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Véhicules utilitaires: priorité à la sécurité

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Si l'offre en matière d'équipements de sécurité a longtemps été limitée, les véhicules utilitaires bénéficient aujourd'hui de nombreuses technologies présentes sur les voitures particulières. Mais ces équipements restent souvent optionnels.

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Chez Veolia Environnement, la sécurité est un critère d'achat essentiel. Le groupe de services ne se contente pas des équipements de série proposés par les constructeurs (ABS, airbag conducteur), mais achète un certain nombre d'options telles que le répartiteur de freinage ou l'airbag passager. De même, pour les 23 000 utilitaires de son parc automobile en France, Veolia Environnement exige que la cabine soit séparée de l'espace de chargement, dont l'aménagement intérieur, grâce à des casiers en bois, a lui-même fait l'objet d'une homologation par crash test. «Nous sommes très attentifs à la sécurité, car la route reste la première cause d accident du travail dans les entreprises», explique Baudouin de Mégille, responsable flotte automobile à la direction des achats groupe. Ce dernier estime que les constructeurs ont fait «beaucoup de progrès» ces dernières années pour améliorer la sécurité des véhicules, notamment les utilitaires. Mais il regrette que certains équipements demeurent en option ou se révèlent trop onéreux, à l'image de l'ESP. «Les témoins de pression des pneus ne sont présents que sur les véhicules haut de gamme», illustre encore Baudouin de Mégille.

@ Source : données constructeurs

Le parent pauvre du véhicule d'entreprise

Pourtant, selon l'Observatoire du Véhicule d'Entreprise (OVE), qui vient d'éditer un fascicule sur les équipements de sécurité sur le marché des véhicules utilitaires «Guide pour un véhicule utilitaire presque parfait...». rens.: www.observatoire-vehicule-entreprise.com , la démarche de Veolia Environnement n'est pas encore majoritaire chez les donneurs d'ordres. «Le véhicule utilitaire est choisi et équipé en fonction de l'usage et des besoins de chaque entreprise. La sécurité reste trop souvent une préoccupation secondaire», constate Philippe Brendel, directeur de l'OVE. Raison invoquée? «Le coût, bien sûr», répond le responsable de l'OVE.

Malgré tout, l'offre des constructeurs s'est étoffée depuis deux ans. «Pendant de nombreuses années, le véhicule utilitaire a été le parent pauvre du véhicule d'entreprise en matière d'équipements de sécurité. Mais de grands progrès ont été accomplis par les constructeurs», se réjouit Philippe Brendel. Ainsi, l'ABS serait aujourd'hui proposé de série pour plus de 90% des véhicules utilitaires du marché, contre 58% en 2006. Ce système, qui évite le blocage des roues malgré un freinage brusque, est donc devenu un basique. Pour améliorer son efficacité, certains constructeurs proposent de coupler l'ABS avec un dispositif d'aide au freinage d'urgence. Mais seuls 21,5% des véhicules utilitaires du marché en seraient équipés de série et 16% en option.

De même, toujours selon l'Observatoire, près de 90% des VU seraient équipés d'un airbag conducteur, contre 80% en 2006. En revanche, l'airbag passager reste en option pour les utilitaires alors qu'il est aujourd'hui de série dans la plupart des véhicules particuliers. A titre indicatif, le surcoût est de 140 euros HT sur le Citroën Nemo. Quelle que soit la place occupée dans l'habitacle, il existe trois types d'airbags. Le plus connu, l'airbag frontal, protège le visage et le thorax. Mais les constructeurs proposent de plus en plus des airbags latéraux et rideaux placés sur le côté.

Philippe Brendel, OVE

«Le véhicule utilitaire est équipé en fonction de l'usage et des besoins des entreprises. La sécurité reste trop souvent une préoccupation secondaire.»

Des équipements de plus en plus adoptés

Primordiale en cas d'accident, la cloison de séparation entre l'habitacle et la zone de chargement protège le conducteur et les passagers contre le risque d'écrasement. Elle est désormais disponible en série sur près de la moitié des modèles du marché et 40% en disposent en option. Sur le Fiat Fiorino, une cloison tôlée coûte 180 euros HT. «Peu de véhicules sont équipés d'une cloison de séparation complète», déplore toutefois l'OVE. D'autres équipements apparaissent également de plus en plus dans les gammes utilitaires. Par exemple, l'ESP, qui permet de corriger la trajectoire et de conserver la maîtrise d'un véhicule sur sol humide ou en situation d'urgence, est désormais disponible en option sur la majorité des VU du marché. Il y a deux ans, ce système n'était proposé par aucun constructeur alors qu'il existe depuis une dizaine d'années. De même, les régulateurs et les limitateurs de vitesse ont tendance à se généraliser. Si 28% des véhicules utilitaires en sont équipés de série, il est proposé en option sur 43% des modèles du marché. Il faut compter 200 euros HT, par exemple pour le Peugeot Bipper.

Des flottes encore perfectibles

Reste que, malgré ces progrès, certains équipements de sécurité font encore cruellement défaut. Ainsi, les témoins de pression des pneumatiques restent exceptionnels. Ils permettent pourtant de vérifier que les pneus du véhicule ne sont pas trop sous ou surgonflés et d'éviter ainsi les risques d'éclatement. Toutefois, il faut avouer que ces témoins ne sont guère plus disponibles sur les véhicules de tourisme.

Plus surprenant, selon l'OVE, très peu de véhicules utilitaires sont équipés d'un témoin de surcharge. «Il n'existe pas encore à ce jour de dispositif embarqué permettant d'évaluer avec rapidité et fiabilité la charge utile emportée, même si certains constructeurs s'activent à trouver une solution techniquement et financièrement acceptable», note l'Observatoire. En termes de sécurité, un tel équipement éviterait pourtant bien des accidents. Une surcharge allonge en effet les distances de freinage, altère la stabilité du véhicule et engendre une usure prématurée des pneus, suspensions et autres amortisseurs.

Glossaire

Les principaux sigles en matière de sécurité automobile


- ABS
De l'allemand Antiblockiersystem. Ce système d'assistance au freinage empêche les roues d'un véhicule de se bloquer lors d'un freinage.
- ACC
De l'anglais Autocruise Control. Placé à l'avant du véhicule, ce radar permet de réguler la distance entre son véhicule et celui le précédant, et de déclencher, le cas échéant, un freinage.
- AFU
L'assistance au freinage d'urgence ou Brake Assist (BA) en anglais. Elle accroît la force d'un freinage, en fonction notamment de la vitesse d'appui sur la pédale de frein, et réduit ainsi la distance nécessaire pour s'arrêter.
- ASR
De l'anglais Acceleration Slip Regulation. Le système anti-patinage permet de réguler l'accélération d'un véhicule pour limiter une perte d'adhérence. Il est également appelé TCS (Traction Control System) chez certains constructeurs.
- EBD
De l'anglais Electronic Brake Distribution. Le répartiteur électronique de freinage (REF en français) améliore la répartition du freinage entre les trains avant et arrière d'un véhicule. Il est également dénommé EBV (Electronische Brems Verteilung) chez certains constructeurs.
- ESP
De l'anglais Electronic Stability Program. Cet équipement permet d'améliorer le contrôle de la trajectoire d'un véhicule, notamment dans les virages en cas de perte d'adhérence. Il est également appelé ESC (Electronic Stability Control) ou DSC (Dynamic Stability Control) chez certains constructeurs.

 
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Sébastien De Boisfleury

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