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L'hôpital de Douai fait la chasse aux déchets... et aux coûts

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L'hôpital de Douai fait la chasse aux déchets... et aux coûts
© adrian_ilie825 - Fotolia

298 tonnes annuelles de déchets d'activité de soins à risque infectieux, 683 tonnes de déchets d'ordures ménagères... Fin 2014, le constat est sans appel pour le Centre Hospitalier de Douai. Il est temps de mettre en place une politique de réduction et de sensibilisation..

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Le Centre Hospitalier de Douai, qui veut diminuer drastiquement le poids des déchets, a mis en place un plan d'action durable reposant sur des mesures progressives et ciblées. C'est le service achat qui a été chargé de réaliser une cartographie des sources "polluantes". "Comptabilisant 19 % du poids total des déchets d'activité de soins à risque infectieux (DASRI), l'hémodialyse est apparue comme prioritaire", indique Marcel Coplo, responsable achat. Pointés du doigt, les fûts plastiques de ce service ont ainsi été remplacés par des fûts carton deux fois moins lourds, à compter de juin 2017. "Ce changement de conditionnement contribue à améliorer les conditions de travail et à diminuer les troubles musculo-squelettiques". Les gammes de collecteurs d'aiguilles ont aussi été standardisées pour un remplacement non plus journalier, mais opéré toutes les 48 heures.

Six mois plus tard, ce sont les sacs 50 litres qui sont testés en réanimation en lieu et place des 110 litres. "Après deux mois d'utilisation et une baisse de 600 kilos de déchets, cette contenance a été instaurée dans tous les services, à l'exception du bloc opératoire. Elle améliore l'efficience du tri, réduisant in fine la part de matière incinérée". Ces premières actions ont permis d'abaisser de 53 tonnes le poids annuel des DASRI et de 7 % le coût de la collecte externalisée. "Fin 2019, les DASRI devraient représenter 220 tonnes à l'année", estime Marcel Coplo.

Retour aux fondamentaux

En parallèle, c'est la livraison des repas, délivrée dans des barquettes à usage unique, qui a été entièrement repensée pour diminuer les déchets d'ordures ménagères (DAOM). "Cela représentait un coût annuel de 140 K euros, sans compter le gaspillage alimentaire". Le retour à l'assiette est acté en septembre 2017. Au final, la suppression des barquettes et des déchets associés se solde par un regain qualitatif de l'alimentation, le grammage et les menus étant désormais adaptés à chaque profil, et le tri des déchets organiques mis en place au lit du patient.

"Nous sommes l'un des seuls centres hospitaliers à avoir opéré un tel revirement. Il a diminué de 14,4 % les DAOM en deux ans", se félicite le responsable achat. Plus globalement, son service veut traquer l'emploi intempestif du plastique. Depuis juin 2019, c'est le kraft qui est désormais utilisé pour emballer les effets personnels des patients aux urgences, occasionnant une économie annuelle de 7 K euros. "Dès 2020, la moitié des gobelets utilisés au centre hospitalier devrait être en carton", ajoute Marcel Coplo. Il est également question de limiter les emballages. Les essuie-mains et les changes complets sont dorénavant livrés en display, offrant un gain de déchargement de trois jours par an aux agents logistiques.

Une aventure collective

En complément, des actions de sensibilisation sont menées en interne afin de consolider les gains économiques et écologiques. Chaque mois, les statistiques de suivi des DASRI et DAOM sont communiquées aux cadres. Ces derniers participent aux thématiques d'hygiène hospitalière ayant trait aux déchets deux fois par an. Les actions RSE menées font aussi régulièrement l'objet d'articles dans le journal interne, depuis l'acquisition des produits à leur fin de vie. "À présent, nous valorisons une grande partie des métaux employés, le papier est trié dans chacun des bureaux, les bouteilles d'eau, les films palettes et les piles sont collectés... Incinérés, les déchets ménagers et les DASRI servent d'enrobé bitumineux". Cela permet de parfaire l'éducation éco-citoyenne et d'insuffler une réelle dynamique collective sur le long terme. "Aujourd'hui, il n'est plus rare que les agents soient directement à l'origine d'idées d'amélioration dans leur service", se réjouit Marcel Coplo.

 
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