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L’acheteur n’est-il qu’un « cost-killer » ?

Publié par Matthieu Dufay Debray le | Mis à jour le

Au même titre qu’un commercial doit prendre en compte la problématique de fidélisation client, l’acheteur se doit de favoriser la santé de son portefeuille fournisseur. Bien souvent pourtant le risque identifié se limite au coût « à tout prix ».

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Qu’est-ce que le risque fournisseur ?

Le coût n’est pas une finalité, il est important de prendre en compte le risque fournisseur qui peut porter sur quatre grandes familles :

  • Les risques dit opérationnels qui portent sur la gestion du triangle d’or aux achats coûts – délais – qualité.
  • Les risques dit légaux qui portent sur les aspects juridiques ou contractuels.
  • Les risques dit financiers, qui portent sur l’équilibre financier du fournisseur.
  • Les risques dit RSE (responsabilités sociétale des entreprises) qui portent sur les aspects liés aux valeurs de l’entreprise.

L’acheteur évolue au sein d’un écosystème et, si une mauvaise vente laisse des traces sur la réputation d’une entreprise, un mauvais achat peut avoir des conséquences bien plus importantes. La connaissance d’un fournisseur est pour l’acheteur une garantie de favoriser la compétitivité de son entreprise ainsi que l’environnement concurrentiel de ses fournisseurs.

Pour cela, de nombreuses questions doivent être posées :

Quelle part du chiffre d’affaires de mon fournisseur représentent mes achats ? Quelle est la santé financière de mon fournisseur ? Mon fournisseur travaille-t-il avec les concurrents de mon entreprise ? Quels clients de mon fournisseur peuvent représenter une concurrence pour mes achats ? Respecte-t-il les mêmes engagements sociétaux que mon entreprise ?

Ces questions engagent un travail de classification des informations collectées associé à une criticité du risque fournisseur. Au-delà, du risque identifié, cette criticité prendra en compte la valeur stratégique de l’achat et la classification du fournisseur.

Au-delà du travail « théorique », l’acheteur reste un acteur de terrain qui ne doit pas se contenter des informations récoltées depuis son bureau mais se déplacer chez ses fournisseurs pour comprendre leurs métiers et confirmer les premiers postulats.

 

Pourquoi protéger son protefeuille de fournisseurs ?

La défaillance d’un fournisseur n’est jamais une bonne nouvelle pour un acheteur. En effet, ceci peut impliquer de nombreuses incidences sur la famille d’achat associée. Par exemple, le fournisseur défaillant peut impacter la production de l’entreprise parce qu’il a acquis une expertise sur la conception du produit acheté ou encore une commande en cours risque de ne pas être honorée.

Ces exemples impactent directement l’entreprise ; mais sur du plus long terme, celà entraine un déséquilibre de l’écosystème achat. La disparition d’un fournisseur conduit à une redéfinition de l’environnement concurrentiel, au besoin de recherche de nouveaux fournisseurs ou encore à la disparition « du » produit nécessaire à la production des produits au sein de l’entreprise.

Assurer la pérennité de son réseau de fournisseurs permet ainsi de se laisser le choix, de répartir les risques, d’assurer une concurrence pour négocier les prix et valider une qualité constante des achats.

Prendre en compte le risque fournisseur n’est pas forcément aisé et a un coût non négligeable. C’est pour cela qu’aujourd’hui, on retrouve cette considération dans des services achat plutôt matures face à leur métier et portefeuille. Pourtant dès les premiers sourcing lors du lancement d’une entreprise, cette considération devrait être prise en compte. Par exemple, une norme qualitative indispensable pour les clients finaux qui ne serait pas respectée par les fournisseurs constituerait un risque opérationnel colossal pour une entreprise en phase de démarrage.

Lors du « scoring » fournisseur en fonction des risques identifiés, l’acheteur ou le risks manager devra référencer et cartographier les risques. Pour cela les éditeurs de systèmes d’informations proposent tous des modules de gestion du risque ou autres SRM (Supplier Relationship Management) aptes à rationaliser le portefeuille fournisseur. Ces solutions SI permettent donc d’animer son écosystème amont pour pérenniser une gestion du risque efficace au sein de l’entreprise.

Par ailleurs, des outils de portails fournisseur pour augmenter la collaboration entre l’acheteur est son fournisseur sont de plus en plus prisés par les services Achat. Ceci permet une connaissance pleine et entière du marché et ainsi d’augmenter la réactivité du service.

Ainsi, la performance achat passe par la compétence de l’acheteur à valoriser sa relation fournisseur et cela passe par l’anticipation des risques et le SI est aujourd’hui l’une des plus grandes aides pour les services achat.

Alors l’acheteur n’est-il qu’un « Cost-killer » ? Rien n’est moins sûr !

Matthieu Dufay Debray

Matthieu Dufay Debray

Consultant mc2i Groupe

Diplômé de l'Ecole Supérieure de Commerce de Montpellier en Management des Achats et de la Qualité, Matthieu Dufaÿ-Debray a rejoint mc²i [...]...

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