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Gratuité des autoroutes le week-end : une solution "difficilement envisageable" ?

Publié par Floriane Salgues le - mis à jour à

La ministre de l'Écologie Ségolène Royal souhaite une baisse de 10% des tarifs autoroutiers et une gratuité le week-end. Objectif : compenser la fin de l'écotaxe sur les poids lourds. Matignon juge la proposition "difficilement envisageable".

Les autoroutes gratuites le week-end ? Ségolène Royal a frappé fort ce mardi en proposant, face aux bénéfices records des sociétés autoroutières, une baisse de 10 % des tarifs autoroutes et la gratuité le week-end. "Il y a 20% de tarif en trop, puisque quand une autoroute fait payer 100 euros, il y a 20 euros de trop qui sont empochés. Ce que je souhaite, c'est qu'il y ait une baisse des tarifs autoroutes de 10%, avec une gratuité par exemple le week-end (...), a déclaré la ministre de l'Écologie sur RTL.

Quant aux 10% restants, Ségolène Royal veut qu'ils viennent "financer le fonds d'investissement sur les infrastructures". En jeu : compenser le manque à gagner de la suspension, sine die, du dispositif d'écotaxe poids lourds. Mais la politique exclut d'instaurer une taxe qui pourrait être compensée par les sociétés autoroutières -dont les contrats de concession permettent de réclamer des contreparties financières- par des hausses de tarifs de péage. "Il ne s'agit pas de créer une taxe. Puisque si je fais une taxe, elles vont en effet répercuter. Ça suffit. Les discussions vont commencer pour les mettre devant leur responsabilité", a encore indiqué la ministre, alors que des négociations sont à venir entre les sociétés autoroutières et le ministère des Transports à Bercy.

Matignon a immédiatement réagi à la proposition de Ségolène Royal d'instaurer la gratuité du réseau le week-end, jugeant la mesure "difficilement envisageable". Le Premier ministre souhaite ainsi un accord "profitable à tous" dans "les prochaines semaines" sur les contrats d'exploitation des autoroutes.

"Il faut bâtir un partenariat gagnant-gagnant entre l'État (et) les sociétés concessionnaires des autoroutes", a expliqué Manuel Valls, après une réunion de quatre-vingt dix minutes avec les sociétés concernées. Si elles n'obtiennent pas de compensations en échange de la ponction de leurs profits, Vinci, Eiffage APRR, Sanef et Asfa menacent de ne pas appliquer le plan de relance des autoroutes signé avec l'État en septembre 2013.