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Cartes de paiement: les voyages ne leur suffisent plus...

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Capitalisant sur leur succès dans le voyage d'affaires, cartes corporate, cartes logées et cartes virtuelles partent à la conquête de nouvelles familles d'achats. Explications.

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Une circulation en hausse de 15 % pour les cartes corporate et virtuelles chez BNP Paribas. Plus 15 % de clients convertis aux atouts de la carte logée d'AirPlus... Vous l'aurez compris, l'année 2011 a été un excellent cru pour les éditeurs de cartes corporate, logées et virtuelles. Et tous les acteurs s'accordent à dire que ces trois moyens de paiement sont loin d'avoir exprimé tout leur potentiel. « On estime que 70 % des entreprises règlent encore leurs frais de déplacement via des factures agence, indique John Baird Smith, directeur d'AirPlus France. Il y a donc de réelles opportunités de développement, aussi bien sur les grands comptes que sur les petites et moyennes entreprises qui cherchent elles aussi à optimiser leurs déplacements professionnels. »

Considérées comme des leviers essentiels au contrôle et à l'optimisation de l'ensemble de la chaîne des voyages d'affaires, cartes logées et cartes corporate se répartissaient les rôles de manière complémentaire. Les premières servaient à régler toutes les dépenses avant le voyage, essentiellement les billets d'avion et de train. Les secondes étant elles affectées à toutes les dépenses nomades qui surviennent pendant un déplacement: hôtel, location courte durée, restaurant, taxi... « Mais cette répartition est en pleine évolution, constate John Baird-Smith. De plus en plus d'entreprises souhaitent payer les hôtels, les voitures de location ou les billets low cost de manière centralisée. Pour répondre à leurs besoins, nous avons ouvert de nouveaux canaux d'acceptation sur ces réseaux. »

De son côté, American Express a lancé dès 2009 vPayment, une solution virtuelle de paiement centralisé dédiée aux dépenses hôtelières. « Lorsque l'entreprise effectue sa réservation, un numéro de commande et de paiement unique, avec un montant et une date fixes, est généré automatiquement, indique Stéphanie Laroque, directrice marketing Cartes et solutions corporate d'American Express en France. Grâce à ce numéro de paiement à usage unique, l'hôtel est rapidement réglé et, à la fin du mois, l'entreprise cliente dispose sur son relevé mensuel détaillé d'une visibilité optimale sur ses dépenses hôtelières. »

Plus de reporting, pour plus d'autonomie...

Pour coller au plus près des attentes de leurs clients, tous les acteurs ont investi ces dernières années sur la traçabilité et le reporting. « Sur ce point, la tendance est l'expérience digitale, que nous déployons à toutes les étapes de la relation client », souligne Stéphanie Laroque. En plus des données de reporting classiques, la plateforme de gestion en ligne americanexpress@work intègre des outils d'analyse sur mesure qui permettent aux clients de gérer en toute autonomie leurs produits. « Avec Myca, complète Stéphanie Laroque, nous répondons aussi aux besoins quotidiens des titulaires de cartes, via une plateforme interactive donnant accès à tous les relevés, mais aussi à des informations pratiques liées à l'utilisation de leur moyen de paiement: recommandation d'établissements, avantages, promotions, nombre de points accumulés... »

Chez AirPlus, où l'intégration des données et la traçabilité ont toujours été au coeur des priorités, les clients peuvent désormais consulter les émissions de CO2 générées par l'ensemble de leurs déplacements professionnels. « Ce faisant, précise John Baird-Smith, nous ne faisons que devancer l'obligationToute entreprise ou collectivité doit réaliser avant le 31 décembre 2012 un bilan des émissions de gaz à effet de serre liées à son activité, selon la loi du 12 juillet 2010 et son décret d'application du 11 juillet 2011. qui imposera en 2013 de produire des rapports sur le sujet. » Le groupe a également travaillé sur les frais ancillaires facturés par les compagnies aériennes en plus du billet et qui sont réglés par les voyageurs: un film, un supplément de bagages... « Nous avons développé aux Etats-Unis un outil qui permet d'agréger toutes les dépenses effectuées via une carte corporate à un billet d'avion réglé, lui, par une carte logée. Dans le même ordre d'idées, poursuit John Baird-Smith, nous proposons à nos clients globaux, l'AirPlus Debit Account, une carte de paiement qui les exonère des frais dits de «surcharging», une pratique interdite en France. Cette solution s'applique à tous les règlements par carte de crédit effectués auprès de nos compagnies partenaires: Swiss, Lufthansa, Austrian, Brussels Airlines et British Midland International. »

L'international et le mice, de nouveaux territoires

Autre enjeu pour les acteurs de ce marché: l'international et le mice. Pour répondre aux grands appels d'offres européens, BNP Paribas a lancé une nouvelle offre de cartes corporate et de cartes logées intitulée NextGen, en partenariat avec AirPlus et trois grandes banques européennes: UBS, Santander et Nordea. « L'objectif explique Laurent Sautré, responsable commercial et implémentation des cartes entreprises de BNP Paribas, c'est d'offrir des services communs aux entreprises en nous appuyant sur les réseaux de ces trois grandes banques implantées dans 13 pays européens; nous leur proposerons ainsi des outils de reporting communs, une tarification unique et le même processus d' implémentation du projet. » Pour élargir cette fois son champ d'émission limité aujourd'hui à la France et l'Italie, BNP Paribas va émettre des cartes corporate en Espagne et en Allemagne à partir de juin prochain, et au Royaume-Uni à la fin de l'année. Des cartes qui pourront être soit Visa, soit Mastercard...

Forts de leurs succès sur le voyage d'affaires, les éditeurs de cartes ambitionnent maintenant de conquérir de nouvelles familles d'achats. AirPlus a ainsi lancé en ce début d'année l'AirPlus Meeting Card pour les entreprises qui souhaitent utiliser la carte logée afin de couvrir leurs dépenses mice. Déjà présent sur ce marché depuis 2005, American Express a, lui, déjà investi de nouveaux territoires tels que l'informatique, la téléphonie mobile, les dépenses marketing ou l'intérim... La course est lancée.

Trois questions à... Christophe Drezet, associé du cabinet EPSA

« Les cartes logées et corporate sont complémentaires »


Comment se répartissent les usages entre la carte logée et la carte corporate?
Ces deux cartes n'adressent pas les mêmes besoins. La carte logée est virtuelle et non nominative. Elle est intégrée au back-office des agences de voyages pour payer les dépenses de billetterie, même si elle est de plus en plus utilisée pour régler les hôtels et les locations courte durée. La carte corporate est, elle, physique et nominative. Elle sert à payer les dépenses qui gravitent autour d'un déplacement, à l'exception de la billetterie. On peut donc dire qu'elles sont complémentaires.


Quels sont les avantages respectifs de ces deux modes de paiement?
La carte logée offre une excellente traçabilité des dépenses, et elle ne coûte rien à l'entreprise puisque c'est l'agence de voyages qui paie les commissions liées à son utilisation. Le principal avantage de la carte corporate, c'est que le collaborateur n'a plus besoin d'avancer ses frais, puisqu'il est remboursé avant d'être prélevé. Elle permet enfin d'optimiser et de simplifier la gestion des notes de frais.


Qui sont les acteurs qui dominent ce marché?
Sur la carte logée, AirPlus et American Express continuent de faire la course en tête, mais ils devront compter avec l'apparition de nouveaux entrants comme Citigroup et J.P. Morgan. Sur le segment des cartes corporate, American Express et les grandes banques comme BNP Paribas, CIC, Société Générale continuent de faire la course en tête.

 
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Yves Rivoal

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