Comment faire cranter ses projets IA dans et en dehors des achats
Publié par Geoffroy Framery le - mis à jour à
Matthieu Magné, directeur général de By.O Group, à l'occasion des Universités des achats 2025 nous livre les enseignements clés de la deuxième phase du think tank IA & Achats, coanimé avec plusieurs grands groupes. Des enseignements qui mettent en exergue des tendances franches avec d'une part, un engagement nécessaire et immédiat des directions achats, sans attendre la maturité complète des outils, et d'autre part, une impérieuse vision transversale de cette technologie disruptive.
Le 6 juin dernier, By.O Group restituait les conclusions de la deuxième phase de son initiative consacrée à l'intelligence artificielle dans les achats. Un travail mené en partenariat avec une quinzaine de grands groupes, au sein d'un think tank lancé il y a deux ans. Pour Matthieu Magné, DG de By.O Group interviewé dans le cadre de la matinale des Universités des achats organisées par le CNA, l'IA représente moins une promesse lointaine qu'un levier de transformation immédiate.
La première phase de cette initiative avait permis de définir des cas d'usage concrets, dont le développement d'un agent conversationnel dédié aux achats. Le second cycle, restitué début juin, a élargi le champ des réflexions avec l'évaluation de la maturité des solutions (des SI achats aux IA génératives) et des projections prospectivistes sur les bouleversements à venir pour les acheteurs.
Vers une refonte des pratiques et des rôles
Selon Matthieu Magné, l'un des constats majeurs de cette "année 2" est que l'IA, en s'intégrant dans les processus achats, redéfinit le rôle même de l'acheteur. "L'IA va transformer le métier par les nouvelles capacités qu'elle offre. Mais elle va aussi transformer l'entreprise dans son ensemble, et donc impacter les achats par effet de structure", remarque le DG de By.O Group
Autrement dit, il ne s'agit pas uniquement d'outiller les acheteurs, mais d'anticiper les mutations organisationnelles induites par la généralisation de l'IA dans l'entreprise. Cette approche systémique implique de sortir d'une logique en silos selon Matthieu Magné qui insiste sur le fait de " lier les achats aux autres fonctions, penser de manière transverse, et surtout élargir la réflexion autour de la donnée".
Investir pour ne pas subir
À l'heure où la plupart des directions achats testent encore prudemment les cas d'usage de l'IA, Mathieu Manier appelle à un sursaut stratégique. Deux messages forts émergent de ses travaux. D'une part, replacer l'humain au coeur de la transformation : "L'IA doit être faite par les acheteurs, pour les acheteurs". D'autre part, s'engager dans une logique d'investissement, sans quoi la fonction risque de perdre en souveraineté sur ses outils : "Si les directions achats sous-investissent, elles seront esclaves des solutions qui leur seront proposées".
Ce plaidoyer pour une IA maîtrisée, incarnée et proactive rejoint d'autres appels à la responsabilisation technologique lancés ces derniers mois dans la communauté achats. Une chose est sûre : la décennie 2020 ne sera pas seulement celle de la digitalisation des achats, mais de leur recomposition par l'intelligence artificielle.
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