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«Répondre au niveau d'exigence de notre clientèle interne»

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Dans une configuration où les achats sont déconcentrés au niveau des laboratoires, la direction déléguée des achats du CNRS doit garantir l'efficacité générale des achats pour répondre aux exigences de la recherche de haut niveau. Accords-cadres, conseils, mise à disposition d'outils d'aide et d'assistance... Détail de l'organisation.

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A la fin 2008, l'Unité propre de service achat et coordination des achats (Upsaca) est devenue la direction déléguée aux achats. Quels changements cela traduit-il?

VINCENT GOUJON: Effectivement, l'année 2008 a été marquée par la création de la direction déléguée aux achats en lieu et place de l'unité propre de service qui existait depuis 2000. Cette nouvelle appellation traduit la pérennisation du service des achats nationaux et explicite plus notre rôle. Cette structure opérationnelle, intégrée au sein de la direction des finances, conserve sa mission initiale, à savoir concevoir et mettre en oeuvre la politique achats de l'établissement sur la base de quatre grands principes: garantir la liberté de choix des laboratoires; soutenir l'efficacité économique de nos achats; optimiser les processus d'achat; assurer la sécurité juridique de nos achats.

Repères

Vincent Goujon, 48 ans, possède une formation en comptabilité, en économie et en statistique. Il a débuté sa carrière à l'agence comptable principale de l'Institut national de recherche agronomique (Inra), puis s'est vu confier la gestion de plusieurs laboratoires. Depuis son entrée au CNRS en 2003, il a exercé pendant quatre ans les fonctions d'administrateur au sein de l'Institut des sciences du végétal (ISV) de Gif-sur-Yvette (Essonne) et a été nommé directeur délégué aux achats en juin 2007.

Au CNRS, les achats sont donc déconcentrés. Quel est le processus d'achat?

Tous les directeurs d'unité de recherche, c'est-à-dire les 1 250 laboratoires, sont responsables de leurs marchés. Ils effectuent eux-mêmes leurs achats en procédure adaptée jusqu'au seuil de 133 000 Euros HT. Au-delà, les achats sont, soit du ressort des services achats de l'une des 19 délégations régionales, soit de notre ressort. En ce qui concerne l'acquisition de certains gros équipements scientifiques, la direction déléguée aux achats a, par exemple, mis en place un nouveau dispositif: les accords-cadres. Répartis en 12 lots, ceux-ci permettent de s'affranchir d'une procédure d'appel d'offres formalisée classique, donc de gagner du temps, mais aussi de garantir un cadre juridique sécurisant pour les laboratoires. Ainsi, un microscope électronique d'une valeur de 300 000 Euros peut être acquis en u n mois a lors qu'u n appel d'offres nécessiterait une procédure de quatre mois. En termes d'efficacité économique, ce dispositif propose de remettre en concurrence tous les titulaires inscrits dans l'accord-cadre et donc de garantir des prix intéressants.

«Je souhaite animer la communauté des achats du CNRS, qui est nombreuse, afin de diffuser les bonnes pratiques. »

Quels autres types de prestations apportez- vous aux directeurs d'unité?

Ils ont besoin de recommandations. Afin d'être au plus près du terrain, des acheteurs-conseils sont présents dans chacune des 19 délégations régionales qui maillent le territoire. Les directeurs d'unité peuvent s'adresser à eux. Leurs demandes portent sur le choix des procédures, notamment pour les marchés entre 20 000 et 133 000 Euros HT, mais également sur l'utilisation des outils dont la direction déléguée aux achats assure la maîtrise d'ouvrage, la direction des systèmes informatiques étant maître d'oeuvre.

@ ARNAUD OLSZAK

Quels outils mettez-vous à disposition de vos acheteurs et clients internes?

Je citerais surtout notre outil «Puma» - pour «publicité pour les marchés adaptés». Il s'agit avant tout d'un logiciel dédié aux laboratoires. Il permet de publier les avis de publicité pour les achats passés selon une procédure adaptée. Les fournisseurs peuvent s'inscrire à un système d'alerte e-mails et prendre connaissance de ces avis de publicité. Ce logiciel, de plus en plus utilisé par les laboratoires, a permis d'émettre plus de 3 500 avis de publicité en 2008, en respectant les principes fondamentaux de la commande publique.

Le CNRS est un établissement de recherche. Quelles sont la typologie et les particularités de vos clients internes?

Le CNRS est un centre de recherche réputé et reconnu mondialement pour la qualité de ses travaux scientifiques. Ses effectifs sont composés principalement de chercheurs, qui constituent une clientèle interne de haut niveau et très exigeante. Mes nombreuses années passées au sein de laboratoires de recherche scientifique me permettent de témoigner de ce haut niveau d'exigence. Ma mission est donc la suivante: garantir le meilleur achat dans le meilleur délai en offrant un cadre sécurisé. Le dossier des voyages d'affaires et des déplacements est un bon exemple pour illustrer le niveau de service optimisé et de qualité que nous souhaitons apporter. Nos scientifiques voyagent fréquemment, dans le monde entier, notamment pour participer à des colloques. Avant juin 2006, chaque délégation régionale, voire chaque laboratoire, gérait ses déplacements. Ce besoin étant standard, nous avons mis en place un marché national avec une agence [Fram, NDLR]. Dorénavant, un site dédié de réservation en ligne, accessible sur notre portail interne, est mis à disposition. De plus, grâce à une carte logée, les avances de frais ne sont plus nécessaires. La seule contrainte dont nous ne pouvons pas nous affranchir est celle de la validation de l'acte d'achat: le responsable de laboratoire en est le seul responsable. Nous avons mesuré récemment le taux de satisfaction de nos utilisateurs: il est de plus de 95%.

Comme l'Inra ou l'Inserm, le CNRS présente la particularité d'être à la fois soumis au code des marchés publics et à l'ordonnance de 2005. Comment cela se passe-t-il en pratique?

Effectivement, depuis le 1er septembre 2007, deux réglementations cohabitent au CNRS. Comme l'a décidé notre conseil d'administration, à la suite de la loi de programme pour la recherche, tous les achats réalisés au bénéfice exclusif des unités de recherche sont passés sous le régime de l'ordonnance de 2005. Tous les autres achats restent soumis au code des marchés publics. Cette décision avait été prise pour alléger les procédures et accélérer le processus de commande, dans un contexte où les chercheurs ont besoin d'être livrés rapidement pour mener à bien leurs travaux. Depuis la réforme de la réglementation à la fin 2008, qui abaisse le seuil des procédures formalisées de l'ordonnance de 206 000 Euros HT à 133 000 Euros HT, cet avantage n'est plus aussi évident.

Quels sont vos grands objectifs pour 2009?

Ils sont nombreux! Nous nous inscrivons dans la continuité de ce qui a été entrepris, mais je mettrais certains points en avant. D'abord, je souhaite continuer à développer la carte d'achat dans les laboratoires. Nous l'expérimentons depuis 2007 et nous sommes désormais dans une phase de déploiement national. Ensuite, je souhaite animer le réseau des acheteurs en délégations régionales afin de diffuser les bonnes pratiques. L'objectif est de gagner sans cesse en maturité.

Le CNRS

Le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) est un établissement public à caractère scientifique et technologique, placé sous la tutelle du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche. Il s'appuie sur plus de 1 250 unités de recherche et de service. Il compte près de 32 000 collaborateurs, dont 11 600 chercheurs. Son budget s'élevait à 3,277 MdEuros en 2008. La direction déléguée des achats défi nit une politique générale d'achat et assure une mission de conseil auprès des unités d'achats déconcentrées, notamment les directeurs d'unités de recherche.

 
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Florent MAILLET

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