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Externalisation informatique: la leçon tunisienne

Publié par La rédaction le

En 2009, un classement AT Kearney plaçait la Tunisie au 17e rang, sur 50, des pays les plus attractifs en matière d'off-shore. Des entreprises françaises se sont engagées dans des partenariats d'externalisation. La «révolution du jasmin», qui a éclaté fin 2010, amène les acheteurs à s'interroger: quelles leçons doivent-ils tirer de cette situation inédite?

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En Tunisie, la perturbation économique aura été de courte durée. De peu d'importance pour les activités de développement ou de recette informatique ; elle est plus gênante pour les activités d'infogérance, de maintenance, mais surtout pour celles de support/maintenance.

L'expert

Jean-François Renault spécialiste en «off-shoring», est issu du monde de l'édition logicielle. Il a fondé Offshore Boosting, société spécialisée en externalisation pour les activités informatiques vers le Maghreb, l'Europe de l'Est et l'Inde.

Dès le sourcing, penser au risque fournisseur

Face à un tel cas, on peut distinguer deux situations. La première concerne les clients qui se sont préparés en gérant le «risque fournisseur», dès le sourcing. Ils ont mis en place des stratégies qui devraient leur permettre de faire face, au moins partiellement.

Pour ceux qui n'ont pas pris de précautions spécifiques, la menace d'un important déficit de production et/ou de continuité du service plane. La «réinternalisation d'urgence» peut être une piste, mais elle déplace plus souvent le problème qu'elle ne le résout, par l'effet domino. Dans ce dernier cas, mieux vaut démarrer une alternative, en interne, en s'appuyant sur les acquis et les processus définis.

Le risque doit être évalué, anticipé et la rupture de collaboration envisagée dès la contractualisation, c'est-à-dire au moment où l'on peut sereinement l'évoquer, sans passion. Que la rupture soit soudaine et subie, ou connue et concertée, elle se traduira par la mise en place d'une alternative, avec une contribution plus ou moins forte du prestataire.

Les clés

- La maîtrise du risque fournisseur doit être abordée dès le sourcing - Le client dispose, en permanence, du référentiel des codes sources - La réversibilité, détaillée dans le contrat, fait l'objet d'attention tout au long de la prestation - La sécurisation par redondance reste possible pour les contrats.

Une sécurisation par redondance

Je conseille d'anticiper le cas où le client doit gérer seul la transition. Au chapitre des précautions, il est sage de garantir que vous disposez du référentiel des codes sources informatiques le plus récent. Il faut aussi gérer la réversibilité dès la contractualisation, puis de façon continue tout au long du projet. Les modalités contractuelles retenues sont un facteur de risque. La distance, qui caractérise une prestation of-shore, impose d'être innovant dans le mode de fonctionnement, de sortir des modèles habituels que sont la régie ou le forfait, trop rigides, trop risqués, etc. Sur des activités de taille sufsante, on peut imaginer une sécurisation par redondance, avec deux prestataires localisés dans deux régions. En contrepartie, le client doit être capable de distribuer le travail sur plus d'une équipe, avec éventuellement plusieurs langues à gérer. L'of-shore est souvent une chance pour se poser les bonnes questions sur le risque encouru. S'agissant du risque fournisseur, il n'est pas plus élevé (sauf peut-être juridiquement) que sur un territoire «domestique», mais on va adopter davantage de précautions.

 
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