’Alcatel-Lucent expliquait qu’avant la fusion une des sociétés out-sourcait totalement ses achats hors-production et l’autre pas. Le moment de la fusion a permis de comparer les prix. Et surprise : la société qui outsourcait totalement ses achats hors-production était 15% plus chère. Ce n’est pas un cas isolé. Certaines entreprises se sont testées à l’outsourcing « total » de la fonction Achat hors-production mais le boom annoncé n’est pas venu.

A l’image des « flying doctors », cet « outsourcing light » offre aux services Achat, R&D ou Informatique une flexibilité et une réactivité dans leurs projets qui ne peut pas être apportée par une réponse interne traditionnelle des RH. Par exemple, il n’y a pas d’autre solution réaliste pour répondre à un pic d’activité Achat qui commence dans 15 jours et se termine dans 4 mois.

Les surcharges de projets et les tensions sur le marché de l’emploi ont poussé les départements Achat à prendre la même voie que la R&D, celle de l’outsourcing light. Faut-il désormais être Out pour être In ?

<p><strong>Olivier Wajnsztok</strong> est un passionn&eacute; d''Achat avec un parcours orient&eacute; dans [...]...

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