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JACQUES SCHRAMM, PRESIDENT DE L'OBSAR ET DU GROUPE DE TRAVAIL AFNOR ACHATS RESPONSABLES, ET FABRICE FAUROUX, CHEF DE PROJET AFNOR: «Lier réflexion stratégique et guide opérationnel pratique»

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Après la publication de la norme ISO 26000 définissant les grandes lignes de la RSE, une norme spécifique sur les achats responsables verra le jour en juin. Elle entend répondre aux interrogations stratégiques des directions générales et des directions achats, et fournir aux acheteurs et/ou fonctions associées un guide opérationnel. Le point sur sa genèse avec l'ObsAR et l'Afnor, parties prenantes du projet.

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En quoi cette future norme achats responsables se distingue-t-elle de la norme ISO 26000 publiée fin 2010? Quelle est sa valeur ajoutée?

Fabrice Fauroux: Les deux se complètent. L'ISO 26000 est une norme généraliste et transversale tandis que l'autre est un guide opérationnel passant en revue les sept points clés de l'ISO 26000Les Droits de l'homme, les communautés et le développement local, les relations et conditions de travail, l'environnement, la loyauté des pratiques, les questions relatives aux consommateurs et la gouvernance de l'organisation. sous l'angle des enjeux liés à la fonction achats. Notre souhait est de lier une réflexion stratégique et un guide opérationnel pratique.

Jacques Schramm: La norme sur les achats responsables ne s'adresse pas qu'aux acheteurs. Les fournisseurs y ont aussi leur place. Ainsi, nous y avons intégré des exemples opérationnels avec une approche détaillée du process achats. De même, je tiens à souligner que cette dimension fournisseur est présente au sein de l'ObsAR, puisque des sociétés qui font des achats mais qui ont aussi un statut de fournisseurs par ailleurs en font partie. Idem pour les administrations publiques qui y sont représentées.

@ Imprimé sur du papier recyclé

Fabrice Fauroux, Afnor

«Un directeur achats, quand il «plaide» le déploiement d'une politique d'achats responsables, doit utiliser des concepts qui reflètent les enjeux propres à sa direction générale.»

Quelle est la genèse de cette norme?

F. F.: Après la contractualisation entre l'Afnor et l'ObsAR, un groupe de travail, constitué de 70 représentants des domaines des achats publics, du privé, des services, de l'Ademe, du Service des achats de l'Etat (SAE) et de la CDAF, a pris part à cette réflexion avec nous. La rédaction de la première partie nous a occupés neuf à dix mois.

J. S.: Nous voulions clarifier la notion d'achats responsables car la finalité de la démarche ne nous semblait pas exposée de façon suffisamment claire dans les précédents travaux normatifs. Pour ce guide opérationnel qui sera publié ce mois-ci, l'ObsAR a assuré le sponsoring financier et nos membres se sont largement investis dans l'animation des sous-groupes: Gérard Brunaud, ancien haut fonctionnaire du SAE (loyauté des pratiques et développement local), Alain Chatenet, membre de la CDAF (environnement), Guy Isimat-Mirin, premier vice-président de l'ObsAR (gouvernance), Olivier Menuet, délégué par Pierre Pelouzet, président de la CDAF (Droits de l'homme, conditions de travail et droit des consommateurs).

Comment la norme est-elle structurée?

F. F.: C'est une norme qui se compose de deux parties: la première s'adresse plus spécifiquement aux fonctions de direction générale et de direction achats. C'est la partie stratégie et politique. Un directeur achats, quand il «plaide» le déploiement d'une politique d'achats responsables, doit utiliser des concepts qui reflètent les enjeux propres à sa direction générale. Pour les directions générales, nous avons voulu résumer les grands principes de la RSE et leurs retombées sur les achats. La deuxième partie se veut un guide opérationnel pratique pour les acheteurs des secteurs public et privé. Elle est didactique et se cale sur les différentes phases du processus achats: gestion des besoins, appels d'offres, gestion des fournisseurs, etc. Notre but? Aider l'entreprise à identifier les enjeux-clés liés aux achats responsables et à évaluer les risques associés à leur inobservance.

Vous avez lancé une enquête publique pour que les acteurs du secteur donnent leur avis sur cette norme. Quelles réflexions vous inspirent les réponses que vous avez reçues?

F. F.: nous avons reçu plus de 300 commentaires provenant de différentes filières et fonctions. La thématique suscite un vif intérêt de la part des entreprises et des acheteurs. L'enquête était dirigée vers les directions générales et vers les opérationnels, avec 97 % d'approbation sur la première partie et 92 % sur la deuxième partie. Je tiens à préciser que l'enquête a été relayée par de grandes entreprises comme EDF ou la SNCF, ainsi que par la CDAF, et que ces sociétés ou organisations nous ont même fait des retours consolidés.

@ Imprimé sur du papier recyclé.

Jacques Scharmm, ObsAR

«Un groupe de travail ISO à l'échelle mondiale devrait être mis en place en 2013.»

Quels dispositifs de formation et de communication allez-vous mettre en place pour sensibiliser les entreprises à cette nouvelle norme?

F. F.: Nous proposons différents cycles de formation suivant les publics visés (responsables développement durable, achats, responsables environnement). Pour les achats durables, nous avons bâti une offre formation dédiée en collaboration avec Achats Concept Eco. La formation est faite en présentiel au sein des délégations régionales de l'Afnor ou dans l'entreprise. Nous avons aussi un module spécifique «OK pilote» que les entreprises peuvent acquérir pour une auto-évaluation en ligne. Par ailleurs, nous organiserons des rencontres gratuites dans nos délégations régionales pour sensibiliser les publics.

J. S.: Nous allons travailler de concert avec l'Afnor sur la promotion de la norme lors de nos manifestations et événements, nous en ferons aussi la promotion sur notre site internet et nous participerons activement au plan de communication mis en place par l'Afnor.

Et demain, quel avenir pour la norme?

F. F.: Cette norme est destinée a priori aux entreprises françaises ayant des activités en France et à l'international, ainsi qu'aux sociétés internationales travaillant avec les entreprises françaises. Aucun autre pays n'a lancé une démarche comparable, mais nous avons actuellement le projet de travailler avec nos homologues brésiliens pour créer une structure dédiée qui serait pilotée à partir de l'Afnor au niveau international.

J. S.: Une extension et un pilotage international de la démarche constitueraient évidemment de vrais plus. Un groupe de travail ISO à l'échelle mondiale devrait être mis en place en 2013.

 
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Emmanuelle Serrano

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