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Les chaînes hôtelières se mettent au vert

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Pour répondre aux attentes de leur clientèle, les hôtels se lancent depuis quelques années dans la chasse au CO2 et mettent en place des politiques de développement durable. Labels et bonnes pratiques fleurissent dans les établissements.

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Récupération des eaux de pluie, recyclage des déchets, utilisation de produits labellisés et issus de l'agriculture biologique... La vague écologique ne concerne pas le seul domaine des transports. Les chaînes hôtelières, depuis quelques années, multiplient les initiatives afin de surfer sur ce déferlement vert. Leur objectif? Anticiper et répondre aux exigences des entreprises, soucieuses de favoriser les bonnes pratiques environnementales à l'heure où cette problématique occupe le devant de la scène. «Les clients ne choisissent pas encore les hôtels par rapport à leur démarche de développement durable, mais on y arrive à grands pas», explique la société d'études Coach Omnium dans son étude sur l'hôtellerie menée en 2009. D'ailleurs, 49% des clients montrent leur intérêt, selon l'enquête, pour les actions menées en faveur de l'environnement par les hôtels. Et 46% se disent même prêts à accepter un surcoût de l'ordre de 5% pour choisir un hôtel engagé dans la sauvegarde de la planète. «La clientèle notamment affaires est de plus en plus exigeante. Le critère écologique dans le choix d'un établissement prend de l'ampleur dans la définition des politiques voyages», constate Charline Bergeron, responsable du développement durable chez Best Western. L'étude Coach Omnium va plus loin, en assurant que «l'hôtellerie est aux premières loges dans l'éco-responsabilité. Ses démarches initiées pour prendre soin de la planète apparaissent comme une évidence». Il faut dire que, selon la société d'études, un établissement avec restaurant produit en moyenne 5,5 m3 de déchets par an et par chambre, sans compter le rejet des eaux usées.

Best Western accompagne ses établissements en vue d'une certification à l'éco-label européen.

@ Best Western

Best Western accompagne ses établissements en vue d'une certification à l'éco-label européen.

Après les hôtels de luxe, les établissements urbains

Pour leur part, les groupes hôteliers se sont engagés sur la voie écologique il y a quelques années. Réservée jusqu'à peu aux seuls établissements de luxe implantés sur les îles paradisiaques, la chasse au CO2 et aux dépenses d'énergie inutiles est désormais inscrite dans les missions des hôtels urbains. Best Western, ainsi, a mis en place cette année une «Green Team» en interne. Son objectif: «Réduire nos impacts au siège mais aussi encourager et accompagner les établissements en vue d'une certification à l'éco-label européen», raconte Charline Bergeron (Best Western). Et d'ajouter que «nous réalisons avec les hôtels [qui sont franchisés, NDLR] un diagnostic écologique, puis nous subventionnons une partie de la certification». Pour le groupe, la difficulté reste de convaincre chaque établissement, soit 270 en France, de l'importance de la démarche. «Tout cela prend du temps», assure Charline Bergeron.

Cette certification, qui coûte environ 4000 euros et permet à un établissement d'être référencé comme Eco-Friendly, se base sur 28 critères qualité autour de la consommation d'eau, d'énergie, de la production de déchets ou encore de l'encouragement et de la communication en faveur de l'environnement. Pas moins de neuf hôtels Best Western, en France, sont aujourd'hui labellisés. Mais l'enseigne vise plus loin. «Notre mission consiste à convaincre chaque établissement», confirme Charline Bergeron (Best Western). Peu à peu, la situation évolue et, d'ici à la fin 2009, deux autres hôtels obtiendront l'éco-label européen.

Le groupe Accor, de son côté, a organisé sa politique autour du programme Earth Guest mis en place en 2006.

a Celui-ci s'articule notamment autour de quatre priorités écologiques: énergie, eau, déchets et biodiversité. Chacune de ces priorités vise un objectif précis pour 2010», explique Hélène Roques, directrice du développement durable chez Accor. En matière d'énergie, les hôtels du groupe devront consommer 10% de moins qu'en 2006, être tous équipés d'ampoules basse consommation, tandis que 200 d'entre eux le seront de panneaux solaires. Les ampoules basse consommation ont déjà permis à Accor d'économiser 72 millions de kWh d'électricité, en trois ans. Le groupe prévoit également de réduire de 10% tous ses hôtels des régulateurs de débit. Ces équipements: installés depuis2006dans2300 établissements du groupe, ont d'ores et déjà permis d'économiser 4 millions de m3 par an. Concernant les déchets, 70% des hôtels doivent, d'ici à 2010, privilégier le papier, le carton et le verre. De même, 95% des établissements ont pour mission de traiter les piles et les tubes fluocompacts. Enfin pour préserver l'environnement naturel, tous les hôtels doivent s'engager dans la plantation d'arbres. Les trois quarts ont déjà commencé. Accor s'est par ailleurs lancé dans la reforestation, en incitant 1000 hôtels à rejoindre, d'ici à avril 2010, le Programme des Nations unies pour l'environnement. Des efforts qui ne sont pas vains selon Hélène Roques: «Nos hôteliers et nos clients nous confirment leur adhésion au projet et nous confortent dans notre souhait de mener ces actions à plus grande échelle.»

Claude Lelièvre, Travel Manager, Legrand

Claude Lelièvre, Travel Manager, Legrand

Témoignage

«Nous allons inclure des critères verts dans le référencement de nos hôtels en 2010»
Chez Legrand, le développement durable fait l'objet d'une attention particulière. D'une part dans sa dé- le comportement individueldes collaborateurs. «Il est ancré dans notre culture d'entreprise», confirme Claude Lelièvre, le Travel Manager de la société. Dès lors, sa prise en compte dans sa politique voyages s'impose comme une évidence. «Aujourd'hui, la demande émane surtout de nos collaborateurs. Cependant, retenu de critères spécifiques au développement durable dans notre référencement d'hôtels. En effet, nos implantations nous conduisent a nous déplacer dans des régions où nous ne trouvons que des hôtels indépendants qui communiquent encore peu sur ce point. Notre priorité se déplace donc au niveau gratuit. Mais dès notre prochain référencement d'établissements, en 2010, nous allons inclure un certain nombre de ces critères, explique le Travel Manager. Ces derniers restent cependant théoriques car nous ne pouvons pas connaître l'ensemble de ces hôtels.»
Pour Claude Lelièvre, également vice-président de l'Association française des Travel Managers (AFTM), les démarches de développement durable des hôteliers ne sont pas suffisamment mises en avant. « Un effort de communication de la part des chaînes, par exemple, nous faciliterait le travail. Aujourd'hui, nous tâtonnons et n'avons le les labels se multiplient», regrette-t-il.


Legrand:
ACTIVITE
Fabricant d'équipements électriques
CHIFFRE D'AFFAIRES 2008
4,2 milliards d'euros
EFFECTIF
35000 salariés
VOLUME D'ACHATS 2008
2,3 milliards d'euros
EFFECTIF ACHATS
350 collaborateurs

 
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Romain Rivière

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