Acheteurs et financiers, comment optimiser le tandem pour piloter la performance
Publié par Geoffroy Framery le - mis à jour à
De la cartographie des dépenses à la gouvernance budgétaire, le duo achats finance trace les contours d'une transformation durable de la gestion d'entreprise. L'ADRA et la DFCG se sont réunis pour soulever l'ensemble des enjeux inhérents à cette transformation.
L'ADRA et la DFCG se rapprochent. Et première concrétisation de ce partenariat, un wébinaire s'est tenu le 7 mai pour évoquer comment les deux métiers peuvent mieux collaborer. Premier constat à l'occasion d'un webinaire organisé par l'ADRA en partenariat avec la DFCG, l'agilité des acheteurs dépend d'une condition préalable, celle de l'accès à la donnée financière. Définir un plan de comptes analytique pertinent, avec des natures de dépenses précises et des centres de coûts clairement identifiés, constitue le socle de cette collaboration. Il en résulte une cartographie des dépenses lisible, dynamique et comparable dans le temps.
« On ne peut rien faire sans une bonne cartographie », résume Valérie Raoul Desprez, EVP Sutainable Finance and Procurement chez Dassault Systèmes et vice-présidente de la DFCG. La qualité de cette cartographie conditionne la capacité des acheteurs à piloter, prioriser et agir. Pour l'obtenir, une étroite collaboration entre les acheteurs, les contrôleurs de gestion et les comptables est nécessaire, sous l'impulsion d'une direction générale convaincue.
Dépasser le pilotage fondé sur historique et l'adapter grâce aux achats
La volatilité des prix et les tensions sur les approvisionnements bousculent le pilotage budgétaire fondé sur l'historique. Sans surprise, les entreprises doivent abandonner la reconduction mécanique de l'exercice précédent pour construire un budget ancré dans la réalité des besoins. Les acheteurs, par leur connaissance fine du marché et des fournisseurs, apportent une vision prospective essentielle : évolution des prix, renégociations à venir, risques de rupture ou opportunités de volume. En face, la finance assure le cadrage, la cohérence globale et la soutenabilité économique. Ensemble, ils construisent des scénarios plus réalistes et mieux adaptés aux enjeux stratégiques.
Des arbitrages concertés pour gérer les risques
La pression sur les coûts peut conduire à des décisions contre-productives si elles ne sont pas partagées. Une baisse drastique de budget sans analyse du besoin réel ni concertation avec les achats peut créer des tensions internes, dégrader la qualité des prestations ou encore accroître les risques fournisseurs. À l'aune de ce constat, tout l'enjeu est d'instaurer un dialogue régulier entre finance et achats autour des arbitrages budgétaires et surtout de challenger également le besoin. « Le meilleur achat, c'est souvent celui qu'on ne fait pas », rappelle Valérie Raoul Desprez. Une vision bien sûr qui nécessite d'aligner l'ensemble des parties prenantes.
Vers une gouvernance intégrée de la dépense
Cette convergence ne relève pas d'un alignement ponctuel. Elle appelle à une gouvernance structurée de la dépense, intégrant les cycles budgétaires, la planification achats, les données ESG et les enjeux de risques. C'est à ce prix que le duo finance-achats pourra remplir pleinement sa mission et créer de la valeur pour l'entreprise en conciliant efficience économique, maîtrise des risques et durabilité.