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(Tribune) La rupture entre travail et lieu de travail, accentuée par le développement des objets connectés

Publié par Par Gilbert Blaise, président de l'Arseg le - mis à jour à

Dans 10, 15 ou 20 ans, les surfaces occupées par les grands sièges sociaux diminueront et 80% des technologies qui seront utilisées n'existent pas encore. Le poste même de directeur de l'environnement de travail se verra impacté et pourrait se transformer en "workspace manager".

Fin 2013, une enquête de l'Arseg révélait que 68% des directeurs de l'environnement de travail plaçaient les modes d'organisation du travail au coeur de leur stratégie, loin devant les conditions économiques, citées par 42% d'entre eux.

Le développement de l'économie numérique, de la mondialisation et les évolutions technologiques entraînent une véritable transformation de l'organisation même des entreprises et de leur façon de travailler. Bureau partagé, tiers lieux, travail collaboratif, nomadisme, etc., les entreprises cherchent aujourd'hui à gagner des mètres carrés en profitant de l'adaptation nécessaire de leurs environnements de travail à l'économie de la connaissance. Ce changement d'espaces de travail s'accompagne d'un changement de culture. Il s'agit aujourd'hui d'accompagner les salariés dans cette évolution, d'éviter les ruptures technologiques.

Des espaces aménagés selon les usages

Les espaces de travail sont dorénavant alloués à des usages spécifiques : ils peuvent être ouverts pour travailler ensemble, fermés pour les réunions, isolés pour la réflexion, etc., autant de critères qui doivent être pensés en amont (postes mutualisés, taux de cloisonnement visé, salariés en télétravail, etc.). D'autant plus que les bureaux sont aujourd'hui une vitrine, des produits mais également des valeurs et de la culture des entreprises. C'est leur signature, essentielle pour attirer et retenir les talents.

La technologie, au coeur de ces aménagements

La dimension technologique est maintenant au coeur des aménagements des espaces de travail. Qu'il s'agisse de travail collaboratif, de mobilité, de bâtiment connecté, à énergie positive, etc., on ne peut plus penser les bureaux sans la dimension technologique. Les nouvelles technologies permettent le développement du télétravail, des tiers lieux, des espaces de coworking, bref des nouveaux modes de travail. La rupture entre travail et lieu de travail sera encore accentuée par le développement des objets connectés et du bureau embarqué.

Dans 10, 15 ou 20 ans, les surfaces occupées par les grands sièges sociaux diminueront et 80% des technologies qui seront utilisées n'existent pas encore. Certaines zones urbaines seront spécialisées dans les bureaux comme cela existe aujourd'hui près des aéroports avec les grands ensembles logistiques.

Les espaces de travail seront beaucoup plus variés et leur utilisation beaucoup plus souple : les bureaux seront loués à l'usage, en fonction des besoins du moment, dans le cadre de contrats de location très souples, sur le modèle des Autolib.

Le poste même de directeur de l'environnement de travail se verra impacté et pourrait se transformer en "workspace manager" chargé de gérer au jour le jour le besoin d'espaces de travail, voir en "happiness manager" pour concilier leur double casquette de gestionnaire d'espaces et de services. Avec toujours une mission de garant des bonnes conditions matérielles de travail, capable d'analyser et d'anticiper les besoins de son entreprise et de ses salariés !

Par Gilbert Blaise, président de l'Arseg


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