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Le groupe PSA Peugeot Citroën affine sa stratégie achats

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A l'occasion de la 3e édition des trophées qui récompensent ses meilleurs fournisseurs, Jean-Philippe Collin, directeur achats du groupe PSA Peugeot Citroën, est revenu sur la stratégie du constructeur automobile français. Objectifs affichés: qualité et baisse des coûts.

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Dans la nouvelle organisation mise en place par le groupe PSA Peugeot Citroën, la direction achats est directement rattachée au président du directoire, Christian Streiff. Un signe fort pour Jean-Philippe Collin, son directeur achats. «Cette nouvelle organisation vise à renforcer le rôle des achats dans deux domaines jugés prioritaires: la qualité et la baisse des coûts, explique celui qui est considéré par de nombreux observateurs comme le plus emblématique acheteur de France. Sur le plan de la qualité, nous allons développer des relations plus étroites avec nos meilleurs fournisseurs. Ces liens renforcés doivent déboucher sur une démarche de co-conception plus efficace, par la mise en commun des bureaux d'études, des services qualité et achats. Concernant la baisse des coûts, nous envisageons une internalisation plus forte de nos achats, avec notamment une part croissante des achats dans les pays émergents.» Autrement dit dans les pays à bas coûts. Mais Jean-Philippe Collin s'est refusé à en dire plus. Le sujet reste sensible.

Jean-Philippe Collin, PSA

«L'acheteur est devenu un manager qui doit prendre des décisions stratégiques pour son entreprise.»

Candidat de la rupture

 

Si les relations avec les fournisseurs stratégiques du constructeur semblent au beau fixe, le ciel risque, en revanche, de s'assombrir dans le domaine des achats hors production. Ici, la politique du groupe automobile sera de diviser par trois le nombre de prestataires et d'arriver à un panel de 2 000 fournisseurs maximum d'ici à 2010. «Il s'agit d'un objectif très ambitieux, reconnaît Jean-Philippe Collin. Pour l'atteindre, nous allons mettre en place un certain nombre de «ruptures» dans notre façon d'appréhender ces marchés. Nous devrons travailler sur la prescription et la qualité des prestations, globaliser, etc.» Le plan d'action sera défini en mai et son déploiement interviendra à partir du mois de septembre.

PSA n'externalisera pas ses achats de frais généraux, contrairement à ce qui avait été annoncé l'année dernière. «Nous avons mené une étude sur le sujet, mais cela est resté à l'état de projet, explique le directeur achats de PSA. Nous n'avons pas rassemblé les conditions de réussite d'une telle démarche. L'objectif était d'agglomérer nos achats avec ceux d'autres clients auprès de prestataires spécialisés, afin de créer des effets de volume.»

Au niveau de l'organisation interne, cette rationalisation du panel fournisseurs correspond toutefois à un renforcement des fonctions liées aux achats hors production. «Nous cherchons à réduire le snobisme récurrent que l'on observe entre les achats directs et indirects, précise-t-il. Le recrutement d'acheteurs spécialisés dans les achats hors production traduit notamment cette volonté.»

Les achats du groupe PSA en chiffres

Le montant global des achats du groupe a atteint 27 milliards d'euros en 2006. PSA Peugeot Citroën compte près de 9000 fournisseurs dans le monde.


Les achats de production se montent à 23 milliards d'euros. Parmi les fournisseurs, 19 représentent 50 % des achats du groupe et 1 23 atteignent 90 %. Environ 500 fournisseurs sont jugés «actifs».


Les achats hors production s'élèvent à 4 milliards d'euros. Le groupe PSA Peugeot Citroën évalue à 1 000 le nombre de prestataires stratégiques dans ce domaine.


Les achats représentent 75 % du prix de revient moyen d'un véhicule.

L'acheteur n'est plus un simple exécutant

 

D'une manière plus générale, Jean-Philippe Collin semble satisfait de l'évolution de la fonction achats dans les entreprises. «Auparavant, l'acheteur n'était qu'un acteur d'un processus, voire un simple exécutant. Aujourd'hui, il est devenu un véritable manager, qui travaille directement avec les fournisseurs et qui doit prendre des décisions stratégiques pour son entreprise», conclut-il. Sa présence au comité de direction de PSA témoigne de cette montée en puissance des achats.

 
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S. de B.

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