Facturation électronique : un moyen de piloter l'extra financier ?

« Nous avons travaillé sur plusieurs sujets pour étendre les services que nous proposons, explique Laurine Peylet, Growth and Outbound Manager chez Deltic. Outre la facture X (NDLR : une norme hybride de facture comprenant plusieurs formats de fichiers pour être compatible avec le plus grand nombre de systèmes), nous proposons également des fonctionnalités de coffre-fort numérique, pour les bulletins de paye, par exemple. » Les gains sont multiples : gain de place (stockage physique), gain financier grâce à un partage plus rapide des informations et une traçabilité accrue des documents...

Mais les services supplémentaires que veulent proposer de plus en plus de prestataires de facturation électronique ne s'arrêtent pas là. Par exemple, les intégrations plus poussées vers la fonction achat, avec en ligne de mire la digitalisation de cette dernière et l'intégration des relations fournisseur dans la stratégie globale, se multiplient ; « nous avons conclu un partenariat avec un expert sur le marché pour les entreprises qui veulent aller plus loin et digitaliser également le sourcing, la gestion des achats... » décrit Magalie Pelletier, Product Marketing Manager chez Itesoft.

RSE et information extra-financière, un moyen de rallier les acheteur à la cause de la facturation électronique

Un autre grand domaine à venir va être celui de la RSE. En effet, dans un futur relativement proche - c'est déjà le cas pour les commandes publiques - les critères RSE vont être de plus en plus déterminants, notamment pour les achats ; et il tout à fait envisageable, comme cela va être le cas pour la commande publique, que le respect de ces critères doive être justifié pour l'achat lui-même. Cela peut prendre la forme d'une économie de CO2 émis, de l'avancement d'un programme social... Ce type de mentions et de données, typiquement, pourrait bien faire partie des éléments pris en compte par le système de facturation électronique dans le cadre de son intégration au système Procure-to-Pay.

« Les données relatives à la RSE de l'entreprise ont tout intérêt à être intégrées à l'outil de Business Intelligence de l'entreprise, pour améliorer le pilotage et aider à prendre des décisions », souligne Magalie Pelletier. Et ce, même si l'entreprise elle-même n'a pas encore d'obligation légale de publication de reportings extra-financiers ; en effet, si l'un de ces clients est soumis à cette obligation, il aura besoin d'informations qui devront lui être fournies. Si, pour l'instant, la plupart des prestataires proposent surtout des rapports assez standard et personnalisables, il devient aussi possible de réaliser des exports de données pour les intégrer dans les solutions de BI déjà mises en place par les entreprises. En effet, l'un des grands avantages de passer à la dématérialisation des factures est que les données sont récoltées et traitées en temps réel, ce qui constitue une opportunité forte pour optimiser ainsi son pilotage RSE. Le tout s'intègre ainsi dans la digitalisation globale des directions financières, un projet d'actualité pour de plus en plus d'entreprises.