SAP va engager 100 millions pour l'innovation dans l'industrie
A l'occasion de son voyage en France, pour l'inauguration du siège de SAP, à Levallois-Perret, Bill McDermott, CEO de SAP, s'est rendu à l'Elysée pour échanger avec le Président de la République François Hollande. Objet des discussions : l'industrie 4.0.
Je m'abonneCocorico ! Et si la France devenait la prochaine Silicon Valley ? Bill McDermott, Ceo de Sap, le premier éditeur de logiciels en Europe, y croit et met 100 millions d'euros sur la table pour aider les start-up.
"Il existe déjà une domination non européenne sur l'internet BtoC avec Google, Amazon... , alerte Emmanuel Lempert, directeur des affaires publiques chez SAP. Il ne faut donc pas laisser passer notre chance sur l'internet industriel". Constatant un retard digital des industriels français en particulier-, PME ou entreprises de taille intermédiaire, SAP veut affecter ce fond, au bénéfice des entreprises innovantes qui interviennent sur le secteur du marché de l'industrie. L'investissement s'avère important et pourrait même s'accompagner, dans le futur, de ceux réalisés par les clients de la firme. "Avec 2500 collaborateurs et 5 000 clients, la France représente un marché-clé pour SAP", affirme Bill McDermott.
Mais la France fait partie d'un tout, l'Europe. "Nous voulons jouer notre rôle de consolidateur à l'échelle européenne également", poursuit Emmanuel Lempert. Pour, à terme, aboutir au développement d'un écosystème européen d'éditeurs de solutions et de plateformes permettant de nourrir la transition numérique de l'industrie européenne. "Sinon, le risque serait de voir apparaître de nouveaux entrants avec des modèles plus souples, casser les codes du marché, un peu comme ce que réalise déjà Uber", souligne-t-il.
En parallèle du financement de ce fonds d'innovation, l'entreprise allemande s'engage en matière de formation. L'éditeur de progiciels, qui a déjà conclu des partenariat avec 80 établissements supérieurs en France, souhaite en effet se renforcer dans ce domaine.
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"L'enjeu est crucial, rappelle Emmanuel Lempert. Nous estimons qu'une entreprise qui réussit sa transformation numérique peut bénéficier d'un impact sur sa marge pouvant aller jusqu'à 40%. A l'inverse, si une société échoue dans son processus de transformation, le préjudice sur sa marge peut atteindre les 20%". De quelles innovations parle-ton ? "De la digitalisation d'un certain nombres de processus encore compliqués, affectant le service achats, les transactions réalisées à l'étranger...", décrit Emmanuel Lempert.
Echange de bons procédés : si Sap s'engage auprès de la France, en investissant dans les start-up, en budgets formations et en recrutement de personnel (+10% des effectifs sont prévus cette année), la société n'en attend pas moins un retour important, notamment sur un renforcement des liens entre la France et l'Allemagne et sur un soutien en Afrique francophone. "7 des 10 économies avec la croissance la plus élevée sont aujourd'hui en Afrique, le potentiel de développement est immense", conclut le Ceo de Sap.
Les enjeux de l'industrie 4.0
Selon un rapport publié par Roland Berger et la Fédération des industries allemandes, la transformation numérique pourrait représenter un potentiel de création de valeur de 1250 milliards d'euros d'ici 2025 pour l'industrie européenne. En cas d'échec, cela se solderait par une perte estimée à 605 milliards d'euros. Des chiffres qui font réfléchir... Pour ce faire, de nouveaux types de coopérations entre les entreprises sont nécessaires afin de créer de nouveaux modèles d'affaires.