Souveraineté, climat, IA : les priorités du CNA pour transformer les achats
Publié par Geoffroy Framery le | Mis à jour le
Reconduit à la présidence du Conseil national des achats, Jean-Luc Baras entame un troisième mandat sous le signe de l'action collective, avec une ambition réaffirmé, celle de placer les acheteurs au coeur de la reconquête industrielle et de la transition environnemntale environnementale. Rencontre à l'occasion de l'Université des achats.
« Il faut que l'Europe retrouve de la liberté dans sa capacité à innover ». Jean-Luc Baras ne mâche pas ses mots. Réélu à la tête du CNA, le président entend faire de cette nouvelle mandature un levier pour accélérer la montée en puissance de la fonction achats dans les transformations économiques à l'oeuvre. Souveraineté, sécurité des approvisionnements, décarbonation... Les défis sont nombreux, et les acheteurs, plus que jamais, en première ligne.
Une souveraineté industrielle à reconquérir
C'est la souveraineté qui s'impose comme thématique centrale des Universités des Achats 2024. Un choix assumé. « Sans maîtrise de nos chaînes de valeur, il n'y a ni innovation pérenne, ni transition écologique crédible », martèle Jean-Luc Baras. Pour le président du CNA, les acheteurs doivent disposer d'outils, de convictions et d'exemples concrets pour intégrer ces enjeux dans leurs pratiques. Et le CNA entend jouer plusieurs rôles au premier rang desquels, ceux de fédérer, structurer et diffuser cette intelligence collective au service de la montée en gamme de la fonction achats.
Au cours de cette matinale, Jean-Luc Baras retient plusieurs exemples marquants dans la commande publique et la réorganisation de certaines filières. Ce dernier cite le projet Rail vert de la SNCF, qui conjugue recyclage des matériaux, souveraineté industrielle et économie circulaire mais également le rôle qu'a joué la SNCF dans la dynamisation de la filière lin pour les vêtements de travail. « C'est en réancrant les filières sur le territoire, qu'on réindustrialise intelligemment », se réjouit-il.
Un métier en transformation
Interrogé sur l'évolution des compétences, Jean-Luc Baras identifie deux axes structurants avec d'une part la transformation numérique, qui implique un accompagnement renforcé, et l'émergence de nouveaux métiers. D'autre part, si l'IA promet de soulager certaines tâches, elle ne remplace pas les qualités humaines essentielles du métier selon le président du CNA qui liste sur le sujet le leadership, la capacité d'écoute ou encore la négociation en intelligence collective. « L'acheteur doit rester un animateur, un facilitateur, un transformateur », met en perspective le président du CNA.
Cette matinale des Universités des achats fut aussi l'occasion de souffler les 80 bougies de l'association. Et à cette occasion, Jean-Luc Baras rappelle que l'organisation s'adresse aussi bien aux décideurs achats du privé qu'aux acteurs de la sphère publique, avant d'insister sur la nécessité pour la communauté achats de s'impliquer dans les cercles de réflexion que propose le CNA. Publications, événements, groupes de travail... La mission du CNA reste la même depuis 1944. Faire progresser la fonction achats dans toutes ses dimensions et valoriser son rôle d'autant plus lorsque la conjoncture n'est pas au beau fixe.