Comment Schneider décarbone son scope 3
Interview de Christophe Quiquempoix, Vice-President Procurement Durable Global Supply Chain chez Schneider Electric qui revient sur le plan de décarbonation de son scope 3 et de son top 1000 fournisseurs qui représente jusqu'à 70% des GES. Une vision qui s'accompagne de résultats concrets.
Dans ce nouveau numéro de "Ha Propos", il est question d'achats durables et de relation fournisseurs. Et pour parler de ce sujet, nous avons eu le privilège de recevoir Christophe Quiquempoix, Vice-Préeident Procurement Durable Global Supply Chain chez Schneider Electric. Pour rappel, depuis plus de 20 ans, Schneider Electric s'est engagé dans le développement durable sous l'influence du P.-D.G., Jean-Pascal Tricoire. En 2005, Schneider Electric a pris des engagements tangibles et mesurables et a déclaré ses résultats financiers mais aussi extra-financiers chaque trimestre, cherchant à mettre l'argent et le développement durable sur un pied d'égalité.
Raison d'être de l'entreprise qui se la joue "glocal" (global+local)
Chez Schneider Electric, le développement durable est placé au coeur de l'entreprise et cela est encouragé par les demandes de la part des clients et des actionnaires. La mission de l'entreprise est d'aider les compagnies à accélérer leur décarbonation et être plus efficaces dans leur consommation d'énergie. Pour appliquer cette mission, l'entreprise a adopté 11 engagements globaux et un engagement local pour 2021. Les achats sont une partie importante de sa supply chain et un tiers des engagements sont managés par leurs équipes d'achats. Parmi ces derniers, le projet 'Zéro Carbone' de Schneider Electric est un engagement ambitieux pour réduire les émissions de GES de leurs fournisseurs en l'espace de quatre ans, à compter de 2021. Ils visent à réduire celles-ci de 50 % sur leur top 1000 fournisseurs, les émissions des fournisseurs représentant 30 fois les émissions Scope 1 et 2 (représentant les émissions des usines, des centres de distribution et des bâtiments tertiaires à travers le monde). Plus précisément, parmi le panel de 53000 fournisseurs, l'entreprise a priorisé quantitativement 1000 fournisseurs qui représentent 65 voire 70 % des émissions totales. En plus de fournir une infrastructure de support, le groupe a déployé de la formation via des modules d'éducation et fourni des outils pour aider ces fournisseurs à se décarboner. Ce dispositif comprend également un portail numérique nommé NEO Network. Il s'agit d'une communauté d'entreprises mettant en avant des solutions cleantech et des énergies renouvelables fiables et rentables dans le monde entier. NEO pour New Energy Opporunities, Network simplifie le processus d'achat cleantech en mettant les membres en contact avec des experts de confiance, en leur proposant des projets et technologies viables et en leur fournissant des connaissances du marché exclusives pour leur permettre d'accélérer leurs prises de décisions
Des résultats concrets et des objectifs remplis à date chez les fournisseurs
Schneider Electric a mis en place un module de formation de 40 heures avec un projet de six mois pour former l'ensemble des employés et leur donner la possibilité de contribuer aux objectifs de développement durable. De plus, ils ont 1015 fournisseurs embarqués dans leur programme de décarbonation. Sur ce panel, 95 % d'entre eux ont calculé leur empreinte carbone. 70 % des fournisseurs déclarent déjà un impact de décarbonation et la moyenne de décarbonation atteinte se situe entre 17 et 18 %. Les objectifs internes à date ont été atteints et le projet semble se développer avec succès. Les prochaines étapes du projet zéro carbone impliquent d'aborder l'efficacité énergétique avec les fournisseurs. D'une part, des formations sont proposées pour apprendre aux fournisseurs à recourir aux énergies renouvelables et les aider à négocier des contrats d'achat de PPA ou de certificats d'attributs d'énergie. Et d'autre part, l'objectif est de faciliter l'accès à l'énergie verte, les fournisseurs ainsi regroupés en cohortes peuvent ainsi adresser collectivement leur besoin et même envisager la création de nouvelles fermes d'énergie renouvelable.
