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« L'autopartage devrait rester une niche en B to B »

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Xerfi Research a réalisé l'étude «L'autopartage en France à l'horizon 2015. Potentiel de croissance, forces en présence et modèles de développement». Le point avec Alexandre Boulègue, auteur de cette enquête prospective.

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L'autopartage a-t-il de l'avenir dans les entreprises françaises?

Alexandre Boulègue: Dans une certaine mesure, oui. Toutefois, cela devrait rester un marché de niche, réservé à de grandes entreprises qui pourraient proposer à leurs collaborateurs cette alternative plus flexible à la location de longue ou de courte durée, plus écologique avec, à disposition, des véhicules électriques, voire plus haut de gamme. Selon Carbox, l'un des pionniers sur ce marché, l'autopartage permettrait aussi de rationaliser de 20 % le parc automobile d'une entreprise, mais nous n'avons pas vérifié ce chiffre.

Quels sont les acteurs sur ce marché B to B?

Les loueurs de voitures (Hertz, Avis, Arval, ALD Automotive, etc.) profitent d'importantes synergies avec leur métier d'origine et d'un savoir-faire indéniable dans la gestion de flottes automobiles (achat, entretien, revente, stockage, etc.) pour se positionner sur ce marché. Pour les transporteurs urbains (Keolis, Veolia Transport, Transdev, etc.), les entreprises représentent un potentiel intéressant, surtout en journée, alors que leur clientèle grand public, traditionnelle, est plutôt utilisatrice de leur service en soirée et les week-ends. Selon l'Association France autopartage, la clientèle professionnelle représente 35 % des utilisateurs. Quant aux gestionnaires de parking (Vinci Park, LPA, etc.), leurs principaux atouts résident dans leur maillage territorial et dans leur capacité à libérer facilement des places de stationnement.

Quelles sont les limites au développement de l'autopartage?

Le changement de mentalité vis-à-vis des transports et de l'automobile est un processus lent, dont le déclenchement est encore récent. L'attachement à la voiture reste viscéral pour bon nombre de conducteurs, et l'offre des services d'autopartage peut encore leur apparaître comme incomplète et pas assez flexible. Par ailleurs, la mise en oeuvre d'un modèle économique viable pour les opérateurs est encore en suspens. Qu'ils soient associatifs, commerciaux, ou à l'initiative des pouvoirs publics, les services d'autopartage s'avèrent pour le moment à la limite de la rentabilité. Cela dit, la rentabilité pour des opérateurs en B to B semble plus accessible.

«La mise en oeuvre d'un modèle économique viable pour les opérateurs reste encore en suspens.»

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L'autopartage en France

Avec 25 000 adeptes et un chiffre d'affaires estimé à 12,5 millions d'euros en 2010, l'autopartage reste un marché confidentiel, mais à fort potentiel, selon Xerfi. A l'horizon 2015, le nombre d'abonnés pourrait atteindre 140 000 personnes, et le CA du secteur être multiplié par six. Malgré ce potentiel indéniable, il reste aux opérateurs à trouver un modèle économique viable. L'ampleur de l'investissement et l'importance des frais fixes imposent en effet d'atteindre une taille critique en termes d'abonnés. C'est seulement le cas pour une poignée d'acteurs. A titre d'exemple, Autolib' devra afficher 200 000 abonnés pour couvrir ses dépenses, un objectif qui paraît difficilement accessible à court ou à moyen terme.

 
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Sébastien de Boisfleury

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