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«Nous avons beaucoup à apprendre de nos fournisseurs»

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Près de deux ans après sa création, le groupement d'intérêt économique (GIE) en charge des achats du Groupe Caisse d'Epargne (GCE Achats) réactive son programme Fréquence Fournisseurs. Destiné à améliorer la connaissance réciproque avec ses prestataires, ce dernier doit participer à l'amélioration de la performance du groupe par la réduction des charges. Explications avec Dominique Huet, directeur général du GIE.

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Le GCE achats fêtera ses deux ans au printemps prochain.

Où en êtes-vous aujourd'hui?

Dominique Huet: Nous sommes en phase de relance du programme Fréquence Fournisseurs, ou plutôt de réactivation, après un stand-by dû à la création du Groupe Caisse d'Epargne (GCE) Achats. Ce programme concerne particulièrement 1 300 fournisseurs qui représentent 80% de notre chiffre d'affaires et, parmi eux, nos prestataires stratégiques. Ceux-ci correspondent à nos achats coeur de métier. L'objectif est d'intégrer ces fournisseurs dans notre façon de travailler pour améliorer la performance du groupe et son coefficient d'exploitation.

@ ARNAUD OLSZAK

«La crise permet de faire sortir la relation fournisseurs de la seule négociation tarifaire, afin que chacun trouve son intérêt.»

Quels sont les axes de ce programme?

Ils sont au nombre de trois. Le premier consiste à harmoniser les modes de relation du groupe avec les prestataires. En développant cet axe à l'égard, notamment, des fournisseurs les plus stratégiques, nous devons nous assurer que notre démarche est cohérente d'une filiale du groupe à une autre. Les pratiques du GCE Achats font, ici, office de référence pour l'ensemble du groupe. Notre démarche intègre également nos clients internes. Nous devons bâtir ensemble la performance. Le deuxième axe vise l'amélioration de la connaissance réciproque avec le prestataire. Nous lui exposons nos lignes stratégiques par rapport à son activité et écoutons les éléments qu'il peut avoir à nous signaler. Il y a beaucoup à apprendre de nos fournisseurs. Cette démarche incite à réfléchir sur nos propres pratiques et même à se voir proposer un diagnostic pertinent de consommation. C'est ainsi un vecteur de benchmark. L'enjeu est aussi de vérifier que nous ne soyons pas un client exagérément prépondérant vis-à-vis d'un fournisseur. Le troisième axe repose sur le pilotage commun des démarches de progrès, par des aménagements ou des ajustements de contrats existants, par exemple. En effet, il faut faire du fournisseur une source d'inter pellations judicieuses qui nous fassent réfléchir sur nos besoins. Tout en respectant la mise en compétition des contrats, nous voulons qu'un fournisseur prenne en compte nos intérêts communs et dépasse l'idée qu'ils pourraient être contradictoires.

@ ARNAUD OLSZAK

Comment appliquez-vous cette démarche?

Nous diffusons à nos clients internes des informations sur les pratiques à suivre, même si chacun est libre de ses actions. Nous leur donnons des outils communs de relations avec les fournisseurs. Ces pratiques débouchent sur des plans élaborés sous forme de diagnostic à l'issu de points réguliers avec nos prestataires. Lors de ces rencontres, nous tenons à ce que les fournisseurs nous disent ce qui va, ce qui ne va pas, ce qui peut évoluer, etc. Nous nous tenons également au courant de leurs évolutions, en termes d'innovation par exemple. Ont-ils pensé à un nouveau produit, à un nouveau process, etc.? Un fournisseur est toujours sensible à l'intérêt que l'on porte à ses évolutions.

A quelle fréquence allez-vous à la rencontre de vos fournisseurs?

Le rythme n'est pas définitivement arrêté. Mais il est souhaitable qu'à partir de ce mois-ci, nous puissions voir deux fournisseurs par mois afin de faire le point avec eux sur cette démarche. Février marque ainsi la remise en application concrète de Fréquence Fournisseurs.

Parmi vos préoccupations, le développement durable tient une place importante dans Fréquence Fournisseurs...

Effectivement, depuis quelques années, nous y prêtons une attention particulière. Dans toute prestation ou fourniture, il y a une dimension liée au développement durable, sur les conditions de fabrication, l'empreinte carbone, etc. Nous veillons au respect des règles éthiques et déontologiques en demandant à nos prestataires des mises à jour régulières de leurs pratiques. Il est important de vérifier que ces règles sont suivies et, mieux encore, de constater que le fournisseur a réalisé des progrès dans ce domaine. De notre côté, nous nous attachons à entretenir des relations fournisseurs éthiques et déontologiques.

Comment ces critères sont-ils définis?

Dans le cadre de Fréquence Fournisseurs, nous travaillons avec la direction de la qualité du groupe. Au-delà de nos propres critères d'achats et des aspects environnementaux, c'est elle qui accompagne ce dispositif d'évaluation de la qualité délivrée par nos fournisseurs. Ainsi, nous pouvons apporter à nos clients internes des prestations ou services conformes au modèle d'excellence du groupe Caisse d'Epargne.

En période de crise, les critères environnementaux sont-ils une priorité?

Il n'y a pas de raison que le développement durable, qui est inscrit pleinement dans Fréquence Fournisseurs, fasse les frais de la conjoncture. Si un fournisseur vient nous dire que pour continuer à produire au même prix, il faut aller contre des règles éthiques, alors nous aviserons. Mais ce n'est pas encore le cas. Nous devons en priorité nous tenir informés de l'impact de la crise pour nos fournisseurs et voir ensemble les moyens de le limiter. En réalité, la conjoncture économique nous pousse à croire que nous avons mis en place la bonne démarche et qu'il est temps de prendre contact avec nos fournisseurs. Une telle conjoncture peut favoriser une relation intelligente dans la mesure où elle oblige chacun à se poser les bonnes questions face à ses contraintes. En outre, elle participe à faire sortir la relation fournisseurs de la seule négociation tarifaire, afin que chacun trouve son intérêt.

Groupe Caisse d'Epargne

ACTIVITE Banque
EFFECTIF
51 200 collaborateurs VOLUME D'ACHATS 2008 2,5 milliards d'euros EFFECTIF ACHATS
100 collaborateurs

Biographie

Dominique Huet, 57 ans est diplômé en droit et de Sciences Po Paris. Il a commencé sa carrière en 1973 au Crédit Foncier de France où il a occupé successivement des responsabilités à l'organisation et à la direction des ressources humaines, avant de prendre en 1997 la direction de l'immobilier, des achats et des moyens généraux. Il a intégré la Caisse nationale des caisses d'épargne en 2004 comme chargé de mission pour les grands projets immobiliers, avant de devenir directeur de l'immobilier et des moyens généraux en 2006, puis directeur général du GIE du groupe Caisse d'Epargne Achats.

 
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Romain RIVIERE

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