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Quel rôle pour les matériaux composites dans la complexe décarbonation de l'aéronautique ?

Publié par Denica Tacheva le | Mis à jour le

Pour décarboner l'aviation, l'allègement massif des avions est d'ores et déjà une priorité. Les matériaux composites bousculent les codes, offrant jusqu'à 30 % de gain de poids sur des pièces clés. Derrière cette révolution, la R&D s'intensifie, poussant plus loin la productivité et l'économie circulaire. Rex innovation, pour le lancement du Salon International de l'Aéronautique et de l'Espace 2025 à Paris-Le Bourget.

Alléger massivement les avions pour réduire leur empreinte carbone sans compromettre la performance et la rentabilité. Une équation qui passe par le recours aux matériaux composites. "Avec les composites, on gagne 20 à 30 % de poids quand on remplace un siège en aluminium ", estime Amaury Barberot, CEO d'Expliseat, résumant en chiffres le bénéfice écologique et économique. Et c'est dans cette logique que s'inscrit la transition vers ce type de matériau.

Le composite, catalyseur de performance industrielle

Les matériaux composites tels que les fibres de carbone, les résines thermoplastiques ou encore les connecteurs en titane, changent la donne pour les mécanismes de production. Chez l'avionneur français Daher, la R&D dédiée aux composites a été structurée il y a vingt ans, puis dotée d'une plateforme de prototypage baptisée Shap'in. Dominique Bailly, directeur Innovation de Daher explique : " Nous avons mis en place un site dédié à la presse thermoplastique... pour faire de la R&D. C'est un signal très fort pour le marché ".

Ce positionnement permet de tester en continu les matériaux et procédés, pressages rapides, collages, recyclage, dans un cadre maîtrisé, avant de passer à l'échelle industrielle. Mais le problème n'est pas dans la fiabilité du produit mais dans la montée en cadence côté production compte tenu du carnet de commandes de l'industrie aéronautique. Cette productivité pour répondre au backlog des programmes aéronautiques devrait passer d'une cadence d'environ 80 pièces par mois à une production dix fois supérieure.

Quelle révolution pour le siège aéronautique ?

Autre exemple avec Expliseat, pionnier dans la conception de sièges de transport ultralégers. Ce dernier développe une approche singulière de l'allègement dans l'aéronautique, en s'écartant des structures classiques en aluminium. À contre-courant du modèle traditionnel qui conserve un châssis aluminium, Expliseat mise sur une structure hybride associant tube en carbone et connecteur en titane. L'approche est innovante et a déjà permis un gain de poids de 30 %. Il n'est pas seulement question d'innovation produit, il est aussi question de cycle de vie des matériaux. "Concrètement, on revalorise nos déchets de tube pour en faire des plateaux en carbone-fibre à très faible coût. On réintègre ainsi la boucle du recyclable sans augmenter la facture", explique Amaury Barberot.

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