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Services cloud : l'horizon inéluctable

Publié par MATHIEU NEU le | Mis à jour le

Pour les entreprises, la question n'est plus de savoir si oui ou non les services cloud feront partie de l'avenir, mais plutôt de définir le modèle dans lequel ceux-ci doivent s'inscrire. C'est ce qui ressort d'un livre blanc (*) récemment publié par l'EBG (Electronic Business Group).


Le cloud, plus pratique, moins cher se répand à grande vitesse dans les organisations. Rares sont les DSI pour lesquelles il ne se trouve pas au coeur des projets. "Les datacenters grossissent à un rythme de +30 % par an. On ne peut décemment pas demander aux directions générales d'augmenter d'autant les coûts chaque année", souligne Jacques Benoît Le Bris, responsable informatique du groupe Solvay. Le besoin de stocker et gérer un nombre croissant d'informations, conjugué à la nécessité de comprimer les dépenses, font la part belle aux solutions IaaS (Infrastructure as a service) et SaaS (Software as a service). "Dans les trois ans à venir, notre quantité de données à traiter sera multiplié par 50. Nos infrastructures peuvent-elles assumer cela dans des conditions acceptables ?", lance Pierre Niox-Château, CTO du groupe JC Decaux, au sein duquel la mutation s'annonce radicale, tout comme chez Solvay où "les services informatiques stockés en mode cloud atteindront 100 % d'ici 2 ans, contre 50 % à l'heure actuelle", confie Jacques Benoît Le Bris. Même son de cloche chez EDF, Air France et bien d'autres groupes.

A chacun son cloud

Le livre blanc que vient de publier l'EBG met en exergue la nécessité de s'interroger sur la configuration la plus adaptée à sa situation. De plus en plus d'entreprises sont séduites par les offres de cloud IaaS en raison d'avantages opérationnels indéniables. Plus besoin de salles blanches climatisées pour entreposer les rayonnages de serveurs. On utilise des machines virtuelles distantes, installées chez le prestataire. Ces offres dites publiques proposées par Microsoft Azure, OVH, Cloudwatt, ou encore Google Cloud Engine, connaissent le succès. Les DSI se trouvent débarrassés des problèmes de maintenance, de panne ou d'obsolescence qui deviennent uniquement l'affaire du prestataire.

Et lorsqu'il s'agit d'augmenter ses capacités disponibles, la simplicité est également au rendez-vous. "Auparavant, déployer une machine demandait 15 jours de travail et mobilisait des acheteurs, des installateurs, des experts systèmes... Lorsque les processus sont bien maîtrisés, il faut aujourd'hui quelques heures", souligne Pierre Niox-Château. A ces atouts s'ajoutent les économies réalisées, estimées à 15 % par serveur (coûts complets, hors logiciels). Jacques Benoît Le Bris appelle toutefois à la vigilance pour ce qui est des logiciels disponibles en réseau : "avec les fonctionnalités qu'on achète, celles qu'on n'achètent pas, la complexité survient rapidement, et avec elle des coûts cachés parfois plus importants qu'il n'y paraît."

Mais ces offres standardisées où rien n'est négociable ne plaisent pas à toutes les entreprises, comme celles qui ont eu l'habitude de confier leur système d'information en infogérance à des prestataires, dans le cadre d'une relation client-fournisseur. Les offres de cloud privé, qui sont des serveurs virtuels exécutés sur des serveurs physiques réservés à l'entreprise cliente, s'avèrent alors plus adaptées. Celles-ci inspirent aussi une plus grande confiance. Mais la sécurité doit-elle vraiment être le critère central pour guider les choix ? "Il ne faut pas oublier que les meilleurs spécialistes de la sécurité informatique ne travaillent pas dans les entreprises non technologiques. C'est pourquoi il vaut mieux faire confiance au volet sécurité d'une offre cloud", assure Jacques Benoît Le Bris. Quant aux grands groupes dont les activités sont sensibles, comme Air France ou EDF, ils optent plutôt pour la création d'un prestataire de cloud interne.

* "loud et nouveaux usages de l'IT- EBG, 2015.


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