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La carte d'achat fait ses preuves

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La carte d'achat est essentiellement utilisée pour les fournitures de bureau. Pour que les prestataires appliquent cette méthode de paiement à d'autres familles d'achats, les collectivités doivent savoir trouver les bons arguments.

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Dans une optique de simplification des procédures, la ville d'Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine) demande parfois aux fournisseurs d'être dotés d'une carte d'achat. «Nous procédons ainsi pour certaines fournitures, et ce uniquement quand nous savons qu'ils en sont déjà équipés. Sinon, cela créerait une entorse à la concurrence, rappelle le responsable des marchés publics, Sébastien Bizot. Il serait également dommage de se priver de fournisseurs potentiel s qui ne répondraient pas au motif qu'ils n'ont pas de carte d'achat.» En 2007, la Direction générale de la comptabilité publique (DGCP) dénombrait seulement 135 entités publiques utilisatrices de la carte d'achat (contre 91 en 2006), dont 65 collectivités locales. Le potentiel de déploiement est donc important. Autre constat: les fournitures de bureau et le mobilier restent la famille privilégiée pour l'utilisation de la carte. Selon le prestataire American Express, qui a lancé en début d'année son premier index des dépenses de la carte d'achat, les fournitures de bureau représentent toujours la grande majorité des transactions (42%), devant la gestion des déchets (26%), la reprographie (14%) ou les produits alimentaires (7%). Ceci s'explique notamment par la finalité de la carte d'achat. Ce moyen de paiement de s bien s et services non stratégiques concer ne les commandes de faibles montants mais générant un nombre important de factures, ce qui est le cas pour les fournitures de bureau.

Convaincre les fournisseurs

Mais l'une des conditions essentielles au déploiement de la carte reste l'adhésion des fournisseurs. Une fois encore, «c'est le cas sur ce marché puisque les fournituristes les plus importants ainsi que les VADistes proposent aujourd'hui le paiement par carte d'achat», analyse Solange Ligeret, secrétaire générale de l'Association des professionnels européens de la carte d'achat (Apeca). Si l'Apeca multiplie les initiatives, comme la création d'un club fournisseurs, pou r convaincre les collectivités et les entreprises, les acheteurs publics restent en première ligne pour assurer le déploiement de la carte d'achat. Issy-les-Moulineaux, qui fut l'un des précurseurs en l'adoptant dès 2003, a ainsi organisé plusieurs réunions avec les entreprises, les artisans et les commerçants, afin d'expliquer le fonctionnement de la carte et ses avantages: gain de temps, délais de paiement raccourcis, suppression de tout ou partie du traitement administratif de la facture...

La carte d'achat intègre un certain nombre de paramètres qu'il faut spécifier au préalable: qui sont les porteurs, qui sont les fournisseurs référencés et quels sont les seuils d'achats à ne pas dépasser. A charge pour les acheteurs d'inciter les fournisseurs à se munir de cet outil de paiement qui garantit le respect des budgets et le non-éparpillement des sources d'achats. «Les fournisseurs sont parfois déstabilisés, constate Sébastien Bizot (ville d'Issyles-Moulineaux). Quand ils travaillent avec les collectivités, ils sont habitués à remplir de nombreux documents écrits. Avec la carte d'achat, les bons de commande et de livraison disparaissent, ainsi que le paiement sur facture.» Avec le temps, cette simplification des processus a néanmoins séduit plusieurs prestataires. Issy-les-Moulineaux a ainsi étendu l'utilisation de la carte à de nombreux marchés de services: achats informatiques, prestations de traiteur, entretien du patrimoine bâti, etc.

L'élargissement vers d'autres familles d'achats est constaté dans la plupart des collectivités. A Paris, après les fournitures, la carte est utilisée pour une famille d'achats plus stratégique: les denrées alimentaires. Depuis 2006, une vingtaine de crèches parisiennes paient ainsi via ce support leurs marchés d'alimentation auprès du fournisseur, Quintin. Pour cette PME, le nouveau processus présente l'avantage d'alléger la gestion au quotidien, en réduisant le nombre de factures de petits montants. Autre atout mis en avant: les délais de paiement. En raison d'un circuit assez compliqué entre les crèches et la mairie, l'entreprise devait attendre, en moyenne, 90 jours pour être payée par la voie classique. «Dorénavant, le règlement s'effectue au bout de cinq jours ouvrés», indique-t-on dans la PME. Quintin récolte ainsi les fruits d'un investissement important pour s'équiper en carte d'achat. La remise à niveau de son logiciel de gestion a coûté 23 000 euros. De plus, d'autres frais sont à prendre en compte par les entreprises, comme la commission (2,4%) ponctionnée par l'opérateur bancaire sur le montant des transactions. François de Irigoyen, en charge de la carte d'achat chez American Express, ne doute pas que son utilisation s'étende rapidement aux autres familles, à l'image de la montée en puissance des fournitures de bureau. «Tous les achats qui génèrent un volume important de commandes ou de factures sont concernés», rappelle-t-il. D'ailleurs, selon le baromètre réalisé par American Express, dans le secteur public, plusieurs familles d'achats commencent à s'intéresser à ce mode de paiement, comme les services d'entretien des bâtiments, les dépenses de librairie et la location de voiture.

Solange Ligeret, Apeca

« Les fournituristes les plus importants ainsi que les VADistes proposent aujourd'hui de payer par carte d'achat. »

 
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Florent MAILLET

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