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Le mobilier de bureau fait le plein de nouveautés

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Partie intégrante de l'image de marque de l'entreprise, le mobilier de bureau se veut aujourd'hui design, ergonomique et facilement recyclable. Des tables «bench» aux canapés de réunion, tour d'horizon des dernières nouveautés.

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Les designers Ronan & Erwan Bouroullec ont imaginé pour Vitra ce canapé au dossier rehaussé, qui permet à un ou plusieurs salariés de s'isoler pour terminer un travail ou converser en toute confidentialité.

@ VITRA

Les designers Ronan & Erwan Bouroullec ont imaginé pour Vitra ce canapé au dossier rehaussé, qui permet à un ou plusieurs salariés de s'isoler pour terminer un travail ou converser en toute confidentialité.

Les visiteurs entrent, dans le showroom parisien du fabricant de mobilier Vitra, comme dans un musée. Cinquante ans d'histoire du design les regardent, des chaises dessinées par Verner Pan- ton aux canapés imaginés par George Nelson. Il faut monter au premier étage pour découvrir un espace plus classique de bureau où travaillent une vingtaine de personnes. Un open space carré avec, en son centre, un puits de lumière. Pas de cloison, des rangements un peu partout et des tables «bench» pouvant accueillir chacune une demi-douzaine de salariés. «Nous avons dû optimiser l'espace qui nous était donné», reconnaît Macha Kontchakova, responsable des relations presse du groupe.

Le bench, autrement dit un bureau modulable que l'on partage à plusieurs, est une tendance forte chez tous les fabricants de mobilier de bure au. Steelcase prépare ainsi, pour septembre 2009, une nouvelle gamme de plans de travail sur le modèle du lego, pour un à quatre salariés, notamment destinée aux open spaces. De même chez Vitra, le système «WorKit», dernier-né de la gamme, permet d'agréger facilement plusieurs plans de travail et quelques accessoires simples. Haworth va encore plus loin dans la simplicité avec sa collection Epure: plate aux symétriques, pieds partageables, nombre de composants réduits et libération de l'espace situé en dessous du plan de travail... Le bureau doit pouvoir être placé à n'importe quel endroit et s'adapter à tous les usages. La modularité présente un autre avantage: «Les entreprises peuvent choisir leur bureau à la carte. Elles commencent par un plan de travail, elles peuvent ensuite ajouter des accessoires, puis accrocher un autre plan de travail. Leurs bureaux étant évolutifs, elles n'ont pas besoin d'en changer tous les deux ans, un système très avantageux en temps de crise», souligne Macha Kontchakova (Vitra).

Le «bench» est un plan de travail partagé inspiré des tables d'étudiants. La faible hauteur des cloisons permet aux salariés de communiquer, tout en bénéficiant d'un espace personnel. Ci-dessus, le modèle Epure de Haworth.

@ HAWORTH

Le «bench» est un plan de travail partagé inspiré des tables d'étudiants. La faible hauteur des cloisons permet aux salariés de communiquer, tout en bénéficiant d'un espace personnel. Ci-dessus, le modèle Epure de Haworth.

Comme dans des alcôves

Outre de nouveaux matériaux, le bureau du XXIe siècle intègre de nouveaux meubles. «Nos recherches mettent l'accent sur le travail collaboratif, en dehors du cadre traditionnel de la réunion. Les meilleures idées sont souvent le fruit d'un échange impromptu entre salariés. C'est pourquoi nous avons conçu différents produits pour favoriser cette nouvelle forme de communication», explique Sylvie Montange, directeur marketing de Steelcase. Parmi eux, la «B Free Instant Meeting Table», une mini-table de réunion bourrée de connectique. Encore à l'état de prototype, elle est censée permettre à plusieurs salariés munis d'ordinateurs portables d'échanger des informations sur un écran principal. Plus besoin de réserver une salle de réunion et son rétroprojecteur: la table peut être placée n'importe où et ainsi donner lieu à des réunions informelles. «Le mobilier de bureau va de plus en plus contenir de la technologie embarquée», note Sylvie Montange.

Tous les fabricants s'inscrivent dans cette tendance, à l'image de Wilkhahn. En octobre dernier, à l'occasion du Salon Orgatec, ce dernier a présenté sa table de réunion du XXIe siècle baptisée Collaborative Space. Le principe: une dalle tactile intégrée à la table permet aux participants d'afficher des documents sous format électronique, de les ouvrir et de les faire bouger d'un simple geste de la main. Au-delà d'une utilisation sur place, l'intérêt de cette technologie se manifeste également lors de réunions à distance (visioconférence) pendant lesquelles les participants peuvent s'envoyer des documents et les découvrir en direct.

Des «alcôves» pour mieux se concentrer

De son côté, Samas fut l'un des premiers à utiliser les nouvelles technologies pour imaginer le bureau du futur. A l'occasion de l'édition 2007 du Salon Siseg, le fabricant de mobilier avait présenté Neo 1.0, un bureau aux multiples innovations technologiques: identification d'un collaborateur par empreinte digitale, bureau assis-debout réglable en hauteur, souris sans fil qui se recharge directement sur le plateau par induction, éclairage LED de différentes couleurs en fonction de la disponibilité de l'utilisateur, projection numérique du clavier sur le plateau, etc.

Soucieux de compenser les effets néfastes de l'open space (nuisances sonores, stress, manque de confidentialité), les fabricants s'efforcent par ailleurs de concevoir un mobilier pour des espaces plus restreints, sortes d'alcôves pour mieux se concentrer ou communiquer. Ainsi, ils proposent d'installer un canapé en plein milieu du bureau, surtout lorsqu'il est conçu pour de vraies réunions de travail, comme c'est le cas du Highback Alcove Sofa produit par Vitra. Dans le même esprit, Steelcase bouleverse les codes de la réunion avec sa «Yourte Digitale», imaginée pour accueillir jusqu'à huit personnes, ou encore son canapé «Slice» pour des tête-à-tête productifs. Enfin, pour les accros du téléphone portable, le groupe américain a prévu la cabine «Cell-Cell», sorte de cloche isolante sous laquelle on passe ses appels en toute confidentialité. «Ces produits trouveront leur place dans des espaces ouverts, voire des lieux de passage qui étaient jusqu'ici inutilisés», souligne Sylvie Montange (Steelcase). Une manière, aussi, de créer une atmosphère accueillante au bureau qui donnerait aux salariés l'envie d'y rester.

Du côté des sièges de bureau, l'accent est mis sur la recherche de confort. Plus question de rester assis droit comme un «i» toute la journée. «Il faut varier les attitudes posturales», explique Didier-Arnaud Boréa, directeur commercial et marketing d'Eu rosit, l'un des principaux fabricants français. Les nouveaux fauteuils sont conçus pour s'incliner jusqu'à 120°: une position «semi-couchée» réputée plus naturelle lorsqu'on pianote sur son clavier d'ordinateur. Outre le renforcement des soutiens lombaires, cette position nécessite un bon maintien de tête, d'où la présence sur certains modèles d'un appui-tête.

Associer économies et écologie

Eurosit a également mis au point un siège tout en résille, matière habituellement réservée aux seuls dossiers. «Nous travaillons sur des résilles d'assise qui épousent les courbes fessières», précise Didier-Arnaud Boréa. L'objectif est, bien sûr, ergonomique, mais aussi économique: les sièges en résille ou en plastique semi-mou atteignent un niveau de confort équivalent à ceux réalisés en mousse ou en cuir, pour un prix deux fois moindre.

Autre tendance: l'écoconception. La plupart des fabricants revendiquent aujourd'hui cette démarche dans leurs produits, que ce soit par le choix de matériaux recy clable, de la réduction du nombre de composants, ou encore de l'allongement de la durée de vie des produits. «Le bureau du XXIe siècle se doit d'être écoconçu», résume Sylvie Montange (Steelcase France). Le leader mondial du mobilier de bureau montre l'exemple avec son siège «32 secondes» fabriqué à partir de 99% de matériaux recyclés. Décomposé en trois pièces, ce modèle s'assemble, comme son nom l'indique, en une trentaine de secondes et permet notamment de plus gros volumes de livraison. Les tissus, eux, ne sont plus collés mais tendus. Le groupe a, par ailleurs, remplacé les portes d'armoires en PVC par des rideaux de polypropylène et les peintures traditionnelles par des produits sans solvants.

 
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François Schott

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