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Confusion sur l'écotaxe pour les services achats

Publié par Jérôme Pouponnot le | Mis à jour le
Confusion sur l'écotaxe pour les services achats

L'écotaxe est actuellement un sujet brûlant. Les services achats liés au transport sont concernés au premier chef. Le point avec Nicolas Lemeunier, expert chez Euklead.

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Quel regard portez-vous à la mise en place de l'écotaxe ?

Rappelons tout d'abord l'objectif de cette taxe qui est de financer les voies alternatives au transport routier, tels que le train, le fluvial, mais également de participer à l'entretien des routes nationales et départementales sur le territoire français. Or, nous sommes entrés dans une mise en application complexe pour rendre cette taxe "vertueuse", en y intégrant de nombreux paramètres dont les particularités régionales et écologiques. La difficulté provient également du mode de calcul. D'une part, pour le transporteur qui va payer selon certains critères (selon le point de départ/d'arrivée, selon le type de véhicule, le parcours...) et, d'autre part, pour la refacturation aux clients du transporteur. Si, par exemple, l'autoroute est seulement utilisée par le transporteur, la taxe ne s'applique pas. En revanche, il doit s'acquitter d'une taxe de 5,2% sur son coût de transport pour un parcours à base de route nationale. Le principe revient à mettre des "péages" sur le réseau national. C'est, en quelque sorte, l'inverse de la taxe Maut (depuis 2005) en Allemagne et les pays de l'Europe de l'Est, qui consiste à taxer les autoroutes pour les poids lourds de 12 tonnes et plus.

Quels sont les impacts pour les services achats liés au transport ?

Il y a actuellement un sentiment de confusion pour les services achats concernés par cette taxe. Il faut, d'une part, expliquer que les transporteurs sont obligés de refacturer les 5,2% à leurs clients, une facturation, qui plus est, non négociable. Ce pourcentage inclut logiquement le coût de l'équipement pour les transporteurs (boîtiers, coûts de gestion...). En conséquence, de nombreuses négociations sont actuellement mises en place pour redéfinir le prix de base du transport. Or, ces négociations sont dans le "dur" puisque les fournisseurs ont vu leurs prix stagner depuis plusieurs années, avec, en parallèle, des charges (salaires, gaz-oil...) qui ont augmenté. Les marges de manoeuvre sont donc très étroites.
D'autre part, comme les transporteurs européens ont davantage tendance à emprunter le réseau autoroutier français, à l'inverse des pratiques françaises, les transporteurs français sont paradoxalement davantage pénalisés. Enfin, tous les transporteurs ne sont pas égaux face à cette taxe qui risque de pénaliser les petits acteurs.

L'écotaxe étant mise en "stand by", quelle mise en application peut-on envisager ?

Je pense qu'on se dirige plus vers une modulation de cette écotaxe, qu'un abandon pur et simple. Pour l'Etat, la manne financière qu'elle implique est trop importante pour un retrait. Par modulation, il faut comprendre une renégociation des taux en fonction des régions, voire même un taux global qui pourrait revu en fonction des accords trouvés entre l'Etat et les syndicats. La pause pourrait néanmoins se poursuivre jusqu'au printemps 2014.

 
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