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Innovations et achats: trouver le bon équilibre

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Pour sa 6e édition, la conférence achats, organisée par le cabinet Crop & Co à Lyon, avait pour thème l'innovation. Son objectif: définir le rôle des acheteurs en matière de captation de solutions fournisseurs innovantes. Compte rendu.

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Achats et innovation: la partition harmonieuse? Tel était le thème de la conférence achats, organisée le 5 avril à la Cité Internationale de Lyon par le cabinet Crop & Co. « L'innovation est le premier moteur de la croissance, rappelait Philippe Portier, directeur du master Acheteur Manager International (AMI) de l'EM Lyon, aux 180 décideurs achats présents, mais la réussite d'un tel processus ne peut reposer sur une entreprise seule, souvent dépourvue des ressources R&D suffisantes en interne. » C'est pourquoi une telle mission suppose un véritable partage d'idées entre acteurs économiques, comme l'ont rappelé à l'unisson les intervenants de cette journée. Et plus volontiers dans le cadre de relations de sous-traitance. « Par définition, l'innovation est imprévisible. Qu'elle donne naissance à de nouveaux produits, process ou techniques de management. Pour l'identifier, la capter et la faire vivre, de manière efficace et rapide, clients et fournisseurs doivent travailler main dans la main », soulignait François Scheid, docteur en sciences de gestion de l'Ecole polytechnique et professeur en management de l'innovation à EM Lyon. Cette démarche de cotraitance est plus connue sous le terme d'Open Innovation. Le concept s'est imposé dans les années 2000 pour caractériser ce type de collaboration de plus en plus plébiscité par les donneurs d'ordres et les prestataires.

@ FOTOLIA/OLIVIER

Etablir des règles de confidentialité

« Toutefois, il existe de nombreux freins à l'Open Innovation, liés notamment aux craintes de certaines entreprises à partager leurs données sensibles », rappelait François Scheid. D'où la nécessité de bien établir en amont les règles de confidentialité entre donneurs d'ordres et prestataires. « Et plus encore dans les secteurs d'activité où la protection des innovations par des brevets n'est pas encore systématique », selon François Scheid. L'obtention de brevets permet pourtant de prévenir toute pratique d'espionnage industriel. L'autre règle à appliquer en matière d'innovation repose sur la bonne collaboration en interne, entre services achats et R&D. En effet, comme le rappelait Tomas Johnsen, professeur à Audencia Nantes, « les chercheurs nouent généralement des rapports de proximité avec leurs fournisseurs qui rendent complexes toute intervention des acheteurs, perçue, dans bien des cas, comme illégitime ». Aussi, pour gagner en reconnaissance, les acheteurs doivent bien souvent employer les grands moyens. Comment? En démontrant qu'ils occupent une place de choix pour capter l'innovation externe. « Ils doivent mettre en avant, par exemple, leur aptitude à disposer d'une vision globale et économique à 100 % des marchés fournisseurs. Cette vision est propre à optimiser le process de sourcing de l'innovation », expliquait pour sa part Richard Calvi, professeur à l'université de Savoie, spécialiste du développement collaboratif. Plus encore, ils doivent se montrer experts lors de l'élaboration de cahiers des charges axés 100 % innovations. Le tout en veillant cependant à ne pas empiéter sur les tâches qui relèvent du savoir-faire du client interne. Comme l'a indiqué Richard Calvi, en conclusion de cette journée de débat « Il faut trouver le bon curseur car l'objectif n'est pas de faire intervenir les acheteurs sur l'ensemble du processus R&D, mais bien sûr les aspects où ils peuvent apporter une véritable valeur ajoutée. »

 
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Charles Cohen

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