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Le bien-être en entreprise se démocratise

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Séances de tai-chi ou de yoga, conseils nutritionnels ou salles de sport, les entreprises ont à leur disposition de nombreux outils pour favoriser le bien-être de leurs salariés. Les sociétés prennent également conscience que bien-être au travail rime souvent avec productivité et baisse de l'absentéisme. Explications.

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«Le bien-être en entreprise est un levier de performance. Les sociétés devraient prendre davantage en compte le bien-être des salariés sur leur lieu de travail », explique Laurence Saunder, p-dg de l'Institut français d'action sur le stress (Ifas), et membre du conseil d'administration de Syntec conseil en management. Le bien-être au travail: clé de la performance? près de 95,7 % des salariés l'affirment. C'est ce qui ressort d'une étude sur le stress au travail réalisée en 2012 par les Editions Tissot et Sysman FranceSondage «Le stress au travail: comment est-il perçu et géré par les salariés et les RH? réalisé par les Editions Tissot et Sysman France, spécialisé dans le bien-être au travail et la prévention des risques psychosociaux.

Dans l'optique de réduire le stress au travail, des entreprises jouent la carte de la sérénité en proposant à leurs salariés des séances de relaxation, massage, etc. Chez Google France, des massages sont of erts aux salariés par le comité d'entreprise (CE) dans les locaux de l'entreprise. Les salariés du géant de l'Internet ont également la possibilité d'obtenir des contremarques massages-bien-être avec des prix négociés dans des spas ou des instituts, en dehors de leur temps de travail. « Il arrive, souligne Vincent Audigier du CE de Google FranceRevue La massagère de la Fédération française de massages bien-être (FFMBE)., que certaines directions d'entreprise traitent cette p tique avec légèreté en organisant une unique journée massage-bien-être dans l'année! Or, le stress est permanent. Le remède doit aussi l'être. Et traiter le stress dépasse le simple cadre du massage bien-être. »

Laurence Saunder, Ifas

« Le bien-être ne doit pas être perçu comme une finalité, mais comme un moyen pour l'entreprise. »

Tai-chi, yoga ou sophrologie à la carte

Des prestataires, comme Well Ideas, ZenCo ou encore Relax Service, proposent des séances, individuelles ou en groupe, d'automassage ou encore des cours de tai-chi, qi gong et yoga. Le groupe Chèque Déjeuner a lancé, en 2010, le chèque Terra bien-être, soit des chèques-cadeaux à offrir à ses salariés pour des prestations de bien-être (massage, spa, balnéothérapie, réf exologie, sophrologie, coaching, etc.) parmi un réseau de près de 400 partenaires. « Les ressources humaines sont, le plus souvent, à l'origine de ces demandes, précise Fabien Rémond, directeur de Well Ideas. Cependant, on ne peut pas en faire une généralité. Ce type de requête peut tout aussi bien émaner des comités d'entreprise, du comité d' hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) ou du manager ». Ce type de prestation peut être entièrement à la charge de l'entreprise ou payée en partie par le salarié.

Seuls 13 % des Français pratiquent un sport sur leur lieu de travail

Bien-être rime également avec activités sportives. Ainsi, la salle de sport comme outil de bien-être au travail est citée par 59 % des salariés devant le centre de massage, cité seulement par 43 % d'entre eux, d'après une étude Regus. Les bénéfices du sport en entreprise semblent indéniables: réduction du stress, baisse de l'absentéisme, meilleures relations entre les collaborateurs. Ainsi, selon une enquête menée en Grande-Bretagne, l'absentéisme a reculé de 30 à 40 % dans les organisations ayant mis en place des politiques globales de santé des salariés. Le turnover des effectifs serait tombé aux alentours de 25 %. En France, seuls 13 % des habitants qui pratiquent un sport le font sur leur lieu de travail.

Désormais, de plus en plus d'entreprises investissent dans des salles de sport qu'elles externalisent ou non. Des grandes entreprises comme Coca-Cola, SFR ou Areva ont franchi le pas depuis longtemps. Chez Manutan, fournituriste B to B, basé à Gonesse (95), les employés peuvent prof ter d'une salle de fitness équipée de machines, de deux salles de squash et d'un gymnase avec un mur d'escalade de 7,5 m. Un simple abonnement leur permet d'accéder aux cours. De son côté, PepsiCo a négocié avec la mairie de Colombes (92) des plages horaires afin que ses salariés puissent bénéficier des infrastructures de la ville. Les collaborateurs bénéficient également d'une salle de fitness interentreprises dans leurs locaux. Pour une entreprise de 1 000 salariés, le coût d'une salle de sport équivaut généralement à 150 000 euros hors coût de travaux d'installation. Ce qui revient à un peu plus de 10 euros par salarié et par mois. Et un abonnement pour une salle équivaut à 150 euros en moyenne par salarié et par an. Des solutions originales existent, comme le programme de nutrition et santé en entreprise de l'agence de conseil en communication Alizeum. Cette dernière propose aux entreprises une solution clés en main avec une campagne d'affichage et un portail internet pour réconcilier les salariés avec les bienfaits du sport et de la nutrition. Chaque salarié peut ainsi se concocter un programme de remise en forme, suivre ses progrès via un site internet sécurisé et bénéficier de conseils de médecins et coaches sportifs. Au final, « les entreprises doivent changer leurs habitudes et leurs comportements, répète à l'envi Laurence Saunder (Ifas). Le bien-être ne doit pas être perçu comme une finalité, mais comme un moyen pour l'entreprise. » De nombreux freins subsistent encore. Et trop d'entreprises seraient amenées à penser « que le bien-être est du registre de l'intime et que ce n'est donc pas leur rôle de s'immiscer dans la vie personnelle de leurs employés ».

Mohamed Abdi, DHL

Mohamed Abdi, DHL

Témoignage
«Nous avons constaté une baisse de 1 à 2 % des arrêts de travail»

Des séances d'ostéopathie pour lutter contre les troubles musculo-squelettiques (TMS) de ses salariés. C'est l'initiative prise par la société DHL, spécialisée dans l'industrie de la logistique, en signant un partenariat avec l'Ecole supérieure d'ostéopathie (ESO) Paris-Marne- La-Vallée. Depuis un an, les étudiants de cinquième et sixième années soignent le personnel de DHL. L'entreprise regroupe des métiers physiques tels préparateur, manutentionnaires ou caristes. Des salariés qui peuvent porter 6 à 7 tonnes par jour. « C'est un métier très physique, résume Mohamed Abdi, responsable ressources humaines Secteur Paris Est chez DHL. 90 % des caristes et du personnel administratif se plaignent de douleurs cervicales, 80 % des manutentionnaires ont mal au dos et 10 % souffrent de tendinites. »
Les ostéopathes viennent chaque lundi pour des séances de 45 minutes à une heure sur les sites DHL d'Emerainville et de Croissy-Beaubourg. Grâce à ce partenariat, plus de 300 consultations ont déjà été réalisées. En parallèle, un organisme fournit aux salariés une formation sur les postures à adopter au travail. Des nouvelles techniques ont été mises en place au sein des entrepôts pour soulager les salariés. Dorénavant, les filmeuses, machines d'emballage et de conditionnement sont automatiques et non plus manuelles. La mise en conditionnement se fait désormais sur un plateau à hauteur d'homme. Les résultats? « Nous avons constaté une baisse de 1 à 2 % des arrêts de travail », s'enthousiasme Mohamed Abdi.


DHL
ACTIVITE
Logistique
CHIFFRE D'AFFAIRES 2011
1,6 MEuros (France),
53 MEuros (Monde)
EFFECTIF
7 400 collaborateurs (France), 470 000 (monde)
NOMBRE D'ACHETEURS 6 (France)
BUDGET ACHATS
Environ 210 MEuros (hors sous-traitance transport)

 
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Marie-Amélie Fenoll

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