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Salaires : des acheteurs reconnus à leur juste valeur

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Plusieurs études viennent de paraître sur les niveaux de rémunération des acheteurs. Chacune, à sa manière, décrit la montée en puissance des achats dans les entreprises et son impact positif sur les salaires au sein de ce service.

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Environ 43 kEuros. Telle est la moyenne de rémunération brute annuelle d'un acheteur en 2007, tous postes confondus, selon la dernière étude réalisée au troisième trimestre 2007 par le site communautaire Le Réseau des Achats auprès de 532 membres. Un niveau de rémunération légèrement en hausse par rapport à 2006 (+2,5%), mais qui paraît inférieur à celui divulgué dans des études similaires, comme celle de l'Apec (47 kEuros bruts par an) ou de Michael Page International. «Cette moyenne nous paraît, en effet, relativement basse, reconnaît David Lahille, cofondateur du Réseau des Achats. Nous l'attribuons aux profils assez jeunes des personnes ayant répondu à notre enquête en ligne: 63% d'entre eux ont moins de 35 ans.» Toutefois, il apparaît que les jeunes acheteurs sont de mieux en mieux payés. Un professionnel en fin de carrière gagne «seulement» deux fois plus qu'un junior, alors que ce rapport est de un à trois dans les autres fonctions de l'entreprise. «Cette particularité s'explique en partie par le développement rapide de la fonction achats dans les entreprises, explique David Lahille. Les plus âgés peuvent difficilement faire valoir leur expérience, le plus souvent acquise en dehors des achats, alors que les plus jeunes sont déjà rodés aux dernières techniques de la profession.»

Par fonction, le revenu moyen d'un approvisionneur s'élève à 26 kEuros, celui d'un acheteur à 36 kEuros, d'un responsable achats à 51 kEuros et d'un directeur achats à 85 kEuros. Si le niveau de rémunération augmente donc logiquement en fonction du poste occupé, pour les auteurs de l'étude, il existe une différence significative entre les acheteurs créateurs de valeur et les simples négociateurs. «Plus l'acheteur intervient tôt dans le cycle achats, plus son impact et sa valeur ajoutée sont forts. Il devient un maillon central dans l'amélioration des performances de l'entreprise, qui est prête à le rémunérer beaucoup plus», explique David Lahille (Réseau des Achats). Ainsi, selon l'étude, un acheteur créateur de valeur gagne 30% de plus qu'un acheteur négociateur.

Autres résultats significatifs, l'étude du Réseau des Achats confirme une nouvelle fois qu'il existe bien «un écart flagrant» de rémunération entre hommes et femmes: 51 kEuros contre 39 kEuros, soit 24% de différence! En mars dernier, l'Apec avait également mis en lumière un écart, mais de «seulement» 16%, la moyenne nationale, toutes fonctions confondues, étant de 17%. Enfin, mieux vaut avoir suivi une formation scientifique (rémunération moyenne de 53 kEuros contre 47 kEuros pour une formation commerciale et 44 kEuros pour une formation achats), possédé une expérience à l'international et travaillé en Ile-de-France plutôt que dans le Sud-Ouest!

Un rôle stratégique et donc bien rémunéré

De son côté, le cabinet de recrutement Michael Page International vient de publier une enquête, en partenariat avec la Compagnie des dirigeants et acheteurs de France (CDAF), sur les niveaux de rémunération dans les achats, réalisée à partir de la base de données du cabinet (45 000 profils) et des 350 recrutements effectués ces deux dernières années. Des résultats difficilement comparables avec l'enquête du Réseau des Achats, puisque le cabinet ne donne que des fourchettes de rémunération, en fonction du poste occupé, de la taille de l'entreprise et de l'expérience de l'acheteur (lire tableaux ci-contre). Néanmoins, il arrive aux mêmes conclusions. «Le savoir-faire des collaborateurs en charge des achats dans l'entreprise a évolué. Il est désormais reconnu comme stratégique dans tous les secteurs d'activité», résume Florent Lebaupain, directeur de la division ADV, Achats & Logistique de Michael Page International.

Pierre Pelouzet, président de la CDAF et directeur achats de la SNCF, est le témoin privilégié de ce rôle de plus en plus stratégique, et donc mieux rémunéré. «La reconnaissance de la valeur ajoutée apportée par les achats dans les entreprises semble enfin être perçue par les directions générales. Les niveaux de rémunérations rapportés par l'étude de Michael Page se rapprochent de ceux constatés dans des professions plus mûres», commente-t-il. En effet, si l'on se réfère à l'étude salaires 2007 de l'Apec, la rémunération d'un acheteur est équivalente à celui d'un marketeur ou d'un contrôleur de gestion (47 kEuros bruts par an), voire même supérieure à celle d'un commercial (44 kEuros bruts par an). Des résultats qui ne surprennent pas Nicolas Vermersch, directeur général de Michael Page France. «Les professionnels des achats sont au coeur des grands mouvements de nos économies, tels que l'internationalisation des échanges, le sourcing dans les pays à bas coûts ou encore le développement durable», conclut-il. Aux acheteurs d'en profiter et de négocier une bonne rémunération.

 
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Sébastien DE BOISFLEURY

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