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Sous-traitance : vers une aggravation des retards de paiement

Publié par Marie-Amélie Fenoll le - mis à jour à
Sous-traitance : vers une aggravation des retards de paiement

Comme ailleurs, les délais de paiement dans la sous-traitance affichent une nouvelle dégradation après les bénéfices de la loi LME. Aujourd'hui, les retards de paiement sont en moyenne de 45 jours comme le révèle une enquête menée par 3 entités représentatives.

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"La sous-traitance est un vrai sujet qui n'est pas traité! Car dans l'esprit des décideurs, la sous-traitance se résumé aux artisans, aux sociétés de services, ou à la distribution agro-alimentaire, ...", explique Simon Philibert, directeur des affaires économiques et de la compétitivité à la Fédération de la Plasturgie et des Composites.

Alors pour faire le point sur les délais de paiement dans le domaine de la sous-traitance, la Fédération des industries électriques, électroniques et de communication (FIEEC) , la Fédération de la Plasturgie et des Composites et la Fédération des industries mécaniques (FIM) se sont associées pour la première fois, pour éditer une enquête conjointe sur le sujet : "Amélioration des délais de paiement : réalité ou utopie?"*

Le délai prévu par les conditions générales de vente (CGV) est en majorité de 45 jours (pour 40% des répondants). Mais de 30 jours pour 37% d'entre eux. Or, le délai de paiement moyen en France en 2014 est de 58 jours. Et 34,2% payent dans un délai supérieur à 60 jours. Un délai de paiement moyen qui s'élève à plus de 60 jours pour 43,8% des sondés dans le cadre des marchés publics.

Au final, si 62% envisagent une stabilisation des délais de paiement dans les mois qui viennent. Ils sont 31% à envisager une dégradation.

Essoufflement des bénéfices de la loi LME

"La loi LME a eu un effet positif pendant 2 à 3 ans puis les mauvaises pratiques achats ont repris dès 2014", explique Simon Philibert, directeur des affaires économiques et de la compétitivité à la Fédération de la Plasturgie et des Composites. En effet, depuis la mise en place de la loi LME, 53% des entreprises ont noté une nette amélioration des délais de paiement. Seulement, cet effet vertueux de la loi s'essouffle d'année en année. Et l'enquête démontre une dégradation depuis plus d'un an pour 80% des répondants.

"Dans le cadre de la loi Hamon, la fédération n'a pas été associée. Or, il faut mettre en avant les spécificités liées au secteur industriel",plaide Simon Philibert.

Les principales causes de retard de paiement avancées par les entreprises sont : les difficultés financières (59,7%), les litiges (44,2%) ou enfin, ... des motifs injustifiés (pour 40,3%).

Des indemnités non réclamées

Peu d'entreprises osent réclamer des pénalités de retard de peur de perdre leur donneur d'ordre (peur partagée par 41% des répondants!). Ainsi, seules 17% des entreprises osent réclamer des pénalités. Et en cas de réclamations, seule une entreprise sur quatre enregistre un règlement (23%)! "Il existe des instruments juridiques pour les PME pour agir sur les délais de paiement mais ils ne sont pas utilisés en raison de blocages psychologique", avance Simon Philibert de la Fédération de la Plasturgie.

Relancer ses clients pour obtenir son paiement en temps et en heure s'avère très chronophage : ainsi, près de 30% des sondés y passent entre 2 à 5 jours. Sans compter que cela mobilise également des ressources en interne. Et une à deux personnes peuvent se consacrer à ce sujet.

Enfin, pour recouvrer leurs créances, 63% des entreprises traitent le sujet en interne tandis que 20% ont recours à de l'assurance-crédit et 8% à un cabinet de recouvrement.

*350/400 entreprises ont été interrogées en ligne entre juin et septembre 2015.



 
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