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Les PME françaises ont mieux résisté à la crise en adaptant leurs coûts

Publié par Sébastien DE BOISFLEURY le

Pour Euler Hermes, les PME françaises et italiennes ont adapté plus rapidement leurs coûts que lors des crises précédentes. Des différences notables existent toutefois en fonction des secteurs.

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Une rentabilité économique et financière maintenue en dépit de la crise. Tel est le constat d'Euler Hermes qui a analysé l’impact de la conjoncture économique sur les PME européennes sur la base de bilans 2008 et 2009 des entreprises françaises et italiennes. «Il apparaît que certains secteurs se sont rapidement adaptés au choc et ont préservé leur rentabilité mieux qu’on pouvait l’imaginer. C’est une différence importante par rapport à la crise de 1993. Au regard de l’ampleur de la contraction de chiffre d’affaires consécutive à la crise, la rentabilité des économies française et italienne demeure finalement assez élevée», indique Michel Mollard, membre du directoire d’Euler Hermes.

Pour le spécialiste de l'assurance crédit, les PME de ces deux pays ont donc adapté plus rapidement leurs coûts que lors des crises précédentes. Euler Hermes se fonde sur l'analyse de la rentabilité économique (résultat d’exploitation rapporté au chiffre d’affaires) et de la rentabilité financière (résultat net rapporté aux fonds propres). 

Toutefois, des différences significatives apparaissent selon les secteurs. Ainsi, les secteurs pharmaceutiques et agroalimentaires ont maintenu leur rentabilité en 2008 et 2009. Le secteur pharmaceutique, qui a peu souffert de la crise économique, reste l’un des plus rentables sur les plans économique et financier, notamment en France où il affiche une rentabilité économique de 12% (8% en Italie). Dans l’industrie agroalimentaire, la rentabilité économique est proche dans les deux pays (4,2% en France, 4,1% en Italie) et supérieure aux moyennes des autres secteurs industriels.

De leurs côtés, les secteurs de la chimie et de la construction, pourtant fortement touchés par la chute de leurs débouchés, ont su préserver leur rentabilité en adaptant leurs coûts, notamment par la réduction de leurs effectifs intérimaires, selon Euler Hermes. Le secteur de la chimie a préservé une rentabilité économique de 3,7% en France et de 5,2% en Italie, malgré une baisse d’activité significative (-9,2% en France, -13% en Italie). Dominé par de grands groupes, le secteur s’est rapidement adapté en réduisant ses effectifs de 8% en France. Le secteur de la construction a lui aussi réagi à la baisse d’activité par des réductions d’effectifs. Des niveaux de rentabilité financière particulièrement élevés ont pu être maintenus dans l’Hexagone, avec plus de 17% en France contre seulement 1% en Italie.

En revanche, les PME appartenant à la filière automobile et la filière bois ont durement été touché par la crise. Les sous-traitants de la filière automobile ont été ainsi les grandes victimes de la chute de la production des deux côtés des Alpes. La branche caoutchouc et plastique, par exemple, a vu sa rentabilité économique reculer de moitié entre 2007 et 2009, baisse atténuée par des réductions d’effectifs importantes. La métallurgie affiche également des taux de rentabilité économiques faibles, de 1,1% en France et 0,3% en Italie. Selon Euler Hermes, la filière bois et papier a été très sévèrement touchée. L’insuffisance de la demande implique la poursuite des fermetures de capacité, non seulement en France et en Italie, mais partout en Europe. Dans les deux pays étudiés, la rentabilité financière, déjà faible avant la crise, a reculé de plus de 80% entre 2007 et 2009.

«Compte tenu de la timidité et de la fragilité de la reprise, il apparaît clairement que la maîtrise des coûts reste une priorité en 2010 et 2011. Si l’on peut tabler sur un retour à l’investissement dans un certain nombre de secteurs, tout laisse à penser que l’emploi sera le maillon faible de la reprise. Pour autant, la capacité de résistance dans la compétition mondiale des entreprises européennes s’avère bien plus convaincante que ce que beaucoup pensent», conclut Karine Berger, chef économiste chez Euler Hermes.

 
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