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(Tribune) Risques d'image, risques économiques : les achats responsables mais pas coupables?

Publié par Par Franck Le Tendre, directeur général de SynerTrade le - mis à jour à

L'actualité de ces dernières années est émaillée de scandales qui mettent à mal l'image de grands groupes. Quelles sont les responsabilités réelles des directions achats dans ces scandales qui non entachent la réputation des entreprises, mais peuvent également mettre à mal leur business model.


Agroalimentaire, électronique, textile, automobile, aucun secteur ne semble épargné par la menace d'un scandale jetant l'opprobre sur l'ensemble d'une filière et sur les processus de traçabilité existants. Ce risque fournisseur questionne bel et bien la responsabilité de la chaîne d'approvisionnement.

Le consommateur final demande aujourd'hui fort logiquement plus de transparence et de visibilité sur les produits, voire d'éthique. Une bonne chose certes, mais cela empêchera-t-il à l'avenir de revivre une affaire telle que le "horsegate" des lasagnes Findus, des boulettes Ikea, des crocodiles d'Hermès ou des moutons de Patagonia ? Rien n'est moins sûr.

Le risque fournisseur, une appellation aux multiples facettes

Revenons d'abord à la définition même du risque fournisseur. Celui-ci revêt plusieurs dimensions. Du point de vue des achats, celui-ci est d'ordre financier (stabilité financière du fournisseur, risque de ne plus être approvisionné...). Du point de vue d'un service qualité, le risque fournisseur devient orienté produit. La collaboration entre les deux départements apparaît donc comme essentielle à la gestion d'un fournisseur dans son ensemble, à la fois au niveau de son entité légale et de ses lignes de produits.

La réflexion concernant la gestion du risque fournisseur et de la mise en place d'une stratégie de traçabilité efficace passe surtout par l'intégration de l'ensemble de la chaîne amont. Avoir une vision claire des risques encourus avec ses fournisseurs de rang 1 est une bonne chose, mais si ces derniers ont eux-mêmes des soucis plus en amont sans que les entreprises n'y prêtent attention, comment pouvoir prétendre à une traçabilité exemplaire ?

L'affaire Findus/Spanghero avait d'ailleurs bien mis en lumière cet aspect : les entreprises se doivent de disposer d'un outil de contrôle de toute la "supply chain", si elles veulent s'approcher du risque zéro à tous les niveaux de la production. Gérer son risque fournisseur ne se limite pas à instaurer une traçabilité optimale uniquement avec les fournisseurs stratégiques.

La traçabilité, à la fois matérielle et logicielle, se doit d'être prise en compte à toutes les étapes de la chaîne logistique de la transformation d'un produit ou d'un service, dans le secteur agroalimentaire évidemment mais pas seulement. Celle-ci se doit aussi d'adopter les bons indicateurs, des éléments dont les entreprises sont loin de disposer à l'heure actuelle au vu de leur maturité sur le sujet. Plus une entreprise est capable d'obtenir des détails sur les différents événements de la vie d'un produit avant qu'il n'arrive dans ses entrepôts, plus le risque de couac et/ou de fraude sera limité.

Lire la suite en page 2 : "Traçabilité exemplaire ne signifie pas risque zéro" et "Des niveaux de maturité très différents selon les secteurs"