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Vidéosurveillance: la montée en puissance des nouvelles technologies

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Technologies sans fil ou IP, accès à distance via un mobile, caméra «intelligente» assurant plusieurs fonctions... Les nouvelles technologies s'implantent peu à peu dans la vidéosurveillance. Pourtant, les entreprises restent attachées au convertisseur numérique encore largement majoritaire et à l'efficacité éprouvée.

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Un document d'une dizaine de pages pour «mettre fin aux idées reçues sur la vidéosurveillance sur IP». Depuis 2003, Axis Communications, spécialiste de la vidéo sur réseau (IP) et des serveurs d'impression, tente d'évangéliser responsables de la sécurité, services généraux ou responsables achats, ainsi que direction des services informatiques (DSI). La vidéosurveillance sur caméras analogiques/convertis seurs numériques reste, en effet, largement majoritaire. Les entreprises ont en effet investi dans cette nouvelle technologie qui avait supplanté les magnétoscopes classiques à vidéocassettes. «La vidéosurveillance sur IP offre les mêmes garanties de qualité et propose de nouveaux services, explique Patrick Tennevin, responsable marketing de l'entreprise suédoise, dont les produits représentent 50% des nouveaux équipements en France. Elle permet aux personnes autorisées de se connectera distance. En outre, la caméra comprend des fonctions intégrées qui la rendent intelligente: elle peut comptabiliser les entrées et sorties dans l'entreprise, déterminer la cadence de prise de vues, choisir la résolution pour envoyer les données vidéo suivant les besoins, etc.» Selon les fabricants, la vidéosurveillance sur IP représente, en France, 30 à 50% des nouvelles installations dans les entreprises.

Patrick Tennevin, Axis Communications

«L'utilisation de la vidéosurveillance sur IP permet de réduire les frais d'installation et de maintenance.»

Les achats, entre DSI et responsables de la sécurité

 

«La vidéosurveillance analogique existe depuis 30 ans et IIP n'a fait son apparition dans le domaine qu'en 2002», rappelle Jean Zak, responsable d'Alpha Surveillance, société spécialisée dans la vidéosurveillance en réseau, sur PC Internet ou téléphone mobile. Cette émergence récente, face au couple caméra analogique/ enregistreur numérique à la fois bien implanté et qui a fait ses preuves, oblige les opéra teurs à faire oeuvre de pédagogie. Les freins à lever sont encore nombreux.

En termes de technologie, la vidéosurveillance sur IP crée directement des flux de données vidéo numérisées. Celles-ci sont transférées sur un réseau IP câblé (comme pour l'analogique) ou sans fil (wifi ou wimax). Cela permet le contrôle et l'enregistrement vidéo sur toute la zone couverte par le réseau, ainsi que l'intégration à d'autres types de systèmes, tels que les dispositifs de contrôle d'accès. Au final, la vidéosurveillance déborde du périmètre traditionnel de la sécurité et devient une problématique réseau.

En dehors des directeurs de la sécurité, les directions des services informatiques participent également à la rédaction du cahier des charges, tandis que les achats ou les services généraux sont de plus en plus souvent confrontés à ces questions. Selon Jean Zak, «les achats peuvent fédérer les DSI et les responsables de la sécurité, en ayant une approche plus objective».

Témoignage
Nous avons amélioré la surveillance de notre réseau autoroutier»
JEAN-LUC ANTHONIOZ, responsable projet équipements route et télécoms, Autoroutes Paris-Rhin-Rhône

La société des Autoroutes Paris-Rhin- Rhône (APRR) a achevé en mars dernier la refonte de son système de vidéosurveillance sur deux de ses six zones (Bourgogne et Rhône). Environ 150 camé ras, supervisant 600 km d'autoroute, sont concernées. «En remplaçant nos équipements de codage vidéo numérique de première génération (1998), nous souhaitions rénover notre système, améliorer la surveillance du tracé autoroutier en offrant des fonctions supplémentaires et augmenter ses capacités», explique Jean-Luc Anthonioz, responsable projet équipements de la route et télécoms. Au terme d'un appel d'offres européen, APRR a fait appel à l'intégrateur NextiraOne pour la mise en place de ce nouveau système qui s'appuie sur l'architecture réseau ATM (réseau «multimédias» voix, données, images), existante pour la transmission des flux de données. «La transmission des images terrain est améliorée et partagée en un seul flux entre les trois niveaux de surveillance: le district d'exploitation, qui couvre environ 50 km de tracé, le PC régional et le PC central, explique Jean-Luc Anthonioz. Ce système offre, en outre, de nouvelles fonctions, comme l'enregistrement de séquences vidéo en permanence.» En cas d'alerte accident, il est désormais possible de visualiser les quinze minutes d'enregistrement précédentes. A terme, Jean-Luc Anthonioz considère la migration vers le tout IP comme une solution inéluctable. Les réflexions sont en court pour évoluer vers un réseau de ce type, mais des précautions ont été prises: le système mis en oeuvre a l'avantage de pouvoir migrer du système de transmission ATM vers une transmission IP. APRR a déjà construit son système de vidéopéages sur une architecture IP sur fibres optiques, ce qui permet notamment la télé-exploitation des péages.

Autoroutes Paris-Rhin-Rhône

- ACTIVITE: exploitant de réseaux d'autoroutes.


- EFFECTIF: 4500 collaborateurs


- CA: 1 ,670 milliard d'euros (2006)

Une multitude de nouveaux services

 

Pour cerner les enjeux globaux, il faut alors déterminer les fonctionnalités et les services souhaités dans une configuration de vidéosurveillance sur IP. «Elle répond à des usages divers, explique Patrick Tennevin (Axis). Parmi nos clients, un aéroport l'utilise pour la surveillance des flux de bagages; dans le milieu industriel, elle sert par exemple à contrôler la chaîne d'empaquetage en détectant les anomalies éventuelles tout au long du processus

La mobilité est l'autre grand avantage de la téléphonie sur IP, ce que Patrick Tennevin appelle «l'accès distant». «Il est possible de visualiser des images en direct à partir de son ordinateur personnel ou de son téléphone mobile, à condition d'être enregistré comme utilisateur», indique-t-il. Le logiciel CastSentinel Pro d'Alpha Surveillance développe cette application. «Concernant le téléphone mobile, il s'agit essentiellement de dispositifs anti-intrusion, car il n'est possible de visualiser que trois à sept images par seconde, explique Jean Zak. De son ordinateur personnel ou de son téléphone Windows de type PDA, l'image est pleinement exploitable à partir des logiciels courants, tels Internet Explorer ou Mozilla.»

La capacité élevée de stockage des images est un autre avantage mis en avant par les fabricants et prestataires. «Nos unités de stockage sont cinquante fois plus puissantes que dans une configuration numérique classique, déclare Sam Moussawer, directeur de Sphinx Vision, société spécialisée sur ce créneau. Nous pouvons ainsi stocker sur une même unité les images de 120 caméras, pendant la durée légale de 30 jours, ce qui permet une économie de matériel

Cette multitude de nouveaux services autour de la fonction première qu'est la sécurité, rend la technologie sur IP séduisante. Les clients sont en revanche plus frileux sur le calcul du coût total de la solution. Patrick Tennevin rappelle que «les frais d'installation et de maintenance sont réduits, puisque l'installation de caméras peut être effectuée par l'administrateur du réseau. Déplus, au niveau RH, la mobilité permet d'assigner d'autres tâches au salarié qui devait jusque-là rester assis derrière le mur d'images.» Dans le cas du wi-fi ou du wimax, les coûts non négligeables liés au câblage (achat du matériel, enterrement des câbles etc.) disparaissent également.

Jean Zak, Alpha Surveillance

«Les achats peuvent fédérer les DSI et les responsables de la sécurité.»

Sécurité: des investissements nécessaires

 

Mais ces nouvelles technologies sont avant tout un investissement. Une caméra IP (également appelée caméra «réseau» ou caméra «numérique») coûte 30 à 50% plus cher qu'un appareil analogique. Cependant, l'achat d'un simple convertisseur, à installer sur la caméra analogique, peut faire office de passerelle vers l'IP.

Quant au réseau IP, il doit être installé. De nombreuses expériences clients montrent que les entreprises qui ont adopté l'IP pour l'informatique ou la téléphonie font jouer la convergence en y intégrant à terme la vidéosurveillance. Le réseau devra être suffisamment puissant en bande passante pour supporter les flux voix et images des caméras, un seul appareil mobilisant entre 1 et 3 Mo de bande passante. Dans les faits, une vidéosurveillance 24h/24 nécessite parfois la mise en place d'un réseau dédié afin d'obtenir une qualité optimale, qui peut être supérieure à ce que propose le duo caméra analogique - convertisseur numérique, notamment en matière d'image arrêtée.

En France, la vidéosurveillance sur IP représente 30 à 50% des nouvelles installations JW ans les entreprises, selon les fabricants.

@ Axis Communications

En France, la vidéosurveillance sur IP représente 30 à 50% des nouvelles installations JW ans les entreprises, selon les fabricants.

Ce prix total devra prendre en compte une autre composante: la sécurisation du réseau. Les réseaux sans fil de transmission d'images héritent en effet des risques propres à l'informatique. C'est sur ce créneau que se positionnent des entreprises comme Blue Safe, SSII spécialisée dans l'intégration de réseaux sans fil sécurisés. Depuis quelques années, elle intervient également dans le cadre de la vidéosurveillance, pour prévenir deux menaces propres aux réseaux wi-fi et wimax: le détournement d'images et l'intrusion. «Pour éviter le détournement d'images, nous assurons un chiffrage des données tout au long du «tuyau» wi-fi. Même piratées, les données seront indéchiffrables, indique Fabrice Jonvel, directeur commercial de la SSII. Quant au risque d'intrusion, nous le prévenons en proposant des mécanismes d'authentification des personnes qui se connectent au réseau.» Les entreprises sollicitent également Blue Safe pour garantir la continuité de service. «Pour éviter l'interruption du réseau de transmission wi-fi, et donc de la vidéosurveillance, il faut en effet privilégier une fréquence de 5 GHZ, et non celle de 2 GHZ qu'utilisent tous les particuliers.» Dans ce domaine hautement technique, seule une bonne maîtrise de l'ensemble de ces paramètres permettra aux achats de se positionner comme un interlocuteur incontournable.

 
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Florent Maillet

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