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Des stratégies d'approvisionnement de plus en plus diversifiées, au détriment de la Chine

Publié par la rédaction le - mis à jour à

Le baromètre QIMA livre des résultats inquiétants concernant la conformité des produits. La Chine affiche, par exemple, des résultats en nette détérioration: 25% des productions inspectées étant rejetées pour des niveaux de qualité non acceptables, tous secteurs confondus.


La diversification des sources d'approvisionnement est en marche : tel est le premier enseignement d'une étude sur les stratégies d'approvisionnement des grandes entreprises mondiales menée par QIMA, société de contrôle qualité. "La guerre commerciale produit ses effets sur les grands groupes", analysent les rapporteurs de l'étude qui pointent donc une "tendance à la diversification géographique de la part de tous les grands groupes, plus soucieux que jamais des questions de conformité".

Si QIMA constate une demande chinoise toujours forte s'agissant des inspections sur site (+8,5% en 2018), elle constate aussi que les entreprises mondiales ont tendance à se tourner vers d'autres pays fournisseurs (Vietnam, Indonésie, Turquie, Cambodge ...). Ainsi, 30% des entreprises interrogées annoncent avoir pre?vu de déplacer leurs sources d'approvisionnement de la Chine vers d'autres pays, tandis que 75% d'entre elles ont déjà mis en place une stratégie de "sourcing" multi-pays. Le rapport met en exergue des hausses très importantes de demandes de contrôle qualité dans des pays comme l'Indonésie ou le Cambodge (+50% par rapport a` 2017) qui semblent confirmer cette tendance à la diversification.

"Dans un contexte tendu de guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine, les grandes marques et importateurs prennent les devants afin de réduire les risques de pertes de marge liées aux hausses des tarifs douaniers", commente Sébastien Breteau, président et fondateur de QIMA. "Si la Chine reste un fournisseur clef pour les entreprises mondiales du fait de la solidité de ses infrastructures, ces dernières n'hésitent plus à s'approvisionner auprès d'autres marchés asiatiques ou plus proches de leur siège, comme au Maghreb pour les marques européennes ou au Mexique et en Amérique centrale pour les Etats-Unis. Ce mouvement a toutes les chances de perdurer en 2019, et d'affecter à terme l'économie chinoise."

Conformité des produits

Le baromètre livre des résultats inquiétants concernant la conformité des produits. La Chine affiche, par exemple, des résultats en nette détérioration: 25% des productions inspectées étant rejetées pour des niveaux de qualité non acceptables, tous secteurs confondus, soit une hausse de 16% par rapport à 2017. Le Cambodge et la Turquie sont aussi de mauvais élèves en la matière, avec des taux de conformité en baisse d'environ 30%. Dans ce contexte difficile, le secteur textile affiche des progrès sensibles, avec une baisse globale de 18,5% du nombre de produits défaillants (tous pays confondus) par rapport a` 2017.

Ces bons résultats sont la conséquence probable d'une amélioration de l'éthique des chaînes d'approvisionnement au cours des deux dernières années. "Dans un environnement économique du retail compliqué, où les grands groupes font pression sur les prix auprès de leurs fournisseurs, un impact négatif sur la qualité est à redouter", indique Sébastien Breteau. "Parallèlement, nous observons une corrélation positive entre les résultats de conformité qualité et le score éthique calculé pour chaque site. Nous remarquons que les usines qui investissent dans de meilleures conditions de travail pour leurs salariés, parfois sous la pression générale des grandes marques et des consommateurs, comme c'est le cas du textile, augmentent leur niveau de qualité !"

Violations e?thiques majeures

Le baromètre QIMA permet chaque année de mesurer les niveaux de non-conformité constatés lors des opérations d'audits d'usines. Il attribue également un score éthique à chaque site audité sur une échelle de 1 a` 10 à partir des critères suivants : pratiques de travail et conditions (volume horaire, salaires, avantages sociaux), âge des travailleurs (travail des enfants), gestion des déchets, hygiène, sécurité et santé.

Si le score éthique moyen est en augmentation de 4,4% par rapport a` 2017, ce résultat est un trompe-l'oeil guidé par la Chine (qui affiche des résultats en nette progression) et cache un vrai déficit : beaucoup des nouveaux marchés vers lesquels les grands groupes se tournent pour produire en dehors de la Chine, obtiennent de très mauvais résultats en matière d ?éthique. Le Vietnam, l'Indonésie et la Turquie voient leur score moyen par usine auditée en baisse respectivement de 5,1%, 3,2% et 3,1% et montrent le chemin restant à parcourir pour faire de ces fournisseurs régionaux des concurrents crédibles sur ces questions.

Au total, 24% des sites audités en 2018 présentent des violations éthiques majeures. "Les champs d'amélioration en matière de chaînes d'approvisionnement éthiques et responsables sont encore considérables", commente Sébastien Breteau. "Partout où nous intervenons, les problèmes de gestion des déchets et les conditions horaires des travailleurs sont par exemple particulièrement saillants. La Chine a fait des efforts en la matière, comme le montre notre baromètre tandis que les nouveaux marchés qui peuvent profiter de la récente guerre économique Chine/Etats-Unis devront rapidement s'adapter, alors que les consommateurs finaux sont de plus en plus demandeurs de garanties en la matière."

* Etude trimestrielle, publiée depuis 2012 par QIMA (anciennement AsiaInspection), société de contrôle qualité, présente dans 85 pays dans le monde. L'étude est réalisée à partir des centaines de milliers d'audits, contrôles et inspections opérés chaque année par QIMA dans les usines du monde entier, ainsi qu'au travers d'entretiens menés auprès de certains de ses 6000 clients.

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