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Vendre aux enchères sur internet pour optimiser son budget

Publié par Marie-Amélie Fenoll le - mis à jour à

Camionnettes, guirlandes lumineuses de Noël ou tondeuses à gazon, … autant de matériels que les collectivités peuvent désormais vendre aux enchères sur des plates-formes internet pour optimiser leur budget. Eclairage sur cette nouvelle tendance.

Donner une seconde vie à son matériel d’occasion et optimiser son budget dans une démarche de développement durable. Tels sont les arguments de choc mis en avant par les nouvelles plates-formes de ventes aux enchères de matériel d’occasion par et pour les collectivités. Aujourd’hui, ces plates-formes de vente aux enchères de type e-bay comme webencheres.com ou agorastore.fr proposent aux collectivités de revendre leurs équipements inutilisés au plus offrant. « La plupart des collectivités stockent leur matériel mais cela engendre des coûts, d'autres le jette mais cela pollue, tandis que certaines mairies le donne à des associations. Enfin, certaines collectivités passent par un commissaire priseur avec des taux de commission élevés et des prix de ventes inférieurs à ce que l'on peut réaliser sur internet », explique David Riahipdgd’agorastore.

Ainsi, à titre d’exemple, une camionnette Citroën C15 sera mise aux enchères à un prix de départ de 1000 € par la mairie de Plougasnou (29) et une armature en acier pour podium à 15 000 € par la mairie de Sallaumines (62). Economiques et écologiques, ces plates-formes sont égalementouvertesaucitoyen lambda qui peut y acquérirdu matériel d'occasion. Ainsi, les acheteurs sont autant des collectivités que des particuliers. De plus, Internet augmente le potentiel d’acheteurs à l’échelle nationale, voire internationale. Si les avantages de ces plates-formes sont nombreux, « pour certains stocks, il est plus sécurisant pour l’acheteur de passer par un intermédiaire, en l’occurrence un commissaire-priseur. Surtout quand il s’agit de matériel qui peut présenter un risque. La présence d’un commissaire-priseur permet de mieux se protéger contre certains abus et d’avoir davantage de garanties comme les assurances », explique de son côté Hervé Chayette, commissaire-priseur et président du syndicat national des maisons de ventes volontaires (Symev).

Agorastorea été créée en 2005, « par un acheteur de la ville de Lyon qui avait trop de stock à gérer », détailleDavid Riahi. Ainsi, en 2010, un volume de ventes de plus d’un million d’euros a été réalisé via sur le site agorastoreparplus de 15 000 enchérisseurs et près de 70 collectivités partenaires. De son côté, le site webencheres,conçu par Thierry le Scao, gérant de la société Gesland production, travaille avec des villes comme Douai, Châtellerault, Le Mans, et Saint Thégonnecet est en contact avec une cinquantaine de collectivités. Sur ces sites, on s’inscrit gratuitement d’un simple clic. Les sites proposent alors aux villes de leur créer une page personnalisée en respectant leur charte graphique. A charge ensuite aux collectivités de remplir des fiches produits. Un lien renvoitdu siteagorastorevers le site de la collectivité et vice-versa.

Au final, chaque collectivité dresse ses conditions générales de vente. Et ces sites de ventes aux enchères se rémunèrent suivant un taux de courtage déterminé en fonction du volume des ventes. « Notre offre diffère d'une plateforme de ventes aux enchères traditionnelle de type Ebaycar nousproposons une gamme de services d'accompagnement à la vente comme la formation à l'outil, un conseiller unique, l’aide à l'inventaire ou à la planification de la vente », tient à préciser le directeur adjoint d’agorastore. Réaliser l’inventaire et organiser une telle vente au sein de sa collectivité nécessitent une communication accrue entre la direction achats et les services techniques. En effet, ce sont ces derniers qui sont chargés de gérer les stocks d’équipements et souvent de rédiger les fiches produits à destination des sites de vente aux enchères. [cf. encadré témoignage].

La problématique de la gestion des stocks pour les petites collectivités a notamment conduit Sepra environnement à créerle site internet mairies-prets-echanges.fr. Cette plate-forme est dédiée aux collectivités qui souhaitent vendre, échanger, ou donner du matériel public. Elle a été lancée en octobre 2010 à l’occasion du salon des maires. Une sorte de « vide-grenier des collectivités », selon les mots de son fondateur Aymar de Seroux. « Les collectivités locales ont toutes dans leurs entrepôts des équipements inutilisés comme par exemple des décorations de Noël dont le thème change chaque année. , De petites mairies, par exemple, seraient prêtes à intéressées de s’échanger dess équipements dans lesquels elles ne peuvent plus investir faute de moyens », explique Daniel Sennepin, ancien directeur achats de la ville de Moulins (Allier – 03) à l’origine du projet avec Aymar deSeroux de Sepra Environnement. Concrètement, les mairies souscrivent à un abonnement annuel, en fonction de leur nombre d’habitants, variant entre 100 euros HTpour 3000 habitants à 900 euros HT pour plus de 100000 habitants. En contrepartie, les mairies reçoivent un contrat d’adhésion pour une durée de deux ans. Les deux collectivités s’engagent alors à respecter une convention, rédigée par Sepra environnement, qui précise les modalités d’échange, de prêt, de don ou de vente.

Le site web devrait également permettre de faire des dons d’équipements inutilisés à des pays en voie de développement.Si la demande est bien réelle et l’initiative louée par les collectivités, le site ne comptabilise aujourd’hui, que 17 ou 18 inscrits et majoritairement des demandes. Alors, manque de visibilité du site, cotisation trop élevée ? Face à ce constat, Aymar de Seroux de SepraEnvironnement doute de la pérennité du projet et donne rendez-vous aux acteurs publics au prochain salon des maires en novembre.


Encadré

Saint-Germain-en- Laye dans les Yvelines (78)

« Faire adhérer les services techniques au projet »

Depuis son inscription en juillet 2010, la ville de Saint-Germain-en-Laye a réalisé 4 ventes via la plate-forme de vente aux enchères agorastore.fr. « L’idée de départ était de donner un second souffle à notre matériel et d’éviter de payer des transporteurs pour s’en débarrasser. Sans compter les inconvénients en termes de développement durable», explique Frédéric Magnan, directeur de la commande publique de la ville de Saint-Germain-en-Laye.Parmi les critères du cahier des charges qu’il jugeait comme incontournablesfiguraient la clarté du site internet, l’existence de fiches produits, ou encore un espace de stockage important pour les photos et vidéos. « Agorastore propose un « officiel des ventes », soit une liste des meilleurs produits pour donner plus de visibilité aux enchères en cours», détaille le directeur de la commande publique. Au final, cela permet un gain de temps et évite le processus lourd d’une mise aux enchères sur site. « Nous engendrons des recettes pour la collectivité que nous pouvons réinvestir ailleurs et cela diminue les coûts de stockage et de maintenance du matériel inutilisé », affirme Frédéric Magnan. Ici, les enchérisseurs sont issus de la France entière et même au-delà. « Nous avons récemment mis en vente un bus dont l’enchère a été remporté par une association polonaise », s’amuse Frédéric Magnan. Quelle est la clé de la réussite d’un tel projet ? « Nous devons obtenir l’adhésion des différents services techniques pour que cela fonctionne. Car cela suppose pour eux un certain nombre de contraintes. Ils remplissent les fiches produits et organisent des journées portes ouvertes pour montrer le matériel », conclut le directeur de la commande publique.