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(VIDEO) "Nous allons baisser à très court terme 50% de notre consommation d'énergie" - Eric Loustau, directeur général France de Toyota Material Handling.

Publié par le | Mis à jour le

Dans ce nouvel épisode de "Ha Propos!", la rédaction vous propose une entrevue avec Eric Loustau, directeur général France de Toyota Material Handling, filiale de Toyota spécialisée dans l'achat et la location de chariots élévateurs, qui revient sur les changements et les chantiers entrepris par la filiale Toyota concernant l'énergie verte et la sobriété énergétique. A voir sans modération.

Quelles sont les ambitions de Toyota en termes de sobriété énergétique ?

Toyota Material Handling a l'ambition d'être le plus propre possible. Notre réelle ambition est d'être là pour les enfants de nos enfants et les enfants de nos petits-enfants. Nous nous devons de respecter la planète, il y a quatre ans nous avons donc commencé un projet afin de savoir comment est-ce que nous allions baisser à très court terme 50% de notre consommation d'énergie. Cela va bientôt faire 5 ans maintenant que nous déployons ce projet.

Quels sont les postes les plus énergivores chez Toyota ? Que représentent les 50 % de votre consommation d'énergie ?

Les grands postes de consommation pour nous sont l'électricité, le gaz, comme nous avons des usines et des ateliers. Il s'agit également de toute la partie essence pour tous nos véhicules d'intervention, nos techniciens après-vente et nos équipes sur le terrain.

Quelles grandes orientations ont été prises par rapport à ces 50 % au niveau de la feuille de route ?

Nous avons regardé les grandes masses sur lesquelles nous avons travaillé initialement. 100 % de nos parcs de voitures sont hybrides. Nous avons suite travaillé sur la consommation d'énergie de nos bâtiments. Le constat nous a montré que le solaire était pour nous la solution pour compenser une grande partie de la consommation. Ainsi, nous avons généré un projet, qui a vu le jour il y a quelques mois, de panneaux solaires sur notre siège social à Bussy-Saint-Georges.

C'est une vraie centrale photovoltaïque qui est donc sur votre toit, pouvez-vous expliquer la genèse de ce projet ?

Au début nous avons réfléchi à la question est-ce que nous voulons le faire nous-même ou avec des partenaires. Finalement, nous ne sommes pas experts dans ce domaine, nous avons donc travaillé avec un partenaire qui a posé les panneaux solaires sur les 7 000 m2 de notre toit. Ce partenaire exploite et nous consommons l'électricité produite par ce partenaire.

Cette centrale va couvrir 25 % des besoins en consommations d'énergie, comment seront gérés les 75 % restants ?

Effectivement, cette centrale produit environ 25 % de l'énergie que l'on consomme. Lorsque les bureaux sont fermés, notamment les week-ends, cette partie non consommée est reversée sur le réseau EDF traditionnel. Le reste du temps, nous avons des contrats avec EDF sur l'énergie propre. Nos factures sont plus élevées mais EDF nous garantit qu'il s'agit d'une électricité qui provient d'énergie renouvelable. Nous possédons également des contrats pour nous assurer que le gaz soit du biogaz. Ces dispositifs sont mis en place dans toutes usines et tous nos bâtiments.

En quoi consiste le biogaz chez vous ?

C'est transparent pour nous en tant qu'utilisateur comme cela l'est dans nos contrats avec nos prestataires.

Quelles a été la logique d'achats derrière le projet de cette centrale photovoltaïque ?

La logique a été de dire « ce n'est pas notre métier » nous allons donc travailler avec des experts. Un contrat a été négocié pour toute l'Europe avec une entreprise qui nous permet d'installer, d'exploiter et nous on leur rachète l'électricité. Nos bâtiments, nos locaux et nos surfaces sont à leur disposition et eux ont le savoir-faire de la mise en oeuvre de l'exploitation et de l'installation derrière on rachète toute cette électricité. Nous sommes les pionniers en Europe et tout cela fonctionne extrêmement bien.

Pour l'exécution de cette prestation dans l'énergie, est-ce que vous avez fait monter en compétence des équipes sur le sujet achats ou vous vous êtes fait accompagner par des cabinets de conseils ?

Nous avons une organisation achats assez bien structurée, nous avons des acheteurs professionnels, des achats centralisés en Europe des achats localisés en France. Nos acheteurs ont travaillé directement avec les fournisseurs après nos appels d'offres et tout s'est relativement bien passé. Bien entendu nous avons passé un peu de temps avec notre juriste pour bien lire le contrat. En effet, nous avons fait ces centrales au moment où le prix de l'électricité était bas, donc l'économie a permis de rentabiliser en un an ce que l'on avait imaginé en sept ans. Nous avons donc été très pointilleux sur les clauses du contrat d'achat et de revente d'électricité que l'on n'utilise pas.

Dans Toyota Material Handling, le nom Toyota est présent, indissociable de la philosophie « Kaizen ». Quelles sont vos prochaines démarches d'amélioration continue sur le sujet de l'énergie ?

Notre plan est de zéro émission d'ici 2031. L'un des premiers sujets était le passage aux LED, nous allons continuer l'électrification avec des panneaux solaires et le développement du biogaz. Récemment nous avons changé de bâtiments qui sont mieux équipés et isolés. Nous sommes allées vers les bâtiments les plus propres et les plus modernes en termes de consommation électrique.

La sobriété est-elle passée par les achats ?

La sobriété est passée par une mise à plat de nos bâtiments et de notre situation pour se demander « où est-ce qu'on peut améliorer ? ». Nous avons donc suivi cette philosophie du « Kaizen », c'est-à-dire la méthode des petits pas, une amélioration continue. La question était : où est-ce que nous pouvons améliorer rapidement ? Certaines transformations sont plus importantes, mais notre métier de constructeur nous impose de réfléchir au 20 ou 30 prochaines années. L'idée c'était : qu'est-ce que l'on peut faire vite et bien ? Premièrement, travailler sur la structure des bâtiments. Nos acheteurs ont donc négocié des nouveaux bâtiments qui possèdent toutes les normes ISO que nous sommes en train de déployer. Nous travaillons également avec des organismes comme EcoVadis sur notre impact Co2 et notre sobriété énergétique.

Nous nous sommes essentiellement concentrés sur le scope 1, pouvez-vous dire un petit mot sur le scope 2 et scope 3 en termes d'économies d'énergie et d'énergie verte ?

Sur le sujet des économies d'énergie, tous nos parcs voitures sont passés en hybride, Nous avons également un parc de 500 camionnettes au sein duquel nous avons débuté les tests de camionnettes électriques. Cela reste plus compliqué que pour les voitures parce que cela nécessite des infrastructures : les camionnettes parcourant un grand nombre de kilomètres chaque jour, il faut que nos techniciens soient capables de faire leurs tournées sans avoir à recharger ou pouvoir trouver un endroit où recharger. Les véhicules hydrogènes sont une vraie question chez Toyota, nos chariots élévateurs et notre matériel sont électriques, thermiques et maintenant fonctionnent également à l'hydrogène. Il s'agit d'une réflexion pour le futur afin de diminuer notre impact sur l'énergie.

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