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" Prime de 1000 euros " : les acheteurs au secours des PME et des ETI

Publié par Didier Thoumsin le

Cette mesure, si elle rentre en vigueur, amènera certains décideurs d'entreprise (notamment de PME ou d'ETI) à se demander comment verser une prime à leurs salariés sans que son montant global ne mette en péril les résultats de leur société. Le levier des achats est l'une des meilleures réponses.

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On disait du politique qu’il était peu à peu désinvesti du champ économique national, remplacé par d’autres acteurs comme les marchés financiers ou encore l’Union Européenne. L’initiative gouvernementale voulant obliger les entreprises distribuant des dividendes à verser également une prime à leurs salariés*, d’abord appelée « la prime de 1000 euros », sonne comme un rappel : oui, les choix politiques nationaux peuvent encore directement impacter la structure économique des entreprises.

Cette mesure, si elle rentre en vigueur, amènera les décideurs d’entreprise (notamment de PME ou d’ETI) à se demander comment verser une prime à leurs salariés sans que son montant global ne mette en péril les résultats de leur société. Pour une PME de 300 personnes, 300.000 euros de prime représenteraient souvent la totalité du bénéfice, a déjà averti la présidente du Medef, Laurence Parisot.

D’une manière plus générale, face à des variables non maîtrisables (aléas conjoncturels, structurels ou évolution de la législation), il est essentiel pour le dirigeant d’avoir en tête l’ensemble des leviers à sa disposition pour répondre à la question suivante : Comment dégager des marges de manœuvre pour parer aux aléas tout en partageant les gains avec mes salariés et mes actionnaires?

Plusieurs initiatives peuvent être mises en place. Dans bon nombre de PME par exemple, les actions porteront essentiellement sur des démarches commerciales visant à accroître le chiffre d’affaires tout en espérant protéger la marge et augmenter le résultat. S’il s’agit d’un réflexe naturel que d’augmenter l’assiette de revenu pour faire face à des dépenses, il en est un qui l’est beaucoup moins : mieux dépenser pour préserver son résultat et conserver des latitudes dans la prise de décision.

Le levier des achats, outil majeur au service de l’optimisation du résultat de l’entreprise, est trop souvent oublié par les acteurs de la vie économique et ce à tort : il est beaucoup plus facile pour une entreprise d’augmenter sa performance achats que d’accroître ses parts de marché. Cette approche, parfois dévalorisée, englobe pourtant un pan stratégique de l’entreprise : les achats représentent dans certains secteurs d’activité jusqu’à 70% du chiffre d’affaires.

L’avènement de la fonction achats dans les grandes entreprises ces dernières années a pu démontrer combien cet organe se trouvait au centre de la transformation et de la création de valeur. Les achats permettent aux entreprises des réflexions stratégiques : (re)définir leur cœur de métier (quelles activités dois-je externaliser ?), capter l’innovation (comment tirer parti des innovations fournisseurs ?), améliorer le résultat opérationnel (comment baisser mes coûts d’achats ?), etc.

Cette réflexion reste encore à mener pour de nombreuses entreprises afin d’améliorer leur performance économique et être en mesure de satisfaire à d’autres besoins internes. Pour cela, il est nécessaire d’appliquer cette démarche de manière élargie en faisant participer l’ensemble des parties prenantes du processus achats et en repoussant les frontières habituelles existant entre les directions achats et les autres départements de l’entreprise.

Le levier des achats, moteur des résultats de l’entreprise au service du financement d’une prime aux salariés : un moyen efficace et innovant de garantir l’adhésion à une stratégie créatrice de valeur et ce au bénéfice de tous.

*Prime d’abord évoquée sous la forme d’un montant standard de 1000€ avant qu’il ne soit précisé que le montant devrait être soumis à une négociation avec les partenaires sociaux. Seraient concernées par cette mesure les entreprises de plus de 50 salariés soumises à la loi sur la participation si les dividendes distribués sont supérieurs à l'année d'avant. Les entreprises de moins de 50 salariés ne seront, pour leur part, qu'"incitées" à verser une prime (exonérée de charges fiscales) identique à leurs salariés. – d’après les dernières explications en date du 22/04 parues dans la presse.

<p>Didier Thoumsin est directeur de Factea France, un cabinet de conseil sp&eacute;cialis&eacute; dans les achats. Reconnu pour [...]...

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