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Vers l'autopartage des véhicules de fonction?

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Et si les entreprises devenaient actrices du partage de la mobilité via la mutualisation de leurs véhicules de fonction? Telle est la question qui a été débattue lors d'une conférence organisée par l'OVE (Observatoire du véhicule d'entreprise), fin 2011, sur la «consommation collaborative». Compte rendu.

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Antonin Léonard, spécialiste de la «consommation collaborative», a donné le ton lors d'un débat réalisé par l'OVE (Observatoire du véhicule d'entreprise), fin novembre 2011: « Les véhicules de société sont des biens coûteux et peu usités puisqu'ils «dorment» une majeure partie du temps dans les parkings des entreprises, plombant les finances de leurs propriétaires. Pour réaliser des économies, pourquoi ne pas les partager à un plus grand nombre de collaborateurs, voire à des personnes extérieures à la société? » Cette idée hors des sentiers battus pourrait devenir une réalité dans les entreprises, tant elle s'inscrit dans les tendances de consommation des jeunes cadres issus de la génération Y. Pour ces derniers, posséder un véhicule ne constitue plus un marqueur de réussite et d'accomplissement. « Exit la dimension identificatoire et statutaire propre à la détention exclusive d'une voiture. Les jeunes cadres d'aujourd'hui se contentent d'utiliser un tel produit et non de le posséder », renchérit-il.

Un concept dur à décliner en interne

Mais comment concevoir un système de partage de véhicules de fonction en totale rupture avec les traditionnelles politiques de gestion de flotte des entreprises? D'autant que, sur le marché B to B, les véhicules de société sont déjà loués, en grande majorité, par les entreprises (LLD, location longue durée) et non achetés. « Difficile donc de prévoir un système de sous-location de ces produits », lance Pierre Blondeau, directeur achats de Limagrain, spécialiste des semences, notamment en charge de la gestion d'un parc de 700 véhicules. « Si la «consommation collaborative» est une idée qui fait son chemin en interne, continue- t-il, il faut reconnaître qu'il s'agit d'un concept dur à décliner de manière concrète. » D'autant que chez Limagrain, comme dans la plupart des entreprises, seules certaines catégories de salariés peuvent disposer d'un véhicule de fonction, à l'instar des cadres commerciaux qui en font un usage régulier et des cadres de direction qui l'utilisent plus ponctuellement. « Difficile de revoir une telle politique d'attribution des véhicules qui constitue, pour les uns, un véritable outil de travail, et pour les autres, un avantage en nature », affirme Pierre Blondeau.

Des loueurs «autopartageurs»

Sans oublier la question de la fiscalité et de l'assurance. Deux points cruciaux auxquels peu de solutions de partage de véhicules apportent de réponses concrètes, sauf certains sites comme Zilok. « Nous avons convaincu un assureur de fournir un produit d'assurance temporaire pour le locataire particulier du véhicule », note la fondatrice du site, Marion Carrette. Toutefois, la gageure reste entière pour transposer une telle solution sur le marché professionnel. « Pour rendre viable une telle solution, il appartient déjà aux loueurs de location longue durée de proposer des véhicules en autopartage. C'est donc d'abord à eux de jouer le rôle «d'autopartageur» et non aux clients », rappelle Philippe Brendel, président de l'OVE. Un premier prérequis sans doute incontournable pour favoriser l'émergence prochaine d'un tel marché...

Philippe Brendel, OVE

« C'est d'abord aux loueurs de location longue durée de jouer le rôle «d'autopartageur» et non aux clients. »

 
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Charles Cohen

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