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Matières premières, qui sont les grands gagnants ? Et les grands perdants ?

Publié par Geoffroy Framery le - mis à jour à

Le sucre, l'argent et l'or sont les trois principaux gagnants avec respectivement +34 %, +29 % et +11 % sur un an. À l'inverse, en bas du peloton, on retrouve le zinc, le café et le gaz naturel avec respectivement -34 %, -36 % et -71 % sur un an. Analyse d'Olivier Lechevelier, cofondateur de Defthedge.

Qu'observe-t-on sur les marchés de matières premières ?

En cette rentrée, c'est l'occasion de faire le point sur les perdants et gagnants sur le segment des matières premières. Le sucre, l'argent et l'or sont les trois principaux gagnants avec respectivement +34 %, +29 % et +11 % sur un an. À l'inverse, en bas du peloton, on retrouve le zinc, le café et le gaz naturel avec respectivement -34 %, -36 % et -71 % sur un an. Même s'il y a des soubresauts haussiers en raison de la perspective d'une grève chez Chevron en Australie qui pourrait perturber l'approvisionnement en gaz naturel liquéfié, le gaz naturel est très clairement en chute libre. Cela ne veut pas dire que la crise énergétique européenne soit derrière nous, mais il est certain que son intensité n'a rien à voir avec 2022. On remarque aussi que la saga de l'été continue, comme la semaine dernière. Le prix de gros de l'huile d'olive continue son ascension. La semaine dernière, un nouveau point haut historique a été atteint à 8200 euros la tonne. Nous parions qu'un nouveau record sera atteint dans les séances à venir. C'est l'effet direct du changement climatique. À l'inverse, les prix du maïs ont atteint la semaine passée un point bas de deux ans et demi avant de rebondir légèrement en raison des hostilités entre l'Ukraine et la Russie. Pour autant, une flambée ne semble pas d'actualité à court terme. Il semble que le Kremlin souhaite à tout prix éviter ce scénario qui pourrait créer beaucoup de mécontents du côté de ses partenaires africains. On remarque enfin que les troubles politiques dans plusieurs pays africains (Niger, Gabon) n'ont pas eu de répercussions sur les cours des matières premières, tout simplement parce qu'il n'y a pas eu de disruption au niveau de la chaîne de production. Le Gabon, par exemple, produit 8,5 millions de tonnes de manganèse, soit 14 % de l'approvisionnement mondial. À ce jour, les acteurs présents sur le terrain, comme Eramet, continuent de travailler comme si de rien n'était. C'est « business as usual ».

Quelles conséquences pour les entreprises ?

C'est un contexte plus volatil et on commence aussi de plus en plus à parler du « mur de la dette ». Beaucoup d'entreprises européennes ont emprunté massivement au cours de la pandémie pour passer les mauvais jours. Il faut maintenant rembourser (plus de 400 milliards d'euros sur la période 2025-30). Toutes ne survivront pas. Les prochains mois vont être difficiles.

Quels sont selon vous les points de vigilance à surveiller ?

La Chine continue d'être le principal point noir de l'économie mondiale. La semaine passée, on a appris que le taux d'épargne des ménages chinois a fortement rebondi en ce début d'année. Ce fut peu commenté. Pourtant, c'est essentiel. Si les ménages chinois ne consomment pas, la Chine n'atteindra jamais son objectif de croissance à 5 % cette année. Cela veut aussi dire qu'il n'y aura personne pour soutenir l'activité économique en zone euro qui est au bord de la récession.