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Evaluer le risque fournisseur grâce aux critères de notation financière et extra-financière

Publié par Eric Salviac le | Mis à jour le

A la lumière des dernières études publiées sur le sujet*, force est de constater que la gestion des risques est devenue un sujet de préoccupation majeur pour la fonction Achats, qui identifie le risque de défaillance fournisseur et le risque d'image induit comme prioritaires.

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Du point de vue de l’entreprise, l’arrêt du cycle de production dû à une défaillance fournisseur constitue un risque majeur. C’est pourquoi il en va de la responsabilité des Achats d’assurer une veille sur ce « risque global de défaillance du fournisseur », car celui-ci pourrait remettre en cause la relation de l’entreprise avec ses propres clients, et par conséquent avoir un impact direct ses résultats. Rappelons que 65 000 défaillances d’entreprises sont prévues en 2013 en France. Ce risque de défaillance peut se matérialiser par l’incapacité du fournisseur à livrer les produits et services achetés, pouvant provoquer une rupture momentanée, voire définitive, dans le cycle de production de l’entreprise. Piloter ce risque de rupture consiste alors à identifier et à évaluer les facteurs de risques financiers et opérationnels déclencheurs chez le fournisseur.

Du point de vue financier, le risque est lié à la « bonne » gestion de son bilan et de son compte de résultat par le fournisseur. Le risque ultime étant celui de cessation des paiements - à savoir l’impossibilité du fournisseur de faire face à ses engagements - pouvant aboutir à terme à une liquidation judiciaire. Il s’agit donc, pour l’entreprise, d’anticiper les difficultés de ses fournisseurs, en développant une approche d’analyse financière sous la forme d’un « stress test », dans une perspective d’accompagnement à moyen et long terme.

Le « stress test » vise à livrer une photographie synthétique de la situation financière du fournisseur et à en appréhender la santé économique, sans pour autant entrer dans une analyse détaillée. Il repose sur quatre types de critères : la création de valeur (ROCE et EVA), la structure financière (autonomie financière/endettement), l’activité (CA, EBIT, marges, taux de dépendance) et enfin la solvabilité (BFR, trésorerie).

Les critères opérationnels couvrent des facteurs de risques industriels, technologiques, et le célèbre triptyque « coût-qualité-délai », qui implique avant tout la gestion d’éventuelles dérives par rapport à une norme contractuelle (cahier des charges et contrat).

En ce qui concerne le risque d’image et de réputation, il peut être appréhendé à travers une analyse des critères et indicateurs sociaux et environnementaux : climat social chez le principal sous-traitant, pratiques non éthiques / non sociales à l’œuvre chez les fournisseurs, utilisation de matières premières non-conformes, taux de fréquence et de gravité d’accidents au travail, engagements sociaux sont autant d’éléments qui doivent être pris en compte dans l’analyse.

En 2010, respectivement 82% et 65% des grandes entreprises** déclaraient intégrer des critères financiers et extra-financiers dans l’évaluation du risque fournisseur. Pourtant, à l’heure actuelle, les entreprises sont loin d’avoir le même degré de maturité quant au pilotage de leurs risques fournisseurs : en effet, toutes ne se sont pas dotées d’une cartographie détaillée, ni d’outils de gestion des risques animés en lien avec le contrôle interne.

Définition générique du risque :
« Un risque est un événement (dû au hasard ou dû à l’homme) éventuel (aléatoire) dont la survenue réelle est susceptible de provoquer un dommage non négligeable sur l’organisation ».
Les clés pour piloter efficacement vos risques fournisseurs
- Cartographier et évaluer les facteurs de risques pouvant mener le fournisseur à la rupture d’approvisionnement (gravité, impact en €, occurrence)
- Positionner le rôle de veille et d’alerte sur le risque fournisseur
- Impliquer les autres fonctions de l’entreprise concernées : production, finance, contrôle interne…
- Approfondir constamment l’analyse financière des fournisseurs et réaliser des audits de contrats sous l’angle opérationnel
- Mettre en œuvre des outils de financement fournisseur tel que le reverse factoring pour soulager les trésoreries
- Mettre en place des audits sociaux des fournisseurs et un Comité RSE Achats
- Outiller la démarche, via un SRM par exemple, et la pérenniser par un processus de « mitigation » des risques propre aux achats

*Stratégies d’achats durables : où en est-on en 2010 ? Etude réalisée par Ernst & Young auprès de 100 grandes entreprises françaises et européennes, tous secteurs confondus (chiffre d’affaires supérieur à 5 milliards d’euros)

**ibid.

<p>&Eacute;ric Salviac est dipl&ocirc;m&eacute; en &eacute;conomie et en finance de l&rsquo;Universit&eacute; [...]...

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