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Pour ou contre les enchères inversées?

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Sebastien de Boisfleury, rédacteur en chef

Sebastien de Boisfleury, rédacteur en chef

Il y a bien longtemps que les enchères inversées n'avaient pas fait parler d'elles. Sauf que cette fois-ci, ce ne sont pas les acheteurs qui ont pris place sur le banc des accusés, mais bien les fournisseurs qui se sont entendus pour limiter les effets d'une pratique diabolisée. Ainsi, le Conseil de la concurrence a condamné pour entente, le 26 juillet dernier, cinq fournisseurs d'EDF. L'affaire est intéressante car le Conseil a considéré que «sur un marché ayant donné lieu à une enchère électronique, la sophistication du mécanisme de l'entente est un facteur aggravant». Les fournisseurs en cause avaient procédé, la veille de l'enchère, à une simulation complète de leur comportement, afin de fixer les niveaux de prix et les séquences où ils devaient enchérir sur chacun des lots! Leur récitation était tellement parfaite qu'EDF s'est senti berné, à juste titre. Ayant reconnu les faits, ces derniers ont bénéficié d'une réduction de 10 % sur leur amende, qui s'élève toutefois à près de 19,5 millions d'euros.

Cette affaire relance le débat sur les enchères inversées, un procédé que les fournisseurs ont décidément bien du mal à accepter. D'une certaine manière, on les comprend car l'enchère électronique se révèle une arme fatale et dangereuse lorsqu'elle tombe entre de mauvaises mains. Un observateur parla un jour de «kalachnikov». Peut-être n'est-il pas loin de la réalité. D'un autre côté, il apparaît surprenant que des prestataires préfèrent encore les négociations à l'ancienne, malgré toutes leurs parts d'ombre. Surtout lorsque les enchères concernent «des boulons, des gommes et des crayons», selon l'expression consacrée. Dans le cas d'EDF, il s'agissait de câbles électriques à haute tension, un achat de production déjà plus stratégique. En revanche, concernant les prestations intellectuelles, le sujet prête toujours à discussion. Dans l'absolu, rien ne s'y oppose. Mais le recours à des enchères dans ce domaine demande un niveau de professionnalisation dont peu d'entreprises disposent aujourd'hui.

 
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Sébastien de Boisfleury

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