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Quel avenir pour la gestion des risques en 2024?

Publié par Marie-Amélie Fenoll le | Mis à jour le

Inflation, pénuries, gestion des approvisionnements... ces sujets qui étaient prioritaires depuis 2020 semblent montrer certains signes d'apaisement en 2024. Mais les évènements géopolitiques récents (conflit israélo-palestinien, attaques des Houtis en mer Rouge...) pourraient vite rebattre les cartes des priorités achats 2024.

L'année 2024 signe le retour en force de la réduction des coûts qui avait été reléguée au second rang des priorités achats ces 3 dernières années en raison des pénuries et de la tension sur la supplychain. Cependant, la situation géopolitique peut vite rebattre les cartes car la gestion des risques demeure un axe stratégique inhérent au métier d'acheteur. « Il est nécessaire de poursuivre l'effort de la maîtrise des risques liés au sourcing et à des chaînes d'approvisionnements internationales », insiste Olivier Bonneau, associé responsable des activités Supply Chain, Achats et Manufacturing pour la France au sein du cabinet Deloitte.

Sécurisation des opérations

La sécurisation des opérations demeure un enjeu pour 2024. Quel que soit le secteur industriel, les réseaux d'approvisionnement sont toujours très dépendants des zones géographiques sous tension géopolitique ou encore climatique. L'identification de l'écosystème de fournisseurs sur les rangs 2 à N est devenue une nécessité pour gérer les risques opérationnels et CSR par des plans d'actions prédéfinis. « A titre d'exemple, les récentes attaques des Houtis sur les transports de marchandises traversant le canal de Suez ou encore la sécheresse dans le canal du Panama ont rallongé les délais de transport et introduit des problématiques nouvelles pour les denrées périssables, ce qui a conduit les fonctions achats et les opérations à repenser les schémas logistiques », explique Olivier Bonneau. De son côté, Philippe Dulou associé EY Consulting sur les sujets achats, supplychain y voit également un sujet « toujours très important » mais « moins critique aujourd'hui, en partie car les organisations sont plus aguerries sur le sujet, avec aussi une détente des marchés côté fournisseurs ».

Gestion de la trésorerie et du cash

De même, le sujet de l'inflation semble s'éloigner. La raison ? « Les directions achats ont beaucoup challengé leurs fournisseurs et ont souvent beaucoup progressé dans la connaissance de la structure des coûts fournisseurs. Ceci, associé à une diminution progressive de la pression de l'inflation, rend le sujet plus simple à gérer aujourd'hui », avance Philippe Dulou d'EY. Un autre sujet en 2024 sera celui de la gestion de la trésorerie et du cash. « Il devrait y avoir une tension croissante sur les délais de paiement, qui doit être gérée dans une perspective plus large d'optimisation de toutes les dimensions du besoin en fonds de roulement, où les achats doivent collaborer avec la supply chain, la finance et le commerce », selon l'expert d'EY.

Enfin, la tendance de fond qui existe depuis plusieurs années sur le raccourcissement des supply chains sera toujours d'actualité. Le sourcing dans les BCC (Best Cost Countries) continue de se diversifier au-delà de l'Asie, avec des zones de sourcing plus proches du consommateur final.