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Travel management - Vers une culture de la protection tous risques

Publié par Mathieu Neu le - mis à jour à

Comment assurer au mieux son organisation, ses collaborateurs lors des déplacements professionnels ? Au-delà de l'aspect contractuel, la politique d'entreprise et les pratiques qui englobent le contexte des voyages d'affaires sont la clé de voûte des garanties de sécurité.


Devoir de vigilance, devoir d'informations, sécurité des salariés, assistance... Les obligations des entreprises dans le cadre des déplacements professionnels sont légion. Longtemps négligées ou méconnues, les missions imputables aux employeurs se retrouvent sur le devant de la scène, à la faveur de la crise sanitaire du Covid-19 qui marque un tournant dans l'histoire du voyage d'affaires. "Au-delà de l'importance éthique et morale, les risques juridiques sont loin d'être anodins. Les entreprises doivent pouvoir prouver qu'elles ont mis en place les procédures nécessaires lorsque les collaborateurs voyagent pour se prémunir de certains cas de figure comme des homicides, des épidémies. Jusqu'ici, on constatait de vraies carences sur ce plan", indique Cédric Lefort, senior director solutions consulting au sein de l'agence BCD Travel .

Les offres d'assurance et d'assistance jouent bien sûr un rôle clé dans ce domaine. Mais au-delà des conditions contractuelles, il s'agit pour être pleinement constructif d'intégrer celles-ci dans une approche globale. "À la différence d'acteurs de l'assistance, nous sommes intégrés dans une démarche ayant de multiples facettes, avec une solution packagée pour les managers. Par le passé, l'assistance consistait à évacuer la personne. Aujourd'hui, les initiatives sont bien plus centrées sur l'information, la prévention. 80 % des appels et demandes au sein de notre organisation concernent des questions très pratiques, comme les lieux où trouver des médicaments", explique Christophe Suptil, directeur général chargé de la stratégie de sûreté chez International SOS.

Le volet préventif est important. On estime globalement que chaque euro investi sur ce plan se traduit par 2,20 euros récupérés. "Un retour sur investissement longtemps sous-estimé", ajoute-t-il. International SOS réalise 20 à 30 évacuations par jour. Les managers peuvent joindre leurs interlocuteurs 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Ils bénéficient d'informations relatives au risque en temps réel, de façon personnalisable, et pouvant porter sur des territoires très spécifiques.

Responsabilité élargie

La sécurité est au coeur des engagements pris par l'entreprise à l'égard de ses salariés. Elle a bien sûr des responsabilités en termes de droit du travail, mais aussi sur un plan pénal, y compris lorsque les collaborateurs en déplacement ne sont pas en activité de travail sur le lieu de destination, comme le soir ou la nuit. La Justice a rendu des conclusions marquantes dans ce domaine, à l'image de l'arrêt de la Cour de cassation en 2011 suite à l'affaire d'une salariée agressée lors d'un voyage d'affaires en Côte d'Ivoire. L'employeur a été condamné car la Cour a estimé qu'en dépit des alertes répétées relatives à l'insécurité locale de la part de la personne, celui-ci n'avait pas pris de mesures suffisantes pour éviter les faits. L'attentat de Karachi, qui a causé la mort de 11 professionnels français en déplacement en 2002, est un autre exemple : les manquements à l'origine de la condamnation de l'employeur portaient aussi bien sur l'absence de protections que sur l'absence d'informations adressées aux collaborateurs.

"A minima, trois notions sont absolument essentielles pour pouvoir montrer patte blanche à l'égard des autorités : être doté d'une politique sûreté à l'international, disposer d'une structure permettant de vérifier que les précautions peuvent être assurées en toute situation, disposer d'un contrat d'assistance pour l'accompagnement dans ses actions et ses décisions", précise Christophe Suptil.

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