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Décideur Achats de l'année 2011

Publié par La rédaction le

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Isabelle Lauzon, Décideur Achats de L'année: « Encourager le rayonnement de la fonction achats »

Directrice générale des achats Accor, Isabelle Lauzon vient d'être élue Décideur achats de l'année 2011 par les lecteurs du magazine. Une victoire décernée à une femme de tête et de coeur, dévouée à la promotion de son métier.

Propos recueillis par Sihem Fekih

Quelles vont être selon vous les retombées de cette victoire, ?

Isabelle Lauzon : J'ai très surprise d'être la lauréate cette année. J'interprète cette reconnaissance du public comme un signe d'encouragement. En interne, j'ai été très touchée par le soutien que j'ai reçu. Les candidats au prix du «Décideur achats 2011» avaient tous une stature professionnelle incontestable. Ce concours aura donc un impact positif pour l'activité et la fonction achats car il permet de communiquer sur notre métier, les équipes, leur travail et leur valeur ajoutée. Il est encore tôt pour juger des réactions que ce prix suscitera auprès de nos clients et de nos fournisseurs, mais je suis sûre que cela ne peut être que positif. Dans tous les cas, cette récompense va contribuer à nous motiver, mes col laborateurs et moi-même, pour faire encore mieux, demain.

Ce prix fait écho à vos efforts de communication pour promouvoir votre fonction. Peut-on en conclure que la boucle est bouclée ?

Non, il reste encore des progrès à accomplir et heureusement sinon on n'aurait pas besoin de nous ! Plus sérieusement, j'accorde beaucoup d'importance à l'explication. Il ne suffit pas pour un acheteur d'avoir trouvé une bonne solution, encore faut-il qu'il sache bien informer son interlocuteur. Cela étant, je pense que nous avons bien avancé sur ce terrain chez Accor. En effet, nous avons mis en place une gouvernance, un processus de sourcing, des équipes projets. Ces réalisations ont engendré des succès en termes d'économies, mais aussi de qualité, d'innovations... Elles nous permettent aujourd'hui de nous attaquer à des familles historiquement gérées par les utilisateurs eux-mêmes - le plus souvent - telles que les produits «techniques» et les prestations intellectuelles. La démarche achats durables lancée depuis quelques années - et renforcée l'année dernière - contribue également à mettre en avant notre professionnalisme. Nous travaillons actuellement sur un programme de management fournisseurs (SRM : Supplier Relationship Management) qui encadrera encore mieux nos relations avec les fournisseurs.

Au-delà de la récompense, cette cérémonie vous a-t-elle apporté une satisfaction professionnelle ?

Oui, elle m'a en effet permis de rencontrer des confrères et d'échanger avec eux sur différents pans de notre métier. Ainsi, j'ai pu m'entretenir avec le directeur achats de La Poste, Antoine Doussaint, notamment sur la communication. Nous prévoyons d'organiser une rencontre prochainement afin de prolonger cette discussion et partager nos expériences et points de vue. Et j'ai déjà reçu des CV !

@ CHARLY POUPLIN

Biographie

Ingénieure Chimiste et diplômée d'un MBA (HEC Montréal), Isabelle Lauzon (44 ans) a travaillé 17 ans chez Air Liquide, d'abord dans la vente, le marketing et les opérations, avant de prendre la direction des achats du groupe. Depuis 2008, elle est directrice achats d'Accor.

2e prix. François Huon, JCDECAUX: « Accompagner la stratégie globale »

François Huon doit sa place sur le podium à l'organisation des achats à l'échelle internationale du groupe JCDecaux.

Par Sihem Fekih

Une médaille d'argent! A 36 ans, François Huon, directeur achats de JCDecaux, est le plus jeune médaillé de la soirée. Il s'est vu récompenser pour son parcours et sa mission au sein de JCDecaux, numéro 1 mondial de la communication extérieure. Depuis 2009, sa mission est de structurer la fonction achats au sein de ce groupe international présent dans 55 pays. Ingénieur de formation, animé par un véritable esprit d'équipe, François Huon tient à dédier cette victoire à ses collaborateurs. Quels sont les défis qui vont mobiliser ce directeur achats et ses équipes au cours des prochains mois? «Nous comptons plus de 6000 écrans numériques dans le monde depuis 2010 et nous souhaitons doubler ces investissements dans les actifs mobiliers numériques (LCD, plasma... ) d'ici 18 mois, explique François Huon. Validée par le directoire du groupe, la stratégie achat du digital est au coeur de l'activité de JCDecaux. C'est pourquoi elle fait partie des prérogatives de la direction achats corporate. Nous sommes chargés du sourcing et de la négociation avec les fournisseurs internationaux pour toutes les filiales du groupe. Il s'agit en effet d'accompagner au mieux la stratégie de l'entreprise en tenant compte des critères qualitatifs et environnementaux des équipements que nous acquérons, tout en veillant au TCO (coût total de possession). »

Christophe Garcia (National Citer France) et François Huon (JCDecaux).

@ CHARLY POUPLIN

Christophe Garcia (National Citer France) et François Huon (JCDecaux).

3e prix. Antoine Doussaint, La Poste: « Être au service sans être servile »

Elu 3e Décideur achats de l'année, Antoine Doussaint inscrit son action dans la continuité des pratiques achats menées par ses prédécesseurs depuis 1997.

Par Sihem Fekih

Accédant à la troisième place du podium, Antoine Doussaint, directeur achats de La Poste (5,5 milliards d'euros de volume d'achats) depuis 2006, se voit ainsi distinguer pour avoir développé une organisation achats à la fois opérationnelle et transversale, sur le modèle d'un centre de service partagé. «Je tiens à féliciter tous les concurrents pour leur participation», souligne Antoine Doussaint. Ce dernier estime en effet que le prix récompense un travail d'équipe de longue haleine. «Ce titre revient à tous les directeurs achats et à toutes les équipes qui se sont succédé depuis la création de notre service, en 1997, explique-t-il. Je n'ai fait que consolider le socle qu'ils ont créé. » Un effort qui a permis d'affirmer le rôle de la direction achats de La Poste au sein du groupe, puisque son taux d'adhésion au siège atteint aujourd'hui de 95 %. « Cette victoire sonne comme un gage de crédibilité auprès de nos clients, déclare Antoine Doussaint. Nous sommes désormais légitimes sur l'ensemble des domaines. Nous sommes au service mais pas serviles. »

Antoine Doussaint (La Poste) et Jean-Luc Baras (Décideur Achats 2010).

@ CHARLY POUPLIN

Antoine Doussaint (La Poste) et Jean-Luc Baras (Décideur Achats 2010).

Le jury

Jean-Luc Baras, directeur achats Eiffage Construction

Jean-Luc Baras, directeur achats Eiffage Construction

Gérard Brunaud, vice-président Observatoire des achats responsables

Gérard Brunaud, vice-président Observatoire des achats responsables

Isabelle Catry-Martin, directrice Factea Sourcing France

Isabelle Catry-Martin, directrice Factea Sourcing France

Sylvère Chamoin, responsable du service achats Consortium Stade de France

Sylvère Chamoin, responsable du service achats Consortium Stade de France

Arnaud de Varine-Bohan, responsable achats Swiss Life

Arnaud de Varine-Bohan, responsable achats Swiss Life

Bruno D'Innocenti, directeur adjoint du développement groupe Pénélope

Bruno D'Innocenti, directeur adjoint du développement groupe Pénélope

Christophe Garcia, directeur des ventes corporate France National Citer

Christophe Garcia, directeur des ventes corporate France National Citer

Jean-Michel Gras, directeur des achats TF1

Jean-Michel Gras, directeur des achats TF1

Stéfanie Moge-Masson, directrice de la rédaction Décision Achats

Stéfanie Moge-Masson, directrice de la rédaction Décision Achats

Sébastien Moreau, directeur général Electrogeloz

Sébastien Moreau, directeur général Electrogeloz

René Orlandi, chief purchasing officer Schneider Electric

René Orlandi, chief purchasing officer Schneider Electric

Arnaud Treille, directeur des ventes entreprises Fiat

Arnaud Treille, directeur des ventes entreprises Fiat

Trophée d'honneur: Alain page-Lécuyer. « La fonction achat est aujourd'hui reconnue par la direction générale»

Décision Achats a décidé cette année de remettre un Trophée d'honneur à un décideur achats pour couronner l'ensemble de sa carrière. Ce trophée revient à Alain Page-Lécuyer, ancien directeur achats d'Axa, pour son action en faveur de la valorisation du métier.

Par Marie-Amélie Fenoll

Que représente pour vous ce trophée d'honneur?

Alain Page-Lécuyer: C'est très agréable de recevoir une récompense de la part de ses pairs. Je suis naturellement ravi de recevoir ce trophée car j'ai adoré ce métier et je l'aime toujours. C'est une profession passionnante, car elle est à la fois tournée vers l'intérieur et vers l'extérieur.

Au cours de votre vie professionnelle, vous êtes passé de directeur achats de production aux achats indirects. Comment l'avez-vous vécu?

A l'époque, les achats de production étaient considérés comme la partie «noble» de l'activité. Après avoir fait beaucoup d'achats de production, on m'a demandé de m'occuper des achats indirects chez Alcatel Lucent. J'ai été affreusement vexé! Mais avec le recul, je suis très satisfait de ce changement, car les domaines des achats indirects sont variés et complexes. Je suis persuadé que c'est le futur de la fonction achat, car il reste une quantité de services qui n'ont pas mis en place ces fonctions.

Comment avez-vous vu évoluer la fonction achats tout au long de votre carrière?

Il s'est opéré une véritable reconnaissance du métier. Ainsi, la fonction achat est aujourd'hui reconnue à la fois par la direction générale et par les clients. L'acheteur dispose désormais d'une multitude d'outils pour exercer sa profession, réaliser son sourcing, etc. Ce qui lui permet de se concentrer sur son coeur de métier. De plus, un grand nombre de formations d'acheteurs ont vu le jour. Quand j'ai commencé en 1974, les acheteurs étaient majoritairement autodidactes. Aujourd'hui, près de 32 formations achats existent en France. C'est un changement incroyable!

Quels souhaits formulez-vous pour l'avenir du métier d'acheteur?

Mon désir est de voir se renforcer la représentativité professionnelle du métier d'acheteur. Sur ce point, nous sommes encore loin derrière l'Allemagne et l'Angleterre. La profession d'acheteur doit sortir de sa niche, de son ghetto. Mon rêve serait de célébrer la 4e édition des Trophées au Palais des congrès de Paris en présence d'un public composé non seulement d'acheteurs, mais également de directeurs administratifs et financiers, pour un tiers, et de directeurs généraux, pour un autre tiers! Pourquoi pas?

Alain Page-Lécuyer reçoit le trophée des mains de Stéfanie Moge-Masson (Décision Achats).

@ CHARLY POUPLIN

Alain Page-Lécuyer reçoit le trophée des mains de Stéfanie Moge-Masson (Décision Achats).

Achats responsables. L'Ucanss marie développement durable et achats pour la Sécurité sociale

Créée en mars 2010, la direction des achats et du développement durable (DADD) de l'Ucanss (Union des caisses nationales de la Sécurité sociale), affiche son ambition: « faire de la commande publique un levier du développement durable ». Cette politique achats transversale porte ses fruits.

Par Marie-Amélie Fenoll

«Acheter responsable, ce n'est pas plus cher, ni plus risqué. C'est même une façon intelligente de faire des économies. » C'est avec ce discours «écolo militant» que Lionel Ferraris, directeur des achats et du développement durable, et son équipe ont su séduire le jury. Car, si la Sécurité sociale développe les achats durables pour répondre aux objectifs de son nouveau «plan-cadre», c'est en grande partie grâce aux acheteurs de l'Ucanss (Union des caisses nationales de Sécurité sociale), qui a mis à leur disposition l'expertise et les outils de sa Direction des achats et du développement durable (DADD).

Une réflexion transverse sur les achats responsables

Créée en mars 2010, la DADD de l'Ucanss est chargée de mener la professionnalisation de la fonction achats pour l'Ucanss elle-même mais aussi pour toutes les caisses de Sécurité sociale. Afin d'atteindre ces objectifs, cette direction - d'une vingtaine d'acheteurs - propose, par exemple, une «boîte à outils» spécif que, accessible sur le portail de l'Ucanss. Elle a également organisé des rencontres inter-régionales avec 200 acheteurs de la Sécurité sociale, élaboré un baromètre «achat» mais aussi développé la formation des acheteurs, etc.

Quel bilan un an après? « Nous avons encore beaucoup à faire en termes de communication et être force de conviction. A ce titre, le volet marketing est fondamental pour les acheteurs», conclut Lionel Ferraris. Et les objectifs sont ambitieux. Pour 2014, la DADD espère parvenir à un taux de 50 % de marchés comportant une clause sociale et environnementale, contre environ 41 % attendus en 2010 (32 % avec des clauses environnementales et 9 % avec des clauses sociales).

Le prix Achats responsables a été remis par Sébastien Moreau (Electrogeloz) à l'équipe de l'Ucanss.

Le prix Achats responsables a été remis par Sébastien Moreau (Electrogeloz) à l'équipe de l'Ucanss.

Ce qui a séduit le jury

- La volonté d'exemplarité d'acheter responsable dans la commande publique est un axe fort et un pari ambitieux relevé par la DADD.
- L'Ucanss aide les caisses de la Sécurité sociale (maladie, famille, vieillesse...) à intégrer le développement durable dans leurs achats (1 milliard d'euros).

Trophée d'Argent

Lagardère Active (branche média) Groupe de presse et multimédia, Lagardère Active répond aux exigences de développement durable en particulier pour son activité presse et impression, qu représente 33 % de ses dépenses et génère 60 % des émissions carbone. La jeune direction développement durable, créée en 2009, a pris l'option de faire certifier l'ensemble de la chaîne de production, des papiers, en passant par les imprimeries et jusqu'aux produits finis. Les fournisseurs sont audités pour leur performance RSE par l'organisme Ecovadis. Quant aux magazines français du groupe, ils sont labellisés PEFC. Lagardère a aussi mis en place un projet impression durable en janvier 2009, avec une diminution de près de 50 % des achats de papier bureautique. Une démarche globale qui lui a valu d'être reconnu par l'ONG WWF parmi les grandes entreprises gérant le mieux leur politique papier (13e rang de son classement annuel PAP 50).

Gestion de la relation fournisseurs. Mondial Assistance déploie le SRM Athéna

L'implémentation du SRM (Suppliers relationship management) Athéna au sein de Mondial Assistance a permis à la direction prestataires, achats et qualité menée par Patrick Joly et Michaël Rouvière, d'optimiser la relation fournisseurs avec leur partenaire en seulement un an. Grâce, notamment, à la mise en place d'un indice de satisfaction fournisseur.

Par Sihem Fekih

Maîtriser le cycle fournisseur de la prospection à la résiliation, centraliser et restituer l'ensemble des informations, favoriser le travail col laboratif et alerter en temps réel les acheteurs. Tel était le pari ambitieux que s'est fixé, en décembre 2009, la direction prestataires, achats et qualité de la société Mondial Assistance France. Menée par Patrick Joly, et son responsable achats, Michaël Rouvière, la direction a décidé d'implémenter le SRM Athéna en mode cloud public dans son environnement informatique. Une stratégie essentielle puisque le SRM fait partie des achats production de Mondial Assistance et n'avait pas été réformé depuis dix ans. « Cette mise en place n'aurait pu se faire sans l'existence d'une politique achats claire et partagée par tous les acteurs impliqués, de près ou de loin, dans la relation avec les fournisseurs de l'entreprise », commente Patrick Joly. Pari réussi puisque fin 2010, la direction atteint ses objectifs. « Nous sommes parvenus à une réduction de temps d'accès à l'information importante, en rendant les données fournisseurs disponibles immédiatement. Nous avons également assuré une traçabilité de chacun des échanges avec les fournisseurs », résume le directeur achats, Patrick Joly. Grâce à Athéna, rapports et notifications alertent les acheteurs sur les événements relatifs aux prestataires et professionnalisent ainsi leurs relations. De plus, l'intégration du SRM a conduit à une harmonisation des process et à la valorisation du réseau fournisseurs.

Promouvoir la fonction achats dans les services

« Nous avons déployé beaucoup d'énergie pour promouvoir notre fonction au sein de l'activité du groupe, explique Patrick Joly. Nous sommes très fiers de cette récompense. » En effet, si l'intégration du SRM est un projet novateur, comme l'avait souligné le jury, il s'inscrit dans une dimension globale de la direction prestataires achats qualité. Cette dernière couvre la totalité des acquisitions du groupe Mondial Assistance France. Les achats production représentent un volume de 131 millions d'euros, soit 74 % du chiffre d'affaires de la direction. Les 26 % restants sont constitués d'achats hors production. Reste-il encore d'autres défis à relever? « Nous élaborons une refonte de notre extranet, qui sera dédié à nos prestataires d'achats de production, explique Patrick Joly. Nous avons démarré le développement de ce réseau au cours du premier trimestre 2010. Il devrait donc être livré en recettes autour du mois de mai 2011 et entrer en production au cours du troisième trimestre de cette année. »

L'équipe achats de Mondial Assistance a reçu le Trophée d'Or de la gestion de la relation fournisseurs. Ce prix a été remis par Christophe Garniet (Pénélope).

@ CHARLY POUPLIN

L'équipe achats de Mondial Assistance a reçu le Trophée d'Or de la gestion de la relation fournisseurs. Ce prix a été remis par Christophe Garniet (Pénélope).

Ce qui a séduit le jury

- Un dossier clair et complet.
- L'implémentation par la direction prestataire achats qualité d'un SRM en mode cloud computing.
Le jury a salué un process innovant et efficace.

Trophée d'Argent

Pôle Emploi Créée lors de la fusion Assedic-Anpe, la direction achats de Pôle emploi a mis l'accent sur l'évaluation des prestataires (37 %), chargés de reclasser ou de former les demandeurs d'emploi. Pour apprécier le niveau de performance de ses fournisseurs, elle a misé sur six outils d'évaluation développés en interne. Un process d'intégration qui n'aura pas duré plus de six mois. Cette stratégie porte déjà ses fruits.
En janvier 2011, les 250 fournisseurs stratégiques qui représentent 80 % des dépenses de Pôle emploi ont été évalués.

Création/Réorganisation d'un service achats. Une direction achats flambant neuve pour NRJ

Pour rétablir sa légitimité en interne, la direction achats du groupe de médias n'a pas lésiné sur les moyens. Via la refonte de son organisation, elle a pu remotiver ses équipes et se doter d'outils efficaces.

Par Charles Cohen

Restaurer la confiance avec les clients internes, rassurer la direction générale en matière d'objectifs de réduction de coûts, ces challenges, la direction achats de NRJ les a relevés, en misant sur la refonte de son organisation. Car le service achats du groupe média, créé en 2005, cherchait ses marques. « Absence de cartographie des dépenses, dossiers traités au fil de l'eau... Ce service était dépourvu de process achats partagés avec les clients internes », se souvient Pierre-Alexandre Goulmot, directeur achats de NRJ. Cette situation avait conduit à une véritable rupture entre acheteurs et clients internes. « Sans le soutien de la direction générale, ce service n'aurait pas pu rétablir sa légitimité en interne », souligne Pierre-Alexandre Goulmot.

En 2009, le «top management» décide de substituer au service achat une véritable direction, bien plus structurée. Avec de nouveaux objectifs: réorganisation et motivation des équipes (identification des potentiels et attentes de chacun, répartition au mieux des portefeuilles achats, etc.), mise en place d'indicateurs simples de suivi de la performance. Une nouvelle stratégie «achats» visant une diminution des dépenses de 10 % sur trois ans est définie.

Des directives plus claires

Résultat: la nouvelle direction achats peut se targuer, fin 2010, d'un taux de couverture de 52 % avec une économie générée de près de 8 %. « La clarté des directives adressées aux acheteurs couplée à la mise en place de nouveaux process performants nous a permis d'atteindre un tel résultat, précise Pierre-Alexandre Goulmot. Grâce à cette organisation structurée, je peux même dégager du temps pour travailler sur le marketing achat et non sur l'acte d'achat en lui-même. Une action à forte valeur ajoutée qui permet de mieux contribuer à l'efficacité du groupe. »

Ce qui a séduit le jury

- Un dossier détaillé qui passe au crible toutes les étapes de professionnalisation de la direction achats.
- Sans oublier le volet management/RH (relations avec les clients internes, mutations de l'équipe achats) qui a largement été explicité lors de la prestation devant le jury.

Trophée d'Argent

Eternit Coordonner les approvisionnements des sites de production et professionnaliser la fonction achat. C'est la mission confiée fin 2009 à Audrey Gondinet, au sein d'Eternit, leader français des matériaux de couverture et de façade. Gérant, en direct, 58 millions d'euros d'achats, la responsable achats, chargée d'animer et de former six approvisionneurs peut se montrer satisfaite de son bilan. Des indicateurs de suivi ont été mis en place de même qu'un serveur achat centralisant les informations. Enfin, les directeurs de site, prescripteurs, prennent l'habitude de la contacter pour avis.

Trophée de Bronze

Swiss Life Le bilan est éloquent. En 2008, le volume traité par la direction achat de Swiss Life France représentait 8 millions d'euros. En 2010, ce chiffre s'élève à 25 millions d'euros. Entre-temps, la fonction, pour partie externalisée, a gagné ses lettres de noblesse. Rattachée à la direction des Moyens Généraux, la direction achats a ainsi permis de réduire de 6,2% les frais d'honoraires et de sous-traitance. Une réussite qui s'explique notamment par l'implication du Comex. « C'est essentiel pour faire adhérer l'ensemble de l'entreprise aux process achat », note Arnaud de Varine-Bohan.

Prix spécial de la Rédaction. Les Hospices civils de Lyon: professionnaliser les achats

Cap 2013. Tel le nom du projet d'envergure mis en place par les Hospices civils de Lyon. Objectif? Professionnaliser de A à Z la direction achats de l'établissement et réaliser une cinquantaine de millions d'euros d'économies d'ici à 2013.

Par Charles Cohen

Même dans le secteur hospitalier, la fonction achats prend du galon! C'est ce qu'ont prouvé les Hospices civils de Lyon (HCL) en lançant leur programme «Cap 2013». Un projet qui a permis à l'établissement de se doter d'une nouvelle direction achats, 100 % professionnalisée et structurée. « Ce programme porte sur l'ensemble des dépenses achats des HCL, soit environ 600 millions d'euros répartis sur douze domaines d'achats. Il a permis d'uniformiser et de sécuriser nos pratiques », rappelle Philippe Pin, directeur achats des Hospices civils de Lyon. En effet, à l'issue d'un diagnostic de maturité de l'organisation achats, plusieurs axes de progrès ont été identifiés: clarifier les rôles de prescripteur, acheteur, approvisionneur, instaurer un management de la performance et pérenniser les processus. « Au final, une direction achats forte de 80 acheteurs et divisée en cinq départements a été constituée. Mieux, un travail collaboratif entre notre direction et les clients internes a été mené afin de formaliser les nouveaux process de travail », détaille-t-il.

Ouverture aux PME

Un peu plus d'un an après le lancement de ce projet de transformation, les premiers résultats sont significatifs et encourageants. « Nous avons développé des stratégies d'achats par famille, en privilégiant une logique TCO, coût total de possession. Sans oublier la mise en place d'une politique d'achats durables et solidaires ainsi qu'une politique d'ouverture aux PME. » Autant d'initiatives qui aideront à coup sûr les Hospices civils de Lyon à remplir leur objectif pour 2013: réaliser une cinquantaine de millions d'euros d'économies, soit 10 % du volume d'achats.

Ce qui a séduit le jury

Un dossier très complet qui illustre une tendance forte dans le secteur de la santé: la professionnalisation des achats hospitaliers.

Conférence. Pour une «massification intelligente»

Délicat pour un acheteur de concilier la mutualisation des dépenses avec la nécessaire diversification du panel fournisseurs. Un dilemme sur lequel se sont penchés les participants à la table ronde organisée par Décision Achats à l'occasion de la cérémonie de remise des Trophées.

Par Charles Cohen

Comment trouver le juste équilibre entre massification des coûts et diversification du panel fournisseurs? Comment faire la part entre les exigences de compétitivité à l'échelle internationale et la nécessité de conserver un vivier actif de «petits» fournisseurs, locaux, réactifs, innovants? Comment éviter les dérives (risque de dépendance économique des PME, non-respect du droit de la propriété intellectuelle... ) et promouvoir les bonnes pratiques? Telles étaient les questions au centre du débat, organisé le 9 mars dans le cadre des Trophées Décision Achats, en présence d'une centaine de participants. Pour Jean-Luc Baras, directeur achats d'Eiffage, « la massif cation est un levier achats comme un autre. Nous l'utilisons au même titre que d'autres outils, à l'instar de la planification des dépenses ou l'analyse TCO (Total cost of ownership) ». Si le spécialiste du BTP reconnaît miser sur la rationalisation du panel fournisseurs pour réduire les coûts, il ne souhaite toutefois pas être un cost killer pur et dur. « Nous refusons que nos outils de référencement constituent une barrière pour les PME, car leur créativité et leur proximité sont nécessaires à notre développement. » Néanmoins la situation sur le terrain n'est pas toujours aussi idyllique, comme le rappelle Françoise Odolant, chargée de mission auprès du médiateur des relations inter-entreprises. « Malgré la bonne volonté des donneurs d'ordres en matière d'optimisation de leur relation fournisseurs, nous notons parfois des abus. Comme la rupture brutale de la relation contractuelle qui figure dans le top ten des motif de saisine de la médiation de la sous-traitance », note cette dernière.

Travailler sur les notions de filières et d'écosystème

On l'aura compris, pour privilégier une «massif cation intelligente» de ses dépenses, le donneur d'ordres doit travailler, en amont, sur la réhumanisation de sa relation fournisseurs. « C'est pourquoi aujourd'hui, 129 directions achats ont signé la charte des bonnes pratiques entre grands comptes et PME », rappelle Françoise Odolant. « Une entreprise se doit de travailler avec des fournisseurs fiables et pérennes financièrement. Or, ceux de petite taille n'offrent pas toujours des garanties suffisantes en la matière », explique Jean-Luc Baras. Pour pallier cette difficulté, ce dernier développe dans sa direction un monitoring spécifique pour le suivi de cette relation partenariale. « Quel que soit le partenaire, l'acheteur doit surtout veiller à assumer à 100 % l'équilibre traditionnel: coûts/qualité/délais », souligne de son côté Hugues de Sazilly, directeur achats du groupe Faiveley, acteur majeur de l'industrie ferroviaire. Un fondamental «achats» qui reste toujours valable.

Les Trophées: mode d'emploi

Décideurs achats de l'année 2011
Dix personnalités ont été choisies par la rédaction en fonction des projets mis en place dans leur entreprise en 2010. Les portraits des dix candidats ont été publiés dans le numéro 140 et sur le site de Décision Achats. 1 500 lecteurs et internautes ont voté pour le trio gagnant à travers un site événementiel dédié.


Trophées Décision Achats
Les dossiers de candidature ont fait l'objet d'une première sélection effectuée par la rédaction de Décision Achats. Les finalistes sont venus passer un grand oral devant les membres du jury des Trophées, réunis à huis clos, le 1er mars.

La soirée en images

A l'issue de la remise des trophées au Pavillon Gabriel, le 9 mars 2011, plus de 500 personnes se sont retrouvées pour une soirée festive.

1 Le pavillon Gabriel 2Dominique Etourneau (ADP, Aéroports de Paris) et Hervé Lenglart (Éditialis) 3 Arnaud Treille (Fiat France) et Stéfanie Moge-Masson (Editialis) 4 Alain Holtz (Editialis), Roland Verdon (Estée Lauder) et Sébastien Moreau (Electrogeloz) 5 Les lauréats 6 Stéphane Zunino (Ugap), Didier Krief (Certicorps) et Sébastien Taupiac (Ugap) 7 Abdoulaye Seck (Editialis), Marie Christine Stachetti (TF1), Fabien Scheltein (Tales) et Shirley Ligneul (TF1) 8 Christophe Garcia (National Citer France) et Sébastien Moreau (Electrogeloz) 9 Guy Courtois (Factea Group), Louis Pierre Wenes (Factea Group) et Antoine Doussaint (La Poste) 10 Jean-Luc Baras (Eiffage) Décideur achats 2010 et René Orlandi (Schneider Electric) 11 Christophe Garinet (Pénélope), Gérard Brunaud (Observatoire des achats responsables), Sylvère Chamoin (Consortium Stade de France) et Bruno D'Innocenti (Pénélope) 12 Arnaud de Varine-Bohan (Swiss Life) et Arnaud de Lamezan (Lagardère) 13 L'équipe Electrogeloz 14 Pierre Ravenel (Factea Durable) et Sophie Moreau (Décision Achats) 15 Hugues de Sazilly (Faiveley), Isabelle Lauzon (Accor) et Grégoire Cléry (Editialis) 16 François Huon et son équipe JCDecaux 17 Isabelle Phung (Logica) , Hervé Lenglart (Editialis) et Patrick Ribes (Sage) 18 Marc Herman (Groupe Etex), Audrey Gondinet (Eternit) et Cécile Richet (Better Buying Concepts) 19 Julie Gillet (AgileBuyer)et Olivier Wajnsztok (AgileBuyer) 20 Xavier Dessemond (Safran) et Sébastien de Boisf eury (Factea) 21 Olivier Debargue (France Télévisions) et Patrice Fortin (Pierre&Vacances) 22 Souhaila Sassi, Frédéric Vacher et Marina Grazio (National Citer France) 23 Plus de 500 personnes ont assisté à la remise des trophées.

 
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