"De nouveaux secteurs accidentogènes font leur apparition "

Le salon Préventica, - santé au travail, sécurité des entreprises -, se déroulera du 7 au 8 octobre, à Nantes. A elle seule, la conférence inaugurale, prévue de 12 à 13 heures, le 7 octobre, résume l'affaire. Son thème: "Santé, sécurité et sûreté: un investissement rentable pour les entreprises et les organisations". Rencontre avec Eric Dejean-Servière, le commissaire du salon.

Quel sera le fil rouge de cette 27e édition ?

L'idée de ce salon, dont la vocation est l'amélioration de l'environnement de travail à la fois pour les salariés (bien être) et l'entreprise (performance), consiste à voir comment la gestion des problématiques liées à la santé et à la sécurité dans l'entreprise peut être un axe de performance. Comment ce coût peut être utile et assurer un retour sur investissement. Car en période de difficulté économique, nombreuses sont les entreprises qui se posent la question de savoir si elles ont intérêt à investir dans les questions de bien être au travail, de santé, de sûreté, tec., au-delà, bien évidemment, des obligations règlementaires.

Quel est, selon vous, le degré de maturité des entreprises en matière de gestion des risques ?

Dans les pays occidentaux, le degré moyen de maturité des entreprises est relativement important. Plus on va vers le nord de l'Europe, plus cette maturité est importante, car plus l'attention des entreprises envers les collaborateurs est forte. Elle l'est moins lorsque l'on descend sur les pays du sud. En France, cette maturité est plus importante lorsque l'on va vers les grandes entreprises car elles sont plus structurées et ont davantage de moyens humains pour réfléchir à l'organisation et au confort des salariés. Les vraies approches RSE [Responsabilité Sociale des Entreprises] s'observent d'ailleurs surtout dans les grandes entreprises.

Quels axes avez-vous particulièrement développés cette année ?

On parle beaucoup des risques psychosociaux (RPS) car ils touchent désormais toutes les catégories d'entreprise. Aujourd'hui, le fonctionnement des organisations génère des problèmes de RPS car on est sur des cadences fortes, des changements d'organisation permanents, des demandes de délégation effectuées sur des personnes qui ne sont pas suffisamment préparées,...

Sur la partie sécurité-sûreté de Préventica, nous allons beaucoup parler de sûreté et de sécurité de l'information ou "cybersécurité" en partant du constat que tous les systèmes aujourd'hui sont connectés à Internet, donc sont attaquables. Nous proposons toute une série de conférences sur le sujet ainsi qu'un colloque qui aura lieu le premier jour du salon, le 7 octobre.

LIRE LA SUITE EN PAGE 2

Quelles sont les réponses et grandes tendances du marché ?

Elles sont multiples. Cela peut être par exemple des réponses apportées par des ergonomes ou des consultants en gestion d'entreprise, toujours dans cette logique de prévention des risques et notamment des TMS (troubles musculo-squelettiques).

En matière de sécurité, et compte tenu des règlementations importantes - que ce soit en matière de sécurité incendie ou de sûreté (contrôle d'accès, vidéosurveillance,...) - la tendance est donc au décryptage et à la compréhension de cette nouvelle donne règlementaire afin que les entreprises s'y adaptent le mieux possible et trouvent les solutions parfaitement adaptées à leur propre organisation.

En matière de sûreté, la grande tendance consiste en l'optimisation des systèmes. Ces dernières années, au fur et à mesure de l'apparition de nouvelles technologies, beaucoup d'entreprises ont investi dans des matériels qui, aujourd'hui, ne sont pas compatibles les uns avec les autres et qui, faute de réflexion sur leur bonne installation, ne sont pas utilisés. En matière notamment de contrôle d'accès, de vidéosurveillance et de technologies de sécurité, une des grandes tendances est donc de réfléchir à l' "interopérabilité" des systèmes, veiller à avoir des systèmes interopérables les uns avec les autres et bien adaptés à l'entreprise. C'est un marché en développement car ces technologies sont récentes en entreprise et ne cessent d'évoluer ; la vidéosurveillance est, par exemple, de plus en plus sans fil donc nécessite beaucoup d'informatique et d'évolutions. Ajouter à cela un cadre législatif qui évolue sans cesse.

Quels sont les secteurs particulièrement accidentogènes ?

Citons le bâtiment bien évidemment mais également la grande distribution ou de l'intérim. De nouveaux secteurs accidentogènes font leur apparition, comme les centres d'appels, dans lesquels les conditions de travail - posture statique, manque de lumière, cadence importante - entrainent de plus en plus de situations à risque (TMS, RPS,...). Ce secteur commence à investir : cloisons acoustiques, éclairage naturelle des locaux, organisation des rythmes de travail, temps de pause, etc., autant de preuves d'une réelle prise de conscience.