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Optimiser ses tournées

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Shanghai, Pékin, Bangkok... si ces grandes villes d'Extrême-Orient n'ont plus de secrets pour les voyageurs d'affaires, les vols domestiques en Asie peuvent susciter de nombreuses interrogations. Tour d'horizon des bonnes pratiques pour sécuriser et rentabiliser ces déplacements.

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Chun Ling Lai Perroud, Access Asia

«Les voyageurs d'affaires ont intérêt à privilégier les grandes compagnies nationales qui, certes, assurent moins de vols, mais sont plus fi ables et ponctuelles. »

Plusieurs fois par an, les collaborateurs de Bayer, groupe chimique allemand, sont amenés à voyager dans les pays asiatiques émergents, notamment en Chine, mais aussi à Taïwan et au Vietnam. «Près de 3 000 de nos salariés travaillent en Chine. Ces derniers voyagent fréquemment à l'intérieur du pays, voire dans toute l'Asie du Sud-Est. Moi-même, je me déplace près d'une fois par mois dans cette région pour développer des relations commerciales avec de nouveaux partenaires », explique Bernard Ravel, directeur Supply Chain au sein du groupe. Pour optimiser ces déplacements, l'entreprise délègue le travail de réservation des billets à son agence de voyages, Carlson Wagonlit Travel (CWT). « Tous les trois ans environ, nous relançons un appel d'offres pour sélectionner l 'agence correspondant le mieux à nos besoins. Généralement, nous demandons à cette dernière, notamment lors de circuits coûteux en Asie, de nous soumettre deux ou trois possibilités de déplacements afin de bénéficier du choix le plus large possible», poursuit le directeur Supply Chain. Si, pour les vols Europe-Asie, CWT oriente son client vers des compagnies prestigieuses (Lufthansa, Air France), elle privilégie les grandes compagnies nationales asiatiques (Cathay Pacific) pour les déplacements intra-Asie. « Ce sont des partenaires avec lesquels notre agence a pu négocier les tarifs en amont », souligne Bernard Ravel.

A l'image de ce groupe, de plus en plus de sociétés occidentales multiplient les voyages en Asie, véritable terre d'opportunités économiques. Et pour ces entreprises, les déplacements dans cette région, notamment les vols domestiques en Chine, nécessitent une bonne dose d'organisation. « Pour choisir sa compagnie, le travel manager ne doit pas prendre en compte le seul prix des billets, mais aussi considérer des facteurs comme la fréquence des liaisons entre les villes asiatiques assurées », explique Chun Ling Lai Perroud, p-dg d'Access Asia, cabinet de conseil lyonnais spécialisé dans l'accompagnement de projets de développement entre l'Europe et l'Asie.

Privilégier les compagnies nationales

Cette analyse du marché aérien asiatique est d'autant plus nécessaire que « près d'une centaine de compagnies locales existent dans cette région », prévient Chun Ling Lai Perroud. Présentes notamment en Chine, ces compagnies proposent pas moins d'une vingtaine de vols par jour. « Seul bémol : elles accusent fréquemment des retards, voire annulent certains vols. Les voyageurs d'affaires ont donc intérêt à privilégier les compagnies nationales comme Cathay Pacific, China Eastern Airlines ou encore Singapore Airlines qui, certes, assurent moins de vols, mais restent bien plus fiables et ponctuelles », argumente la p-dg d'Access Asia. D'autant que si ces grandes compagnies affichent des prix de billets un peu plus élevés que leurs concurrentes régionales, elles restent particulièrement performantes en termes de dessertes, en reliant notamment un grand nombre de villes de toutes tailles. Sur la multitude de compagnies qui composent le marché domestique asiatique, seules quelques-unes semblent afficher une qualité de service constante. Un constat qui vaut aussi d'un point de vue sécuritaire. « Les grandes compagnies nationales sont plus sûres, leurs appareils sont mieux entretenus et plus performants », déclare la p-dg d'Access Asia. Preuve que ces compagnies n'ont rien à envier à leurs concurrentes occidentales : elles investissent dans des modèles d'avions parmi les plus sûrs du marché, à l'instar de lA380 d'Airbus pour Singapore Airlines et China Eastern Airlines.

Compagnies blacklistées

Quoi qu'il en soit, pour s'assurer du caractère 100 % sécuritaire de la compagnie, les entreprises peu vent, en l'absence de «liste noire» officielle des compagnies asiatiques régionales, se référer à celle des compagnies internationales blacklistées, établie par la Commission européenne et mise en ligne sur le site de la Direction générale de l'aviation civile (DGAC). Ce document recense notamment les compagnies desservant l'Asie à partir de l'Europe les plus douteuses. « Pour éviter de voyager avec certaines compagnies low cost qui n 'offrent pas les conditions de sécurité requises, les entreprises européennes doivent privilégier les membres des grandes alliances », conseille Christophe Drezet, consultant au sein du cabinet de conseil en achats Epsa. Si SkyTeam ou One World comptent des compagnies phares comme China Eastern Airlines, China Southern Airlines, Korean Air ou Cathay Pacific, c'est Star Alliance qui propose le plus grand nombre de compagnies desservant cette région telles Air China, Thai Airways, Shanghai Airlines, Singapore Airlines ou Asiana Airlines.

Au-delà de l'aspect sécurité, le recours aux alliances présente un autre avantage : l'optimisation des dépenses en billetterie. Ainsi, Star Alliance propose des Air Pass, c'est-à-dire des forfaits qui permettent d'acheter en une seule fois de trois à dix coupons de voyage, valables dans une même zone géographique et durant une période donnée. Son Air Pass «Asie» dessert plus de 50 destinations dans 13 pays (Bruneï, Chine, Hong Kong, Indonésie, Japon, Laos, Malaisie, Birmanie, Philippines, Corée du Sud, Singapour, Thaïlande et Vietnam). Même offre pour l'alliance SkyTeam qui a lancé le SkyTeam Asia Pass, composé de trois à huit coupons. « En achetant plusieurs coupons, le voyageur gagne en sérénité et en simplicité pour organiser son voyage. Mais surtout, il optimise le coût total de billetterie », précise Christophe Drezet (Epsa). D'autant que ces billets peuvent généralement être échangés ou annulés jusqu'au dernier moment. Mieux, ils permettent parfois d'accéder directement à l'enregistrement ou à la porte d'embarquement. « Lors de tournées d'affaires, le voyageur doit absolument tenir compte des conditions de réservation de ses billets en s'assurant qu'ils sont les plus flexibles possible », rappelle le consultant.

Au-delà des fameux «Air Pass», reste un dernier levier efficace pour réduire le coût des billets : l'agence de voyages qui propose des tarifs pouvant même concurrencer le prix de billets d'avion achetés directement en Asie. « En s appuyant sur une agence de confiance, le client peut jouir d'une vraie expertise pour optimiser de A à Z ses déplacements complexes », conclut Christophe Drezet.

Estelle Carucci, travel manager chez Lafarge

Estelle Carucci, travel manager chez Lafarge


Témoignage
« Nous privilégions les compagnies membres des principales alliances »
Les dépLacements en Asie représentent environ 120/o du budget voyages du groupe Lafarge. « Le gros du trafic se concentre en Chine et en Malaisie, pays où est basé notre siège social régional », précise Estelle Carucci, Sourcing Director servi- ces généraux chez Le spécialiste des matériaux de construction. Dans ce cadre, Les collaborateurs effectuent souvent des vols domestiques intra Asie, notamment en Chine et en partance de Malaisie. Gage de fiabilité, Les membres de grandes alliances telles qu'Air China ou Singapore Airlines sont pLébiscités par Lafarge. « Pour gagner en simplicité, nous envoyons nos appels d'offres aux principales alliances qui transmettent notre demande à leurs membres qui ont été référencés en amont par nos services. Puis, nous validons le résultat des négociations centrales avec nos travel managers asiatiques. » Ce système bien cadré permet de mieux maîtriser ses coûts. «Depuis trois ans, nous privilégions ces appels d'offres mondiaux pour jouer sur l'effet volume et donc disposer de tarifs plus compétitifs. » Parfois, Le groupe peut négocier certains voLs LocaLement. "Pour certaines destinations peu fréquentées par nos collaborateurs, nous déléguons le travail de négociation à nos travel managers asiatiques car ils ont une bien meilleure visibilité et expertise du marché que nous.»


Lafarge
ACTIVITE
Fabricant de matériaux de construction
CHIFFRE DAFFAIRES 2009
15,9 milliards d'euros
EFFECTIF
78000 salariés
VOLUME DACHATS 2009
9 milliards d'euros

 
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Charles Cohen

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