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"Nous allons dans le sens de l'histoire" - Abel Mercier, directeur délégué aux achats - Horizon

Publié par Aude Guesnon le | Mis à jour le
'Nous allons dans le sens de l'histoire' - Abel Mercier, directeur délégué aux achats - Horizon
© ® 2006 Fotos von Fotostudio Pfluegl

La centrale d'achats Horizon lance sa première filière agricole d'approvisionnement avec les oeufs de plein air. Comment s'est concrétisé ce projet au niveau des achats? Quel sourcing? Quels contrats ? Rencontre avec Abel Mercier, directeur délégué aux achats de la structure Horizon France.

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Début novembre, la centrale de négociation Horizon (portée en France par Auchan Retail, groupe Casino, Metro et Schiever), annonçait lancer la première filière agricole française d'approvisionnement spécifique qui portera sur des oeufs de plein air. Oeufs produits dans des élevages où les poules sont nourries avec des céréales 100% d'origine française et sans OGM et ne reçoivent aucun traitement antibiotique. En outre, les emballages sont en matériaux recyclés et recyclables, biodégradables, conçus et fabriqués en France.

Comment s'est concrétisé ce projet au niveau des achats? Quel sourcing? Quels contrats ? Rencontre avec Abel Mercier, directeur délégué aux achats de la structure Horizon.

Quel est le principe de ces filières et comment est né ce projet?

Abel Mercier

L'objectif d'Horizon est de renouveler les pratiques commerciales entre distributeurs et industriels et de développer des négociations de type collaboratif, équilibré et innovant au bénéfice de tous, consommateurs, agriculteurs, industriels et distributeurs. La mise en place de filières innovantes incluant le monde agricole répond à ces enjeux ainsi qu'à la demande des consommateurs qui sont de plus en plus sensibles à la qualité de ce qu'ils mangent mais aussi à l'impact environnemental et social de leur consommation. Ils sont prêts à payer un peu plus cher des produits qui correspondent à leurs attentes.

Le principe est donc de mettre en place, en co-construction avec les acteurs de la chaîne, sur des produits agricoles bruts, des filières qui apportent de la visibilité aux industriels et une juste rémunération de tous les acteurs. Et de proposer des produits qui sont en adéquation avec la demande.

Pourquoi avoir débuté ces filières d'approvisionnement spécifique avec les oeufs de plein air ?

Parce que les oeufs, qui sont un produit agricole brut, représentent un marché significatif. Et parce que l'opportunité s'est présentée. Dans le cadre de notre projet de création de filières, nous avons rencontré plusieurs industriels susceptibles de travailler avec nous et nous avons notamment eu des échanges très constructifs avec l'un d'eux, qui nous a permis d'avancer rapidement sur le sujet des oeufs. Nous avons identifié avec lui des éleveurs et des usines qui produisent des aliments pour les poules qui correspondaient à ce que nous recherchions. Les choses sont alors allées très vite.

Les premiers oeufs de cette filière seront en magasin en avril 2019. C'est un produit qui n'existe pas. Il y a des produits concurrents qui ont certaines des caractéristiques que nous proposons mais aucun produit ne propose toutes les caractéristiques en même temps.

Comment avez-vous sourcés vos partenaires et quel accueil ont-il réservé à votre démarche?

Nous avons échangé avec plusieurs industriels. Le sourcing des éleveurs, nous l'avons fait ensemble et nous en avons retenu quatre, ainsi que pour le sourcing des usines produisant des aliments pour les poules - là aussi, nous en avons retenu quatre. Et nous avons un fournisseur pour les packagings.

Nos interlocuteurs étaient tous très intéressés par notre démarche, - ce n'est pas un fonctionnement classique dans la relation habituelle distributeurs/ industriels- mais ils ne pensaient pas que nous allions le faire et aussi vite. Nous avons appuyé très vite sur le bouton et ils en ont tous été très surpris.

En ce qui concerne l'industriel et le fournisseur de packaging, vous êtes donc en mono-sourcing. Pourquoi prenez-vous ce risque?

Pour des raisons de traçabilité, il faut que la chaîne soit courte et facilement maîtrisable. Nous avons échangé sur les problématiques des volumes et ils nous ont rassurés sur leur capacité à tenir la production. Les volumes annoncés sont sécurisés, et nous sommes sur une fourchette basse pour ne pas avoir de problème. Nous sommes dans une relation de confiance. Nous avons par ailleurs pris un engagement de volumes sur 3 ans, ce qui donne une bonne visibilité à l'ensemble des intervenants de la chaine d'approvisionnement. Nous avons convenu de nous parler en cas de difficulté. Et nous avons prévu, de toute façon, des marges de manoeuvre pour sécuriser l'ensemble de la chaîne.

Justement, quels dispositifs de contrôle mettez-vous en place?

Nous avons des dispositifs de contrôle rigoureux et partagés qui nous garantirons que le cahier des charges sera respecté. Les contrôles, périodiques, seront assurés par des organismes indépendants. En outre, les directions qualité des différents groupes sont fortement impliquées dans ce projet.

Lire la suite en page 2: Les volumes sur lesquels la centrale s'est engagée, le contrat, le prix d'achats, etc...


 
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