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Les tablettes s'invitent en force dans les entreprises

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Grâce à la force d'innovation d'Apple en matière de technologie, de produits et de marketing, le marché de la tablette vit actuellement une période faste. En dépit de nombreux atouts, elle réclame néanmoins une certaine vigilance lors de son choix, puis durant son utilisation.

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Largement dominé par l'iPad d'Apple depuis 2010, le marché des tablettes vient de voir arriver coup sur coup deux géants de l'informatique: Microsoft avec sa «Surface» et Google avec sa Nexus 7. Avec plus de 60 % de parts de marché (selon Gartner et IDC) détenus par le géant à la pomme au début 2012, la bataille s'annonce rude pour ces nouveaux challengers. Google semble représenter la menace la plus sérieuse, puisqu'il fournit déjà son système d'exploitation (OS) Android (38 % de parts de marché) à la très grande majorité des constructeurs (Asus, Acer, HTC, Sony, Fujitsu, etc.). Côté Microsoft, il sera intéressant de suivre l'évolution de sa tablette «maison» tournant sur la dernière version de son OS, Windows 8. Un système d'exploitation très attendu par l'ensemble des constructeurs qui proposent des terminaux aussi bien sous Android que sous Windows 8. «Nous pensons qu'un bon nombre d'entreprises attendent de voir des tablettes équipées de la dernière version de Windows qui sortira avant la fin de l'année, pour lancer des investissements en mobilité», estime Michael Azria, directeur de la division tablette chez Acer. Mais cette analyse optimiste n'est pas partagée par tout le monde. Ainsi, Jean-François Grang, responsable offre mobilité chez Octo, cabinet de conseil en IT, concède que Microsoft arrive avec beaucoup de retard: «Alors qu'il est fortement implanté dans les entreprises, le géant de Redmond n'a pas su donner les outils pour gérer une flotte de terminaux mobiles. » Plus surprenant, la dégringolade de RIM. En effet, avec ses BlackBerry, le constructeur canadien possédait un savoir-faire reconnu en téléphonie mobile. Pourtant, rien ne semble endiguer la chute de ses parts de marché. Une perte de terrain qui n'a pas été comblée par sa tablette Playbook.

Michael Azria, Acer

«Les tablettes équipées de la dernière version de Windows semblent très attendues par les entreprises.»

Un outil de travail provenant d'un usage privé

La tablette a entraîné l'apparition d'un phénomène appelé «Bring your own device» (BYOD). Autrement dit, avec l'adoption des tablettes pour un usage d'abord privé, l'entreprise a subi le choix de ses collaborateurs en s'adaptant à un usage professionnel du terminal. Presque aussi performante qu'un laptop, elle possède de sérieux atouts: poids, taille, démarrage plus rapide, usage convivial avéré, etc. Les managers doivent ainsi tirer profit du nouvel «arrivant» dans l'entreprise. «Il faut faire de la tablette un outil qui permet de gagner en productivité au lieu de créer une segmentation entre ceux qui en possèdent et ceux qui n'en possèdent pas», souligne Nicolas Pondemer, IT security service manager de NextiraOne.

Par ailleurs, le mode d'utilisation de la tablette a sensiblement évolué sous l'impulsion des constructeurs. Grâce aux mises à jour successives des OS, que ce soit pour iOS ou Android, les applications développées sur les tablettes se sont rapidement adaptées aux solutions à la fois métiers et professionnelles, notamment en matière de CRM et d ERP. «Il est possible de porter ou d'adapter les solutions d'un éditeur dans un environnement tablette avec l 'aide dune SSII ou d'un intégrateur, dans l'hypothèse où elle n'est pas nativement compatible», constate Boris Bachkine, business developer pour Fujitsu. D'ailleurs, avec la dernière version d'iOS, il est désormais possible de contrôler et maîtriser un environnement entreprise sur une tablette iPad. Un autre point a été amélioré, celui de l'acquisition des logiciels. L'AppleStore sous iOS et le Play Store sous Android ont longtemps été incontournables, avec l'obligation de détenir un identifiant Apple ou Google pour se loguer et installer des softwares. Grâce au développement d'infrastructures de Mobile device management (MDM) à l'initiative des DSI, il est désormais possible d'installer des stores privés sur les tablettes. Ainsi en fonction des droits alloués, l'utilisateur pourra piocher dans une liste d'applications «maison» sans devoir passer par le logiciel iTunes, dans le cas d'Apple.

Jean-François Grang, Octo

«Assurez-vous que le terminal est en mesure d'être sécurisé. »

Un volet sécuritaire à ne pas négliger

Avec le phénomène BYOD, les managers doivent réagir très vite face aux interrogations concernant la sécurité de ces nouveaux terminaux. «L'usage d'un terminal mobile est fortement lié aux notions de sécurité et de gestion du système d'information (SI, NDLR) de l'entreprise. Il est donc important de prendre un terminal en mesure d'être sécurisé dune part et de connaître son potentiel de connectivité par rapport au SI de l'entreprise d'autre part», remarque Jean-François Grang. Risques qui peuvent être regroupés selon trois grandes catégories. La première est liée aux données personnelles et professionnelles présentes sur la tablette. «Il est nécessaire d'avoir une stratégie adaptée à la gestion des risques en cas de pertes de ces données, avec la mise en place de sauvegardes fréquentes et régulières », explique Nicolas Pondemer.

La deuxième catégorie est inhérente au système d information de l'entreprise. Le terminal devenant à la fois privé et professionnel, une problématique d accès à distance sécurisée se pose. Plusieurs voies sont envisageables. Ne rien stocker sur le terminal et faire du déport d'affichage en est une. Dans ce cas, il n'y a pas de transmission de données au sens propre, l'utilisateur accède aux informations de l'entreprise en mode «streaming», un peu comme s'il regardait un film à distance. Autre possibilité, la mise en place de silos applicatifs. D'un côté, les données persos sont situées dans un endroit du terminal, l'utilisateur ayant tous les droits. De l'autre, les données pro sont disponibles dans un autre silo, accessibles par l'utilisateur uniquement en fonction de droits alloués par le DSI. Enfin, avec le mode MDM (Mobile device management), la notion de silo disparaît, mais des règles avec l'utilisateur sont instaurées. Généralement, il s'agit de mettre un antivirus ou d'interdire par exemple le jailbreak (mise en place d'une autre couche logicielle) d'un terminal.

La troisième catégorie est liée aux risques juridiques et réglementaires. En effet, le flou sur l'usage des terminaux types tablettes ou smartphones est toujours présent, et de nombreuses questions se posent. Est-ce légal d'apporter son propre terminal et d'en faire un usage pro? Est-ce que les managers ont le droit de lire les données privées, le droit de les effacer, puisqu'elles sont présentes dans un terminal dont l'usage est également professionnel, etc.? «Pour dissiper les éventuels malentendus, les managers doivent discuter avec les instances - CE, syndicat, etc. - pour établir une charte ou une liste de règles afin d'adapter le fonctionnement de l'entreprise à ces nouveaux usages», souligne Nicolas Pondemer.

Finalement, la tablette, autrefois perçue comme un gadget, devient progressivement un véritable outil en mesure de jouer sur la productivité. Une adoption massive des entreprises n'est plus qu'une question de temps.

Antoine de Kerviler, Corsair

Antoine de Kerviler, Corsair

Témoignage: «L'iPad fait chuter les délais des rapports Corsair»

Souhaitant raccourcir considérablement les rapports de vols effectués par le personnel naviguant, Corsair International se tourne depuis septembre 2011 vers un projet tablette d'envergure. Démarré et géré par Octo, il implique 180 personnes (les chefs de cabine - hôtesses ou stewards - du personnel navigant commercial, les pilotes et copilotes). L'objectif initial du projet était de s'assurer que le service offert à bord était conforme aux attentes de ses clients en améliorant la qualité du reporting. « Très vite, l'usage des tablettes nous a également permis de réduire les délais et la qualification du reporting après chaque vol. De 20 jours, le délai est passé à une heure», souligne Antoine de Kerviler, le directeur des systèmes d'information. Un reporting qui était effectué historiquement sur documents papiers? entraînant par ailleurs 80 % de rapports non exploitables.
De très nombreux terminaux ont été testés, du laptop en passant par différentes marques de tablettes, pour aboutir finalement à l'iPad d'Apple. Simplicité d'utilisation et adaptation de l'écosystème (accessoires, logiciels) à un usage professionnel ont été déterminantes pour le choix de la marque à la pomme.
Enfin, outre la rapidité des rapports, les process de feedback sont désormais numérisés, et des photos sont présentes sur les rapports pouvant justifier les constats effectués.

Corsair

ACTIVITE
Transport aérien régulier (vols long-courriers)
RAISON SOCIALE
Corsair International
CA 2010
491 millions d'euros
EFFECTIF
1 500 salariés
RESULTAT NET
NC
VOLUME D ACHAT
NC
EFFECTIF ACHAT
NC

 
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Jérôme Pouponnot

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